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Billet de blog 28 janvier 2013

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BLOG À PART – 5 -

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Marc avait compris que le charme et les attributs de Charlotte ne suffiraient pas à attirer de nouveaux lecteurs. La relance du « Dos des Pseux » passait par le chat. Une petite photo et hop 39 commentaires illustrés !

Charlotte avait trouvé en Pirate – le prénom a été changé afin qu’aucun greffier ne puisse en juger - un complice pour éveiller les instincts assoupis du Marc qu’elle découvrait. Las d’un premier échec ? Marc avait invité Charlotte au Sans Sushi, de nouveau. La patronne les reçut avec forces courbettes qui révélaient son activité parallèle de contorsionniste au Cirque de la Lune. Ce soir là, la rue du Château des Rentiers était en chantier et Marc voulait éviter un nouveau râteau. Il n’y avait donc rien d’inattendu à rencontrer, déjà assis à une table centrale, Joël Martin tout contre Pétrie. Marc Duchrétien  engagea la conversation sur le seul sujet qu’il maitrisait parfaitement, le hors sol des topinambours. Ce dimanche, un grand coup de vent avait basculé tous ses tubercules. Un topinambour couché ne s’en relève jamais et ce n’est pas l’intervention au JT d’ Amandine Serpendeau la nouvelle ministre de l’agriculture qui pourrait y apporter remède. Marc tenta de se changer les idées et lut à Charlotte l’épisode qui suit :

 « LE DOS DES PSEUX » épisode n°5

Dimanche. Le Splendid est fermé, Justin, c’est sacré, attend sagement Gersainte à la sortie de la messe, passe à la pâtisserie pour les deux mille feuilles qui accompagneront la tenue de la compta de la semaine.   Fabrice Dugenou, de bon matin, avait lu le billet de Joël Villain dans Médiapart, « Athéïsme et spiritualité...”Tout en “guilleré”, il avait donc sorti sa Buffet Crampon pour jouer une petite fantaisie de Weber au Canon de la Place, seul établissement ouvert le dimanche. Sa spiritualité émoustillée par sa lecture, à peine son air exécuté, le Quentin Tamarre le rabrouait, comme à son habitude. Le brouet servi au Canon de la Place ne valait pas le tarif d’un luxe que la clientèle des supporters du PSG-QUATAR avalait entre deux éructations, NKM ou VTFE…  

À défaut de Suze, Spission devait, au comptoir du Canon, se contenter d’une Avèze-framboise. Le gros Jacques et son frère Marcel ne mettaient plus les pieds au Canon. Le patron les avait interdit de séjour, cause que leurs blagues à deux balles ne convenaient pas dans un établissement consacré au ballon. Rond le ballon, rond le Quentin qui ne rêvait plus que d’un petit massage au Lagon Bleu.

Il est bon de vous éclairer sur la brève histoire du Lagon Bleu. Ce petit magasin, mitoyen de la pâtisserie des millefeuilles de Justin, était, voilà vingt ans, dédié à la vente des poissons rouges et, animalerie oblige, quelques chihuahuas devaient combler le manque affectif des rombières du quartier. Anatole avait vendu le fonds mais, après quelques aménagements rendus nécessaires par la nouvelle activité, Madame Claudine avait gardé le nom. Quentin, bourré par sa huitième Tuborg délirait comptoirement sur les petites chinoises que Claudine recrutait pour une relaxation tarifée. Claudine ne faisait plus fantasmer que Quentin tant sa façade ne tenait plus que par la durabilité du ripolinage. Pepino, Kader et David avaient leurs habitudes protectrices et conseillaient Claudine sur son recrutement et sa diversification régionale.

Un cri mettait fin au calme du Canon, Lille venait de marquer contre son camp. Fabrice osa demander combien le Quatar avait payé…

Charlotte demanda à Marc s’il avait tout inventé et s’il n’avait pas plutôt l’intention de lui offrir un beau séjour dans un bleu lagon ézotique ? Pas moyen d’abandonner, même une journée, les tubercules chéris. Gêné aux entournures, Marc savait que les entournures c’est sérieux. Ayant découvert que ses topinambours étaient atteints d’aéroponie, ce qui en dégraderait irrémédiablement la saveur, consacra sa soirée du dimanche aux soins intensifs.

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