Quand une partie du PS court après la démagogie de l'UMP et inversement, cela donne non seulement une tournure réactionnaire à tous ces politiques mais les décrédibilisent totalement.
Des dispositifs déjà utilisés
Car ce type d'encadrement a déjà été essayé...C'était notamment le dispositif JET ( http://www.senat.fr/rap/r02-380/r02-3801.pdf); Voici ce qu'on peut lire sur le rapport du Sénat:
"Créée en 1986 par l’amiral Christian Brac de La Perrière, et à l’initiative de MM. Albin Chalandon, Garde des Sceaux, et André Giraud, ministre de la Défense, l’association « Jeunes en équipe de travail », JET, a pour mission d’organiser des stages de rupture de 4 mois à l’intention des jeunes délinquants de nationalité française ou étrangère en situation régulière. Ces stages, proposés aux jeunes par le juge d’application des peines, doivent les préparer à leur réinsertion sociale et professionnelle. "
Et voici comment conclut le rapport " L’association JET fait l’objet de plusieurs critiques. D’une part, les armées sont de plus en plus réticentes à mettre à disposition de l’association des cadres d’active en raison du resserrement de leurs effectifs depuis la professionnalisation et du coût associé. Elles préconisent sa prise en charge totale par le ministère de la justice à travers, notamment, le paiement des soldes des cadres d’active. D’autre part, les armées mettent en avant la faiblesse des résultats obtenus, qui s’explique par le caractère particulièrement difficile des jeunes pris en charge et par la brièveté des stages qui ne permettent pas une véritable réinsertion sociale et l’apprentissage d’un métier, seul garant d’une sortie durable de la délinquance. "
Des dispositifs inadaptés
En dehors des aspect de gestion militaire, les raisons de l'échec de ce type d'expérience sont faciles à concevoir. Par ailleurs, je peux vous en parler d'expérience, ayant utilisé cette structure quand j'étais Juge de l'Application des Peines pour y avoir envoyé des jeunes majeurs dans le cadre d'une libération conditionnelle. et cela dès les années 1990.
D'une part l'armée n'arrive pas a appréhender les problématiques personnelles notamment toxicomanes ou culturelles...le comportementalisme disciplinaire à ses limites...
Mais surtout, et cela vaut pour tous les dispositifs qui n'envisagent pas de travailler avec la famille, qui n'envisagent que des séjours de rupture mais ne sont pas insérées dans le quartier....
C'est tout simple: le jeune est pris en charge quatre mois, il ressort....aucun dispositif solide de suivi n'existe quand il retourne chez lui...ni d'ailleurs aucune perspective professionnelle...
Au bout de quelques semaines...il retombe dans ses habitudes antérieures qu'elle soient délinquantes, toxicomaniaques, les deux etc ....
Cette proposition est donc inutile et totalement démagogique, elle va orienter les fonds publics vers des solutions inadaptées alors que seul un travail social quartier par quartier serait vraiment prometteur. Travail de rue totalement délaissé...
Les matadors de l'ordre juste et ceux du Karcher se rejoignent dans un concert de démagogie bien lamentable.
GS