Certains diront qu’il s’agit d’un point de détail de l’histoire électorale récente et qu’il s’agit du énième papier pour détourner l'attention du résultat décevant du FDG face aux résultats du premier tour des Législatives... Pourtant il y a des détails dont la centralité ne doit échapper à personne...
Si le résultat du scrutin de Hénin Beaumont est lourd de sens, la surprise ne peut faire la place qu'à l'écoeurement à la vue des pratiques utilisées et revendiquées. Selon le Figaro du 31/05/2012 ": Marine Le Pen (FN), candidate aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a affirmé mercredi qu'elle assumait "totalement" cette pratique.(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/05/31/97001-20120531FILWWW00375-faux-tract-marine-le-pen-assume.php)
Sans s'avancer sur la procédure pénale en cours, ce que l'on peut retenir à ce stade est l'aveu de la principale mise en cause dans cette affaire.
De l'éthique en politique
Le fait de diffuser un faux tract ne semble pas avoir choqué....En dehors des qualification pénales spécifiques au contentieux électoral, il ne s'agit pas d'un canular mais donc d'une pratique politique revendiquée...
Nous pouvons donc nous attendre à l'utilisation généralisée de ce procédé dans les jours et les années à venir....
Pourtant l'un des principes fondamentaux en matière électorale est celui de la sincérité du vote, sinon il n'y a plus de démocratie possible. Comme le signale, Richard Ghevontian : "la fraude électorale est mortelle pour la démocratie et la lutte contre la fraude est une mesure de salubrité civique. C'est la raison, pour laquelle, il est indispensable que les sanctions pénales prononcées contre les auteurs ou les organisateurs de la fraude soient particulièrement sévères pour avoir un effet véritablement dissuasif".(http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-d)
Mais ce comportement politique en dit long sur la manière dont serait exercé le pouvoir par les promoteurs de ce procédé..
Cette absence d'éthique est simplement la signature d'un parti d'extrême droite dont le rêve est de faire exploser la légitimité démocratique de l'Etat de droit.
Ancrage anti démocratique
Ce constat finalement simple devient très inquiétant lorsque l'on constate qu'au niveau national, 13, 60 % des votants adhérent à ce projet.
Les causes de cette situation sont déjà cernées au fil des commentaires( déshérence de la République dans les zones de relégations suburbaines, rurales, logique clientélisme dans les affaires publiques, déclin du militantisme politique chez les plus jeunes...).
L'urgence est donc de redonner un peu de vie et d'imagination aux solutions politiques qui peuvent être proposées et non de mettre sous l'éteignoir tout débat de peur d'alimenter la machine à phantasmes de l'extrême droite.
C'est ce pari que la gauche doit construire dans les prochaines années et la crainte qu'un Parti Socialiste totalement hégémonique ne fasse resurgir la horde des techno-gestionnaires est grande. L'écologie risque déjà de subir un passage à la trappe, il faut se garder d'en faire autant avec le mouvement social et associatif.
Ne pas casser le thermomètre parce qu'il ne donne pas la bonne température est le geste qui peut sauver notre démocratie .
GS