L'on inscrit volontiers la devise de la République sur les frontons des écoles: Liberté , Egalité, Fraternité...Une municipalité du sud de la France vient de rajouter une condition à cette devise " en priorité pour les enfants dont les deux parents travaillent".....
La République devient un mode de gouvernement local à dérailleur multiple et double plateau....
Les uns accéderont à la cantine, les autres devront se contenter d'un sandwich sur le pouce pris sur les marches de l'école ?
Cette commune n'est pas la seule a pratiquer cette discrimination qui s'oppose non seulement à tout ce que l'on peut envisager en terme de solidarité mais est aussi une erreur de santé publique.
Une illégalité
Inscrire dans le règlement intérieur de la cantine scolaire qu'une "attestation de l'employeur pour chacun des parents doit être fournie. En effet, les enfants dont les deux parents travaillent sont accueillis en priorité" n'est pas une discrimination au sens pénal puisque le critère de discrimination en fonction de la classe sociale n'existe pas en France...mais par contre une jurisprudence administrative annule régulièrement ce type de règlement illégaux dès lors que le service de restauration collective existe, il doit être accessible à tous.
De nombreuses communes ont pris cette réglementation illégale.
Aucun argument ne peut tenir face à la nécessité de maintenir un service public ouvert à tous.
Une atteinte à la santé publique
En ces temps de crise économique, la restauration scolaire a un rôle éminent a jouer: assurer au moins un repas à l'enfant, travailler sur l'apprentissage à une nourriture équilibrée pour lutter contre l'obésité.11% des ménages en France vivent en dessous du seuil de pauvreté et ne mangent pas à leur faim chaque jour.
Il est assez inutile de développer ces points....
A la rentrée de 1954, Pierre Mendes France, Président du conseil décidait de la distribution de verres de lait aux enfants dans les écoles. Devrons nous en revenir à ce type de situation dans certaines communes?
Une proposition de loi annoncée par la députée socialiste Michèle Delaunay en septembre 2011 et déposée à l’Assemblée Nationale le 7 février 2012 au nom du groupe socialiste et radical instaure un droit à la restauration scolaire et affirme en deux courts articles le principe de non-discrimination des enfants.
Une seconde déposée au Sénat le 25 mai 2012 à l’initiative du groupe communiste, dispose que « lorsqu’un système de restauration scolaire est mis en place, l’inscription et l’accès à celui-ci doit être effectif pour tous les enfants scolarisés dont les parents en font la demande, sur le lieu de la scolarisation de l’enfant et pour tous les repas de midi des jours scolaires. »
Vivement le vote de cette loi qui confirmera la jurisprudence ....
Dans l'attente vous pouvez toujours signer la pétition de la FCPE de Pézenas : http://fcpe-pezenas.blogspot.fr/2012/05/pour-une-cantine-ouverte-tous-les.html et consulter en annexe le règlement intérieur scélérat.
GS, parent d'élève.