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Billet de blog 26 février 2018

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73% des français s'estiment plus cultivés «que la moyenne» — il n'y a pas un biais ?

Janvier 2018, l'Éléphant, revue trimestrielle auto-déclarée «de culture générale», commande une étude à l'Ifop sur... la culture générale. L'exploitation pro domo de l'enquête est indigente, alors que ces chiffres ouvrent à des conséquences anthropologiques autrement plus importantes que des questions pour jeux télévisés. Par exemple, allons-nous vers une société de castes scolaires ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Ifop 2018/01 pour l'Éléphant, culture générale
Illustration 2
Répartition «nornale» d'une populatoin (courbe de Gauss) autour d'une note moyenne de 10/20

Selon une enquête Ifop pour la revue trimestrielle l'Éléphant (janvier 2018), les 3/4 des français estiment avoir un niveau de culture générale plus élevé que la moyenne des français. Sans être bon en maths, on sent comme une incohérence, a-t-elle un sens ?

Bien sûr, personne ne sait véritablement ce qu'est la culture générale et comment en mesurer le niveau. L'appréciation est donc subjective. Mais ce qui est subjectif n'est pas pour autant aléatoire, et peut suivre des lois à une échelle statistique. En étudiant un sondage CEVIPOF sur la question « Diriez-vous que par rapport aux personnes de votre entourage, vous avez un niveau de richesse plus faible ou plus élevé qu’elles ? », on constate que la population se répartit selon une courbe de Gauss, avec une majorité se considérant de niveau équivalent, et des minorités presqu'exactement égales, s'estimant supérieures et inférieures. La répartition de la population suit une loi normale centrée sur la moyenne, qui partage la population en deux moitiés comparables. Relativement à son entourage, groupe social vague mais accessible à l'intuition, les individus ne montrent pas de biais massif d'évaluation du niveau de vie, au contraire. Donc, statistiquement, une évaluation subjective peut être juste, la foule peut se corriger de ses erreurs individuelles par le nombre. Un biais n'est pas aléatoire, il est souvent significatif et mérite une explication.

Ce décalage entre moyenne et 3/4 sur l'évaluation de la culture générale peut s'expliquer de plusieurs manières. Les individus peuvent sous-estimer le niveau des français, et/ou, se sur-estimer. Il est aussi possible que la population du sondage n'est pas représentative de tous les français, et qu'elle réunirait des individus plus cultivés, et donc, que l'appréciation des sondés serait juste, mais pas l'échantillon du sondeur.

Illustration 3
Exemple de répartition d'une population autour d'une note moyenne de 10/20 pour que 1/4 soit en dessous de la moyenne.

Plus intéressant, il existe des répartitions de population qui permettent d'obtenir un résultat global approchant, sans que personne ne se trompe. S'il y a un quart de la population proche de 0/20, et trois autres quarts proches de 12 ou 13/20, alors la moyenne reste à 10/20, et 73% peuvent être «supérieurs à la moyenne», mais de peu. Ce modèle ne correspond à aucune réalité plausible de répartition d'une population réelle, mais, et c'est sociologiquement plus intéressant, cette représentation peut être partagée par toute une population, sans incohérence flagrante.

Homo hierarchicus

Dans Homo hierarchicus (1967), l'anthropologue indianiste Louis Dumont rapporte des enquêtes sur le fonctionnement hiérarchique des castes, selon le pur et l'impur. À un homme, il était demandé si de différentes castes il accepterait : de la nourriture cuisinée, de l'eau, une femme (le patriarcat est le propre de cette société, pas de l'auteur)...

Selon les résultats d'alors, la caste supérieure, les brahmanes, considèrent comme impur tout ce qui a été touché par les autres castes, mais tout le monde accepte ce qu'ils donnent. Ainsi les restaurants dans les villes étaient souvent tenus par des brahmanes, déjà employés  pour purifier la nourriture partagée dans les cérémonies villageoises inter-castes.

Les castes intermédiaires montrent beaucoup plus d'incohérences hiérarchiques. Tel qui s'estime supérieur à l'un n'est pas reconnu supérieur par celui-ci. Cet imbroglio montre le décalage entre les représentations mutuelles, permettant à plusieurs groupes de se sentir un peu supérieur à d'autres, qui pensent de même, pourvu que personne ne cherche à le vérifier.

Cette idéologie hiérarchique est donc démentie dans le détail des faits, elle a donc besoin d'une confirmation indiscutable pour assurer l'ordre social. Les intouchables, ou dalits, ou parias, universellement inférieurs, fournissent la preuve que la hiérarchie existe. Chaque caste est certaine d'être méprisée par les brahmanes, mais elle peut mépriser les parias.

Dumont a été critiqué par les indianistes, son modèle n'est peut-être pas le plus approprié pour représenter le système social indien, surtout de nos jours. Un tel structuralisme ne rend pas compte des évolutions rapides d'une société qui s'urbanise et se mondialise. Le modèle a peut être été mal appliqué, mais sa cohérence théorique reste entière, et peut décrire d'autres sociétés possibles.

Ainsi, si au lieu de pureté on parle de culture générale, appréciation subjective peu mesurable, le graphique ci-dessus représenterait assez bien une société de castes, avec un quart de la population proche de 0/20, les parias, qui s'acceptent comme tels, et une minorité à 20/20, les brahmanes. Il suffit qu'une partie accepte d'être inférieure, et que quelques uns s'estiment supérieurs sans discussion, pour que la majorité trouve un équilibre confortable dans une représentation fausse du niveau réel des individus, mais qui n'oblige pas à modifier l'opinion que l'on a de soi.

La culture, force symbolique

Illustration 4
Ifop 2018/01 pour l'Éléphant, qui s'estime plus cultivé que les autres ?

Dans cette hiérarchie imaginaire de la culture générale, qui s'estime plus doté que les autres ?

96% des bac+5 revendiquent un niveau plus élevé que les autres, c'est plausible. On aimerait connaître les 4% de modestes. Moins on a de diplômes, moins on se sent supérieur à la moyenne, la hiérarchie scolaire est bien intériorisée. Mais le niveau de diplôme ne dit pas tout. Un retraité sorti du système scolaire avec un certificat d'études peut avoir eu le temps et le goût de se cultiver, ce qui justifie que 54% des sans diplôme s'estiment plus cultivés que la moyenne, avec raison, car les plus anciens n'ont pas bénéficié des mêmes chances scolaires qu'aujourd'hui. Cette contradiction entre le diplôme initial et la valeur acquise suffit certainement à expliquer une part du différentiel entre hiérarchie ressentie et observable.

L'arc politique est marqué par le niveau scolaire, et par le rapport à la culture. En Marche! (EM!) rassemble les élites instruites, qui s'estiment supérieures. Le Front National (FN) attire peu de diplômés, et revendique peu la culture. La gauche est réputée avoir une répartition beaucoup plus équilibrée des diplômes que le FN, pourtant, ils ne sont pas plus enclins à se dire cultivés. Cela tient peut-être à la compréhension de la culture générale, très marquée politiquement dans ce sondage. Les personnalités réputées «cultivées» sont des contributeurs réguliers du Figaro : Jean d'Ormesson (35%), Stéphane Bern (23%), Luc Ferry (11%), Fabrice Lucchini (9%)...

Il y a donc d'autres valeurs que le niveau scolaire dans la culture générale. C'est ainsi que les femmes, qui réussissent pourtant le mieux à l'école, s'affirment moins comme cultivées. Cette différence entre les sexes s'accuse parmi les bas salaires, où les métiers sont très genrés. Les ouvriers sont généralement des hommes, ils sont 63% à se considérer plus cultivés que les autres, et les employées sont souvent des femmes à temps partiel, dans le commerce ou les services à la personne, elles ne sont que 52%. Il se joue donc autre chose que la connaissance réelle derrière la revendication de la culture, c'est une valeur d'affirmation symbolique, notamment, des hommes sur les femmes.

Cette contradiction s'observe par une autre question de ce sondage. « Si vous disposiez de plus de temps, que voudriez-vous faire ? ». « Développer mes connaissances en culture générale » répondent 51% des retraités, 27% des chômeurs, 39% des femmes, 36% des hommes, 32% des employées, 24% des ouvriers. Ceux qui revendiquent leur culture ne sont pas les premiers à vouloir la cultiver, comme s'il s'agissait d'une qualité que l'on porte sans la travailler.

Une autre anomalie est repérable. 32% des chômeurs revendiquent un niveau «beaucoup plus élevé» que les autres (contre 9% de «beaucoup plus» globalement). Or, le chômage touche principalement les non diplômés, et les jeunes (52,4 % des jeunes sortis sans diplôme depuis moins de 5 ans sont au chômage). Cette anomalie se retrouve ainsi chez les sans diplôme (23% de «beaucoup plus») et les 25-34 ans (30% de «beaucoup plus»). On retrouve l'effet Dunning-Kruger, on en sait parfois si peu que l'on ne sait pas ce que l'on ignore.

Illustration 5

Le diplôme est une échelle hiérarchique qui s'imprime de plus en plus profondément dans les sociétés démocratiques. Par le passé, la pénurie scolaire forçait des jeunes intelligences à travailler plus tôt que souhaité, ce qui n'a pas supprimé leur valeur, qui a pu s'exprimer dans la suite de leur vie, par exemple, comme entrepreneur, ou syndicaliste. Ces générations s'effacent, l'ascenseur social est en panne, le système scolaire devient un tamis social universel, tout le monde y passe. Ceux qui échouent peuvent de moins en moins invoquer une fatalité extérieure, comme l'argent, et l'école s'efforce d'être plus ouverte à tous. Pourtant, de fait, le déterminisme de classe se renforce, le niveau d'instruction s'inscrit jusque dans les corps, par l'espérance de vie ou l'obésité.

Les femmes veulent de la culture, les hommes du sexe

Illustration 6
Ifop 2018/01 pour l'Éléphant, raisons de rester en couple.

Ces journalistes osent poser des questions embarrassantes, mais ils n'en tirent pas les conséquences. À des hommes et des femmes, on demande s'ils préfèrent être en couple avec une personne : cultivée, belle, riche, ou qui fait bien l'amour ? La différence comparée entre les sexes est cruelle. Les hommes préfèrent le sexe (42%), et les femmes, la culture (62%). Malheureusement, les chiffres publiés ne permettent pas de distinguer les réponses selon l'âge, le diplôme ou l'alignement politique. Ainsi, une femme de plus de 50 ans a certainement raison de préférer un homme aimable, attentionné, et intéressant, pour partager la demi vie adulte qui lui reste.

Illustration 7
Ifop 2018/01 pour l'Éléphant, rompre pour manque de culture générale, qui ?

Une autre question permet de confirmer et détailler le déséquilibre sexuel : « Personnellement, au cours de votre vie, avez-vous déjà renoncé à amorcer ou poursuivre une relation avec quelqu’un en raison de son manque de culture générale ? ». 35% des femmes du panel déclarent avoir abandonné une relation avec un «con», contre 29% des hommes.

Les hommes et les femmes les plus attachés à la culture de l'autre peuvent partager des traits, mais se distinguent par d'autres. Les plus diplômés, ainsi que les chefs d'entreprise, préfèrent la compagnie de personnes de leur niveau. Les femmes se distinguent par un profil qui ne se retrouve pas chez les hommes, des chômeuses sans diplômes pour lesquelles la culture générale du conjoint est importante. La culture générale est d'ailleurs considérée primordiale pour : bien élever ses enfants (61%), mieux comprendre la société (60%) ou réussir sa vie professionnelle (53%).

On notera que peu de personnes avouent chercher des riches. La culture semble désormais un symbole équilibré et réaliste de l'aisance et du bonheur.

Vers une société de castes scolaires ?

La contradiction des désirs exprimés par ce sondage produit un décalage entre l'offre et la demande matrimoniale sur certains segments du marché. Les bergères rencontrent rarement des princes charmants, parce qu'il n'y en pas assez de libres, même avec Internet.

Des jeunes femmes sans diplôme disent chercher des pères cultivés pour leurs enfants. Elles doivent donc chasser à un niveau de formation supérieur au leur, mais elles accéderont difficilement aux diplômés du supérieur les plus cultivés, qui sont justement les plus attachés à la culture de leur conjoint. Est-ce que les femmes les mieux formées vont leur laisser leur place ? Même si l'on observe encore un célibat des femmes les plus diplômées en résorption, parce qu'elles intimident plus d'un homme, il n'est pas certains que cela libère assez de places pour les bergères. Ce décalage peut se réguler de plusieurs manières. Les femmes pauvres renoncent à leurs ambitions de culture, deviennent mères célibataire, ou recherchent un partenaire plus âgé (jeunesse contre culture, dont elles seront d'ailleurs libérées plus vite).

Illustration 8
Milan Bouchet-Valat, 2015, célibat selon le diplôme (INED)

Il en résulte que des jeunes hommes sans diplôme sont frustrés, sans espoir de pouvoir attirer l'objet sexuel de leurs désirs. Ils ont un intérêt à une baisse du statut de la femme, et au mépris de la culture. Ils sont les perdants d'une conquête de civilisation, produite par la contraception et l'indépendance économique des femmes. L'humiliation sexuelle et l'absence de débouchés vers la famille est une expérience certainement plus quotidienne que l'oligarchie financière. Une offre politique capitaliste aux valeurs réactionnaires, comme un Trump, trouvera un écho profond dans ce segment de l'opinion.

Illustration 9
Génération identitaire à Lyon.

Au sommet de la hiérarchie du capital culturel, toutes les enquêtes confirment une forte reproduction sociale. En 2014, 50% des fils de cadres deviennent cadres, pour 7% des fils d'ouvriers. Dans une société à croissance lente depuis 40 ans, comme le décrit Piketty dans Le Capital au XXIe siècle, les riches n'ont pas été ruinés par des guerres ou l'inflation, ils captent au contraire le peu de croissance qui reste par la capitalisation boursière, qui détruit les emplois et donc appauvrit les pauvres.

La concentration globale du capital se concrétise de manière plus locale, par exemple, dans les grandes écoles en France. Les couples se forment spontanément à l'âge des études, les normaliennes se marient avec des normaliens, les HEC avec des HEC, et pour les écoles à fort déséquilibre sexuel, comme Polytechnique, des bals sont organisés avec des établissements plus féminins, comme l'École des chartes. Cette consanguinité commence à produire ses fruits. Même avec des concours ouverts à toutes les classes préparatoires de France, les places se remplissent de plus en plus avec des jeunes dont les parents ont fait la même école. Ils sont objectivement bons aux concours. Il ne faut pas accuser une corruption des correcteurs, ou une sélection mimétique. En mathématiques par exemple, ou en grec ancien, c'est juste, ou ça ne l'est pas. Cependant, la culture est tellement difficile à acquérir, et de plus en plus décalée avec les valeurs ambiantes, que les enfants qui y baignent à la maison ont un avantage décisif. L'importance économique des diplômes, et surtout des concours, produit une telle concurrence que la famille est un gros avantage. Il en résulte que les élites deviennent des groupes endogamiques, qui se reproduisent entre eux, et conservent l'exclusivité de certains métiers. Séparation matrimoniale, spécialisation héréditaire, et hiérarchie sociale, ce sont les critères classiques qui définissent une caste.

Est-ce que le principe de la hiérarchie culturelle est en train de produire une société où tout le monde est dans une caste ? Nous n'y sommes pas encore, car si les élites se referment sur les places, le monde change beaucoup. Les classes inférieures ne peuvent pas se stabiliser, car elles affrontent et affronteront de nombreux chocs planétaires : prolétarisation boursière, migrations, désordres climatiques...

Les indianistes classiques en parlent moins, mais une société de castes n'est pas possible sans un statut très bas des femmes. Les basses castes ne pourraient pas se reproduire si les femmes pouvaient en sortir. En société chrétienne, le mariage dépend depuis tellement de siècles du consentement explicite que l'on ne risque pas tout de suite d'arriver à un patriarcat qui échange des épouses entre communautés. Tant que l'économie permet à des mères célibataires de vivre en sécurité, sans devoir chercher la protection d'un homme, les pauvres ne formeront pas une caste organisée. Ceci peut durer, car l'égalité des sexes arrange aussi les riches. L'allongement de la vie augmentant nécessairement le risque de coups de foudre, l'autonomie des femmes est beaucoup plus économique pour un mâle dominant que d'entretenir un harem à la taille de ses curiosités.

Cette foi exclusive dans la culture générale produit donc une société inégalitaire, avec des brahmanes dans les médias, une classe moyenne qui les écoute, et des parias qui n'ont pas la parole. Tous les 5 ans, ils servent d'épouvantail pour justifier la domination idéologique des élites, afin d'étouffer les autres mondes possibles.

Que faire ?

Ce sondage, et surtout le journal qui l'a commandé, stérilise la culture générale en un divertissement médiatique dont les vedettes sont Jean d'Ormesson ou Stéphane Bern. L'autre camp y répond par Jack Lang, Les Inrocks ou Télérama. La culture sérieuse, c'est-à-dire celle qui n'est pas qu'une consommation qui distingue, mais un travail qui change la vie, est laissée à l'école, qui fait ce qu'elle peut. Pendant ce temps là, des classes populaires perdent la course aux diplômes, mais pas la faim d'apprendre. Des femmes souhaitent un conjoint cultivé pour assurer un avenir plus heureux à leurs enfants. On fait quoi ?

Je ne sais pas.

Je suis du camp de ceux qui ont assez raté pour ne pas mépriser ceux qui ne réussissent pas, et la vie m'a permis de revenir aux écoles par des petites portes, pour ne pas rester sur un échec. Je n'ai pas réussi, mais ceux qui ont réussi ne m'impressionnent pas. Il faut une redéfinition collective de la culture qui libère, par la pratique. Peinture, sciences, musique, ou littérature, les vedettes diffusées impressionnent, et dégoûtent de ce que l'on est capable de faire soi-même. Je souhaite à tous de s'accepter à sa juste valeur, rarement un maître, mais avec une inspiration unique. La culture n'est pas une utopie illusoire d'égaux, mais une république de différents, qui s'inspirent les uns des autres pour leur propre croissance. Se soucier du niveau des autres est une vanité misérable qui ne fait pas avancer dans le seul travail qui importe, celui qu'on est le seul à pouvoir faire, devenir soi.

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