Ces images sont sans équivoque : elles illustrent parfaitement la réalité de la vie quotidienne malgache depuis l'accession au trône de président-roi Andry Rajoelina en 2018. Dire que les festivités d'Andry Rajoelina valent plus que la vie des Malgaches n'est pas une exagération, c'est un fait établi. Il a le sens de la fête : inauguration en grande pompe de n'importe quelle infrastructure dont il est l'auteur - ou non, célébrations à tout va pour les commémorations de l'indépendance de Madagascar, victoires de l'équipe nationale de football,... Il y a toujours une raison de faire la fête !
Panem et circences tel que le pratiquaient les plus vils des empereurs romains. Andry Rajoelina n'a jamais abandonné son premier métier : faiseur d'ambiance. Seul hic, non seulement il y a des morts par dizaines dès qu'il décide de célébrer quelque chose, mais pire encore, le niveau de vie des Malgaches n'a cessé de baisser depuis son accession au pouvoir alors que les budgets festifs n'ont fait qu'augmenter de manière inversement proportionnelle, pour être gargantuesques, faramineux.
Faire la fête, et dépenser sans compter pour "l'honneur" de la patrie est bien plus important que nourrir, soigner, héberger, éduquer et sécuriser ses compatriotes.
Faire la fête, comme si nous étions aux Emirats Arabes Unis est bien plus important que payer leurs bourses aux étudiants afin qu'ils puissent étudier tranquillement. A ce propos, gare à ceux qui s'insurgent, la police - la garde prétorienne plutôt, est toujours prête à frapper fort toute personne inoffensive qui prétend revendiquer un ou deux droits.
Faire la fête, se faire filmer dans ses plus beaux atours, sourire et se dandiner comme des stars de télé-réalité est bien plus important que construire des infrastructures vraiment utiles pour Madagascar et son peuple.
Poudre aux yeux, paillettes, maquillage,... Mais rien ne saurait cacher l'horreur du quotidien des Malgaches : ils ont essayé de peindre les trottoirs, ils ont essayé de combler les trous des rues tananariviennes, ils ont essayé de mettre des gants blancs aux policiers de la circulation, ils ont essayé d'enlever les montagnes d'ordures à chaque coin de rue,... Mais les délégations étrangères venues pour les Jeux des Îles subissent néanmoins des coupures d'eau dans leurs hôtels et souffrent d'intoxications alimentaires.
Il n'y a rien à faire. Andry Rajoelina est à découvert. Les catastrophes s'enchaînent et le peuple se réveille.
Deux avions privés ne suffiront pas lorsqu'il faudra fuir.
Le peuple de cette île a suffisamment été massacré, et ses dirigeants se sont assez goinfrés.
L'heure de l'addition approche.
À bon entendeur.