Gainsbourg, prénom Serge. Nous revisitons cet oeuvre humaine, et le temps s'efface, se contracte, se projette sur des murs, comme pour nous faire écho à l'état tangentiel des mondes, à l'autre qui est en nous et que nous ignorons.
Serge Gainsbourg, nous n'aurons pas ses toiles, trop pudique, ou bien en lui jamais le repos, mais l'angoisse de vivre jamais dépassée. Aujourd'hui, cet artiste nous revient, frappant nos esprits par sa gueule, par sans doute un brin d'émerveillement sur le non dit, le second degré de ses chansons à thème, qui écrasées par les années fun des yéyé, ont survécues......au delà de lui.
Sa biographie n'explique pas à elle seule le personnage, mais elle éclaire sur sa volonté d'en découdre avec les hommes, non pas d'en sonder la chaire, mais les limites, ce corps inachevé de l'humain qui se débat dans son siècle. Provocations diront certains, ce serait réduire sans doute la portée symbolique de ses actes. Gainsbourg était d'un engagement farouche pour les puissants du monde.
L'époque de Gainsbourg est cloisonnée, elle permet donc de faire apparaitre ces artistes originaux dans la sphère média, pétris d'humanité, ils sont à leur manière le trait épais des tableaux, la résonance de la société qui se cherche. Ses sonorités sont une sculpture abstraite de l'espace, il est artisan avant de devenir maître, il façonne l'espace par des sons avant de penser autre chose, transcrivant les émotions, les troubles de cette vie, la sienne en ligne de sons imaginaires, comme pour atteindre et crier aussi à la face du monde le spleen qui le noie.
Oui, Gainsbourg ressemble à s'y méprendre à Icare, approchant le soleil, il finit par tomber puis se relève pour aller au bout de la nuit. Il y rencontre une vie, sans doute proche de la sienne pour parachever son oeuvre originale, insolite qui vaut d'être revisitée.
Entre "Schubert et Stravinsky", j'aurai dit entre Thelelonius Monk et Charlie Parker.