Le mépris jusqu' au bout ! Savez vous ce que faisait, de 14h à 15h30 ce jeudi 8 février 2024, Amélie Oudéa-Castéra, future ex-ministre, à quelques heures seulement, de son exfiltration?
Elle avait convoqué en visio-conférence tous les inspectrices et inspecteurs de France ( 1er et 2nd degré ). Cette convocation leur est parvenue seulement 48h avant. L'objet de cette visio, était de leur expliquer tout le bien fondé de sa future feuille de route : totalement lunaire ! Beaucoup n'ont pas pu (voulu) modifier leur emploi du temps au dernier moment. Pour ceux qui ne connaissent pas le métier d'inspecteur dans l'éducation nationale, il faut savoir que leur emploi du temps est souvent fixé plusieurs semaines à l'avance. C'est un métier de terrain : réunion pédagogique, visite conseil, inspection, réunion de pilotage, préparation d'examen. Bref les temps de bureau sont minoritaires. Demander de suspendre cet agenda au dernier moment impacte nécessairement un très grand nombre d'autres personnes que les inspectrices/inspecteurs. Seule une information d'une urgence extrême et de la plus haute importance nécessite une convocation si soudaine. Mais il faut croire qu'AOC ne connait pas les contraintes de ce métiers, qu'on l'a mal renseigné ou plus probablement qu'elle s'en foutait... A moins que EM a eu le culot cynique et sadique de lui faire croire qu'elle restait au MEN. Il faut pour être honnête qu'il y a précédent très récent : Gabriel ATTAL avait convoqué l'ensemble des chefs d'établissement en visio-conférence à quelques heures de sa future nomination en tant que premier ministre. Mais les deux différences ici sont que les Chefs d'établissement sont dans leur établissement où ils sont maître à bord et que GA savait très bien qu'il continuerait de son futur nouveau poste, à veiller à l'application de ses projets rétrograde mortifères pour l'EN (ce qu'il a d'ailleurs dit ensuite).
Pour les inspectrices et inspecteurs présents à cette visio, elles et ils ont donc écouté un discours creux sans fondement scientifique, défendant un projet très rétrograde. Une lecture anonée de nombreux éléments de langage truffés de contre vérités montrait une non maîtrise de l'ensemble des sujets. Et quel mépris : son auditoire connait très bien la politique éducative...
A la fin de ce long monologue, la parole a d'abord était donné aux représentants syndicaux. Hélas les deux premiers (UNSA), Macron-compatible, plutôt que d'attaquer frontalement les propositions délétères (groupe de niveaux, redoublement, casse de la voie pro...) qui ont été annoncés, se sont très essentiellement concentrés sur des revendications corporatistes (même s'il est vrai que les conditions de travail se sont pour ce corps très largement dégradées). Heureusement le représentant d'un syndicat minoritaire dans le monde des inspecteurs mais dont la fédération est majoritaire au MEN (FSU), a sauvé l' honneur en dénonçant cette tartufferie .. Il a rappelé que son syndicat a manifesté auprès des enseignants pour dénoncer le séparatisme de la ministre et pour souhaiter son départ. Il s'est interrogé publiquement sur le conflit de loyauté entre des projets contraires aux valeurs d'égalité et aux résultats de la recherche et l'éthique professionnelle républicaine (défendre tous les enfants de la Nation). Cette position extrêmement rare chez les cadres montre à quel point la rupture est consommée .
Et ce n'est pas en installant Mme Nicole Belloubet, une ancienne rectrice, débauchée en 2017 du PS que cela ira mieux si les projets restent inchangés !
Le drame des enseignants c'est qu'ils n'ont pas de tracteurs !