Le poulet : une nouvelle frontière du contrôle des multinationales en Afrique

Les poulets font depuis longtemps partie intégrante de nos basses-cours, de nos fermes et de nos systèmes alimentaires. En Afrique, les poulets sont assez omniprésents. Ils fournissent des protéines abordables et sont faciles à élever. Les poulets constituent une forme d’épargne, de monnaie d’échange ou de liquidité, un élément central dans les rituels culturels et un cadeau lors des célébrations ou des deuils. Aujourd’hui, le poulet est la viande la plus consommée par habitant en Afrique, et sa consommation est celle qui connaît la croissance la plus rapide.

Pourtant, cette omniprésence a fait du modeste poulet une cible directe de l’expansion agroindustrielle et du « philanthrocapitalisme » sur le continent. Soutenues par des fonds privés, des investissements étrangers et des personnalités telles que Bill Gates, des entreprises comme Ethiochicken proposent aux petits élevages des poussins dotés de « caractéristiques améliorées » qui viennent progressivement remplacer les races africaines locales. Et comme pour les semences industrielles, ces poussins doivent être rachetés à chaque génération : un agriculteur ou une agricultrice ne peut pas assurer leur reproduction, car leurs performances se dégradent.

Derrière ce conte de fées promettant le salut technologique se cachent des vérités dérangeantes.

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