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Si vous ouvrez un quelconque rapport récent sur l'aquaculture, il y a de fortes chances qu'il commence par quelques phrases sur la croissance spectaculaire du secteur au cours des dernières décennies. La production mondiale du secteur a triplé depuis le début du siècle et, pour la première fois dans l’histoire, les produits de la mer consommés par les populations proviennent plus de l’aquaculture que de la pêche.
Les entreprises aquacoles et les organismes tels que la FAO mettent en avant cette forte courbe de croissance comme preuve de l'importance de l'aquaculture pour la sécurité alimentaire mondiale. Selon elles, ce n'est qu'en investissant davantage dans l'aquaculture que nous pourrons répondre aux besoins croissants de la planète en produits de la mer.
Mais cette approche globale de l'aquaculture est trompeuse. Dans le récit de la croissance de l'aquaculture, on trouve, d'une part, des systèmes d'aquaculture à petite échelle et à faible consommation d'intrants qui fournissent de la nourriture et des moyens de subsistance aux communautés. Et d'autre part, une aquaculture industrielle contrôlée par de grandes multinationales et de puissants hommes d'affaires locaux, qui menace les systèmes alimentaires locaux, exploite la main-d'œuvre et détruit l'environnement. S’il faut encourager l'aquaculture à faible niveau d'intrants et à petite échelle, il est urgent de faire reculer l'aquaculture industrielle.
Cependant, avec le soutien des gouvernements, les entreprises agissent de manière agressive non seulement pour maintenir leurs entreprises à flot, mais aussi pour étendre leur production à de nouveaux territoires. Les communautés de pêche en première ligne, qui en subissent directement les conséquences, sont à la tête d'une résistance mondiale croissante. Elles affirment que l'aquaculture industrielle est toxique pour leurs territoires et que la relance de la pêche des espèces sauvages et l'aquaculture durable à petite échelle sont mieux à même de satisfaire les besoins alimentaires mondiaux. Mais ils se heurtent à des adversaires puissants.
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