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Billet de blog 28 novembre 2022

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Sortir de la crise alimentaire, énergétique et alimentaire

GRAIN examine cette « polycrise » et où elle nous mène, et passe en revue les mesures étudiées et entreprises non seulement pour changer de sources d’énergie ou de méthodes agricoles, mais aussi pour s’attaquer de front au problème central : le pouvoir des entreprises et le besoin urgent d’un changement structurel radical.

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Illustration 1
Manifestations à Colombo, Sri Lanka, 2022. Photo : Supun D. Hewage/Pexels

Le 11 octobre 2022, le directeur de la recherche du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, a averti que les prix élevés de l’énergie d’aujourd’hui n’allaient pas disparaître de sitôt. La « crise énergétique », a-t-il averti, « n’est pas un choc transitoire ». On pourrait en dire autant de ce qu’il a appelé la « crise alimentaire ». Comme l’a fait remarquer P.O. Gourinchas, les prix élevés actuels de l’énergie et des denrées alimentaires sont étroitement liés. Mais ils sont également étroitement liés à la manière dont les entreprises exercent leur contrôle sur les consommateurs et consommatrices, les responsables politiques et la population active, et à la déstabilisation de notre climat qui en résulte. Pour sortir de cette « polycrise », il faut transformer en profondeur les modes de production et de distribution de l’énergie et de l’alimentation en menant des actions qui s’attaquent frontalement au contrôle des entreprises.

Le système alimentaire représente environ un tiers de la demande totale d’énergie dans le monde. Toute hausse des prix de l’énergie a donc un impact sur les prix des denrées alimentaires, même si cet impact peut prendre un certain temps avant de se manifester. C’est particulièrement vrai pour les combustibles fossiles. Le système alimentaire industriel est plus dépendant des combustibles fossiles comme source d’énergie que d’autres secteurs, les énergies renouvelables n’y jouant qu’un faible rôle. Une grande partie de cette dépendance tient aux quantités massives de gaz naturel nécessaires à la production des engrais azotés. Les combustibles fossiles sont également largement utilisés dans les cultures, la transformation, le conditionnement, le transport et la distribution des denrées alimentaires.

Mais la situation aux niveaux alimentaire et énergétique varie considérablement d’une région à l’autre. Les grandes exploitations mécanisées qui sont prédominantes en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines régions de l’Amérique latine consomment beaucoup plus d’énergie que les petites exploitations des pays du Sud. Les exploitations agricoles des pays du Nord utilisent environ 2,5 fois plus d’énergie pour produire une tonne de céréales que les exploitations des pays du Sud, et plus de trois fois plus d’énergie par hectare. L’écart est encore plus important lorsqu’on examine la situation des agriculteurs et agricultrices. En moyenne par employé·e, une exploitation d’un pays du Nord utilise 33 fois plus d’énergie qu’une exploitation d’un pays du Sud.

Il existe également des écarts en fonction des systèmes agricoles. Des études montrent que l’agriculture biologique est plus économe en énergie que l’agriculture industrielle. Une comparaison récente entre riziculture biologique et riziculture conventionnelle, effectuée par des collègues aux Philippines, a révélé que l’agriculture biologique était 63 % plus économe en énergie, tout en obtenant des rendements égaux.

Ces différences contribuent à expliquer pourquoi le système alimentaire étatsunien, fortement industrialisé, consomme autant d’énergie que le budget énergétique total de l’Inde ou de l’ensemble des pays africains.

Lire l’article complet sur https://grain.org/e/6911

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