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Après quelques années de militantisme politique, on apprend à se détacher des caricatures et des comparaisons grotesques qui peuvent être formulées par ses adversaires. Cela n'a jamais grandit le débat public, j'essaye moi-même d'en formuler le moins possible, mais c'est le jeu de la politique.
Cependant, depuis quelques semaines, j'observe avec beaucoup d’inquiétude se répandre l'idée que les militants progressistes et écologistes sont des islamo-gauchistes, des écoterroristes ou encore des terroristes d’extrême gauche.
Un qualificatif très lourd de sens employé aussi bien par des chroniqueurs douteux, que par des élus locaux, et même au plus haut niveau de l’État comme c'est le cas de Gérald Darmanin.
Alors c'est qui ces militants écologistes pour qu'ils méritent un qualificatif aussi abjecte ? Des personnes qui viennent d'horizons parfois très différents (du monde politique, associatif etc...), qui pour la très grande majorité écartent la violence des possibilités d'action, qui défendent les biens-communs (comme l'eau), et qui assument l'idée d'une réorganisation de la société nous permettant de ne plus dépasser les limites planétaires et in fine d'offrir la possibilité à la communauté humaine de continuer à habiter dignement et dans la paix notre chère planète.
Terrifiant n'est ce pas ?
On peut ne pas partager les idées écologistes, on peut être agacé et dubitatif quant à la pertinence de certaines actions, de certains propos, je le suis moi-même parfois, mais assimiler des militants à des terroristes, renvoyant à un imaginaire sanglant qui a traumatisé notre pays, c'est NON.
Les mots ont un sens, et si ces termes répugnants continuent d’être utilisés à tout-va, cela va très mal finir.
On fait passer les enjeux sociaux, climatiques et environnementaux pour des idées "extrêmes" alors que tout cela repose sur un consensus scientifique plus que légitime. L’extrême droite en profite puisque sa propre sémantique outrancière devient la norme. Et tant que Gérald Darmanin s'affaire à créer des unités "anti-ZAD", les groupes d'ultra-droites s'organisent tranquillement et menacent de s'en prendre physiquement à des personnalités qui viennent de la gauche et de l'écologie politique.
Par exemple, dans le groupe néo-nazi "FR DETER" révélé sur Twitter par des militants infiltrés, figure une liste de "collaborateurs" visés à mots à peine couverts (je suis dessus). Ce réseau regroupe 4000 personnes et est organisé en forum départementaux, pour planifier des ratonnades, actions d'intimidation, ou entraînements paramilitaire. On peut noter 66 membres dans celui du Puy-de-Dôme... Également la présence de militants étudiants de "La Cocarde", même organisation dont des militants à Clermont ont déjà vandalisé le local de l'Unef sur la fac et agressé l'un de leurs militants ces dernières semaines.
Tout cela est donc à prendre très au sérieux et je vous invite vraiment, quel que soit vos opinions, à ne pas céder à cette dégénérescence intellectuelle qui consiste à user de comparaisons injustifiées et ignobles. La seule conséquence est de nourrir la haine et on a je crois pas vraiment besoin de ça.