Les Indiens commencent à prendre goût aux vacances et c’est nouveau. Si les salariés ont théoriquement droit à cinq semaines de congés payés, la semaine de travail dure en général six jours. Et lorsque vient l’heure du temps libre, rares sont ceux qui jusqu’ici voyageaient, préférent rester à la maison pour consacrer du temps à leur famille. Selon une étude réalisée aux mois d’août et septembre par l’institut Nielsen, pour le compte du tour opérateur Kuoni et de son partenaire local SOTC, les choses sont en train de changer. Ainsi, quand on interroge les Indiens sur l’utilisation qu’ils envisagent de faire de leur épargne, ils sont 20% à répondre que l’argent mis de côté servira pour le futur, 17% à dire qu’il financera les dépenses courantes. Et les vacances arrivent en troisième position : 15% des personnes interrogées économisent pour pouvoir voyager.
Pour organiser leurs vacances, les Indiens ont pour premier critère la destination (pour 73% d’entre eux), avant la durée de séjour et les desiderata de la famille ou des amis. D’après une étude de TourismIreland publiée l’an dernier, la Thaïlande est le premier pays qui les attire : c’est là-bas que se rendent 7% de ceux qui partent en congé à l’étranger. Viennent ensuite Singapour, la Malaisie et les Emirats Arabes Unis (où vit dans chacun de ces pays une diaspora de deux millions d’Indiens), puis les Etats-Unis. Lors de leur premier voyage, les Indiens préfèrent l’Asie du Sud-Est et c’est quand ils partent une deuxième fois hors de leurs frontières qu’ils pensent à l’Europe ou à l'Amérique.
Au total, les Indiens sont chaque année quinze millions à prendre des vacances en dehors du sous-continent. En 2014, ils ont été 400.000 à choisir la France, soit une hausse de 33% en deux ans. A l’inverse, les Français n’ont été que 250.000 à venir visiter l’Inde sur un total de six millions de touristes accueillis cette année là. Etonnant, relève le quotidien The Hindu, quand on connait les similitudes culturelles de nos deux pays : les Français et les Indiens sont “aussi individualistes, arrogants et pinailleurs” les uns que les autres. Ils sont également “toujours très préoccupés de ce qu’ils vont manger” et peuvent “passer des heures à comparer les mérites respectifs des cuisines de telle ou telle région”. En pensant naturellement que la leur est la meilleure.