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Billet de blog 27 juillet 2017

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Le Bihar bascule à droite, que vont faire les Gandhi ?

Considéré il y a encore quelques semaines comme le possible concurrent à Modi pour les élections générales de 2019, Nitish Kumar a rompu avec ses alliés et gouverne désormais avec le BJP.

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Encore une claque pour le Parti du Congrès et pour sa présidente, Sonia Gandhi. Celui qui aurait pu reprendre le flambeau de l'opposition aux nationalistes hindous, incarnés par le gouvernement BJP de Narendra Modi, a une fois encore fait volte-face, mercredi 26 juillet. Nitish Kumar, à qui l'on prêtait l'intention de se présenter contre Modi aux prochaines élections générales de 2019, a finalement tourné casaque.

Fatigué de son alliance avec le sulfureux Lalu Prasad dans l'Etat du Bihar (plus de 100 millions d'habitants), il a subitement démissionné de son poste de ministre en chef pour annoncer, aussitôt après, qu'il allait désormais travailler avec le BJP. Un retournement de veste dont il a le secret, puisqu'il avait fait exactement le chemin inverse en rompant par le passé avec le BJP, afin de gouverner avec Prasad, avec le soutien du Congrès.

Difficile à suivre, Nitish Kumar avait envoyé des signes avant coureurs en déclarant publiquement, au printemps, qu'il ne briguerait pas le poste de premier ministre dans deux ans. Puis en annonçant qu'il soutenait Ram Nath Kovind, le candidat du BJP, pour l'élection à la présidence de l'Inde. Il poursuit visiblement un destin exclusivement personnel, comme si la seule chose qui l'intéressait était de se maintenir au pouvoir. La conséquence de ce nouveau tour de passe-passe est terrible pour le Parti du Congrès.

Le Bihar, qui avait résisté à la vague safran du BJP lors des élections régionales de 2015, donnant un coup d'arrêt momentané à l'expansion nationaliste dans le pays, se retrouve à compter de jeudi 27 juillet à droite. Le BJP contrôle désormais 18 Etats et territoires de l'Union, et non des moindres. Seul Etat important encore aux mains du Congrès, le Karnataka (64 millions d'habitants) et sa capitale, Bangalore, prennent maintenant des allures de camp retranché. Jusqu'aux élections locales, qui auront lieu en 2018.