Les Etats-Unis font cinq fois plus de commerce avec la Chine qu’avec l’Inde mais ils entendent maintenant combler le retard.
Il restera de la visite de Barak Obama en Inde le “gossip” vestimentaire alimenté par les multiples tenues de Narendra Modi. Comme il l’avait fait lors de son voyage aux Etats-Unis fin septembre, le chef du gouvernement a pris manifestement grand plaisir à apparaître sous des couleurs et des formes variées pendant deux jours. Sauf qu’il est allé très loin cette fois, en arborant mardi, à l’heure du thé avec le président américain, un costume bleu dont les rayures étaient constitués de son propre nom, brodé en lettres fines. Les médias indiens n’en finissent pas de débattre pour savoir s’il fallait y voir une marque de modernité ou de fatuité. “Franchement, ce costume était horrible et n’avait rien d’élégant. Toutefois, être Premier ministre, c’est faire des relations publiques. De ce point de vue, je pense que cette affaire tournera en faveur de Modi”, estime le créateur de Bombay, James Ferreira.
Plus sérieusement, les milieux économiques sont restés sur leur faim après le départ d’Obama. Lorsqu’il s’était rendu au Japon et lors de la visite en Inde du président chinois Xi Jinping, Modi avait beaucoup insisté sur les promesses financières de ses partenaires, 35 milliards de dollars dans le premier cas, 20 milliards dans le second. Le président américain, lui, n’a annoncé que 4 milliards d’euros d’investissements dans le sous-continent. Il s’est pourtant engagé à ce que Washington devienne rapidement le premier partenaire économique de Delhi. A l’heure actuelle, l’Inde ne compte que pour 2% dans les importations des Etats-Unis et n’absorbe que 1% de leurs exportations. Ceci représente environ 100 milliards de dollars de flux financiers chaque année, soit pas même 20% des échanges entre l’Amérique et la Chine. Il faudra bien plus que des costumes au goût douteux pour faire oublier cet énorme retard.