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Billet de blog 30 novembre 2014

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Les secrets alimentaires de Modi

Le Premier ministre de l’Inde, strictement végétarien, ne distille les informations sur sa vie privée qu’avec parcimonie. De quoi faire pâlir d’envie François Hollande et Julie Gayet.

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Le Premier ministre de l’Inde, strictement végétarien, ne distille les informations sur sa vie privée qu’avec parcimonie. De quoi faire pâlir d’envie François Hollande et Julie Gayet.

Si les Français savent presque tout de la vie privée de François Hollande, depuis que l’ex-Première dame a tout raconté dans un livre et que le personnel de l’Elysée s’autorise maintenant à prendre en douce des photos du président en bonne compagnie, les Indiens, à propos de la vie privée de Narendra Modi, en sont réduits à glaner quelques miettes au gré des entrefilets publiés dans la presse. C’est encore un grand mystère, même si le chef du gouvernement indien affirme qu’il n’y a rien à dire, tant il mène une vie d’ascète dans sa résidence du 7 Race Course Road, à Delhi, ne dormant que quatre ou cinq heures par nuit et s’infligeant un régime alimentaire draconien.

A ce sujet, on a en appris un peu plus voilà quelques jours, grâce au très austère “Economic Times”. C’est à un certain Badri Meena, chef cuisinier de son état, qu’il revient de composer depuis treize ans déjà les repas de Modi, qu’il suit à la trace dans tous ses déplacements. Si Hollande craque pour les plats du terroir français à coup de cassoulet, de daubes et autres escalopes normandes à la crème, Modi, lui, cultive parait-il des goûts très simples. Mais il est en revanche très attentif à la façon dont ses plats sont préparés.

Au petit-déjeuner, le Premier ministre indien se fait servir des mets du sud, alternant idli, des petites soucoupes de riz blanc cuit à la vapeur, et dosa, une longue crêpe obtenue à partir de farine de pois chiche, que l’on fourre avec un mélange épicé de pommes de terre. Modi est également friand de shaak, une association de légumes douceâtres typique du Gujarat, l’Etat qu’il dirigeait avant de devenir Premier ministre au printemps 2014. Trois fois par semaine, il se nourrit au déjeuner de khichdi, un mélange de riz et de lentilles connu pour être à la fois léger et très nutritif. Un régime strictement végétarien, donc, qui prend souvent, au dîner, la forme de gombos assortis de chundo, un chutney sucré à la mangue.

Pour en savoir plus, inutile d’interroger sa femme. Modi, comme beaucoup d’Indiens, a été l’objet d’un mariage forcé alors qu’il était à peine sorti de l’adolescence. Au bout de quelques semaines, il a abandonné l’heureuse élue, Jashodaben, pour se consacrer au militantisme nationaliste. Lorsqu’il a prêté serment au mois de mai, il n’a même pas daigné inviter son épouse à sa cérémonie d’investiture. L’intéressée vient néanmoins de se rappeler à son bon souvenir, en réclamant des informations sur les gardes du corps qui lui ont été affectés sans son aval pour assurer sa protection. “Je suis tout de même la femme de l’honorable Premier ministre de l’Inde”, a expliqué cette professeur à la retraite, qui vit avec son frère dans un village du nord du Gujarat. Là-bas, les médias lui fichent une paix royale. Comme Julie Gayet en rêverait.