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Billet de blog 3 septembre 2025

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Mickalene Thomas, politique de l’amour

Première grande exposition française de l’artiste afro-américaine Mickalene Thomas, « All about love » déploie, aux Abattoirs de Toulouse, plus de deux décennies de création. Peintures monumentales, collages, photographies, vidéos et installations composent un parcours vibrant, dans lequel l’amour est envisagé comme un acte d’émancipation et de rébellion. Puissant.

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« Je définis mon travail comme un acte féministe et politique parce que je suis noire, femme et queer. Ce n'est pas toujours nécessaire de le revendiquer explicitement, mais pour une femme, le simple fait de créer de l'art est intrinsèquement politique et féministe[1] »

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Mickalene Thomas, Afro Goddess Looking Forward, 2015, strass, acrylique et huile sur panneau de bois, 60 x 96 in (152,4 x 243,8 cm) © Mickalene Thomas.

À Toulouse, les Abattoirs Musée Frac Occitanie accueillent l’exposition « All About Love » de Mickalene Thomas, dernière étape de son itinérance internationale, après The Broad à Los Angeles, la Barnes Foundation à Philadelphie et la Hayward Gallery à Londres. Placée sous le commissariat de Lauriane Gricourt, directrice des Abattoirs, et Tatiana Rybaltchenko, conservatrice, la manifestation, enrichie pour l’occasion, déploie plus de deux décennies (2007-2024) de création d’une artiste afro-américaine majeure. Née en 1971 à Camden, dans le New Jersey, Mickalene Thomas s’installe à Portland, dans l’Oregon au milieu des années quatre-vingt pour y faire ses études. En 1998, dans le cadre d’un échange universitaire, elle passe une année à la Southern Cross University de Lismore en Australie. Là, elle étudie la peinture abstraite et découvre l'art aborigène – en particulier l’œuvre d’Emily Kngwarreye[2] –, qui va occuper par la suite une place discrète mais déterminante dans son travail, formant une sorte de fil souterrain nourrissant ses recherches esthétiques et conceptuelles. Thomas poursuit ses études au Pratt Institute à New York puis à Yale School of Art d’où elle est diplômée en 2002. Elle vit et travaille à Brooklyn, New York.

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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel

Peintures monumentales, collages, photographies, vidéos et installations composent un parcours incandescent, dans lequel l’amour, envisagé comme acte d’émancipation et de rébellion, devient la trame d’une œuvre résolument ancrée dans une perspective féministe, noire et queer. Le titre même de l’exposition « All About Love », emprunté à l’ouvrage éponyme de bell hooks[3], pose d’emblée l’amour comme un outil de soin, de résistance et de transformation collective, capable de déconstruire les schémas de domination, une façon d’être au monde avec les autres selon bell hooks. Formée au contact d’artistes comme Carrie Mae Weems[4] et Faith Ringgold, Thomas fait de cet amour un levier à la fois esthétique et politique. Ses œuvres, qu’il s’agisse de portraits opulents de femmes noires parées de strass, à l’instar de « Afro Goddess Looking Forward » (2015), ou d’installations immersives recréant des intérieurs domestiques, célèbrent la puissance, la sensualité et la résilience des femmes noires, trop souvent soit invisibilisées soit fétichisées dans l’histoire de l’art occidental. L’artiste renverse les codes pour faire des marges un centre rayonnant.

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Mickalene Thomas, A Moment's Pleasure #2, 2008. © Mickalene Thomas
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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel

Réinventer les canons

L’exposition s’ouvre sur un autel-bibliothèque intitulé « Schrine ». Cet assemblage d’objets personnels, de livres et de références culturelles, ancre le travail de Mickalene Thomas dans une intimité partagée. L’espace, à la fois sanctuaire et archive, est une sorte de carte mentale, une invitation faite au visiteur à pénétrer dans l’univers de l’artiste au sein duquel sa mère, Sandra Bush, ancienne mannequin et première représentation positive de la beauté noire pour l’artiste, sa « première muse », décédée en 2012, occupe une place centrale. Le monumental collage « Mama Bush : (Your Love Keeps Lifting Me), Higher and Higher » (2009, non présenté à Toulouse), avec son afro scintillant et ses textures de brocards et de perles, incarne cette célébration de la mémoire familiale, tandis qu’une reconstitution du salon maternel, avec ses meubles vintage, ses Crocs moulées en bronze et sa bande-son soul des années quatre-vingt – la voix du chanteur R&B Luther Vandross en boucle –, transforme l’espace muséal en un lieu de vie, de chaleur et de réminiscence, une immersion puissante dans laquelle l’intime devient un acte politique, un refus des récits aseptisés de l’histoire de l’art. « J'ai créé des décors domestiques principalement pour que les femmes noires – mes muses – puissent se détendre et vivre de nouvelles expériences au sein d'environnements familiers, qui puissent ressembler au salon de leur mère ou de leur grand-mère » explique-t-elle.

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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel

Le parcours, structuré en huit sections thématiques, révèle l’audace de Thomas à dialoguer avec les canons artistiques. Ses peintures et collages réinterprètent les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art européen, notamment français, emblématiques des XIXème et XXème siècles, comme « Le Déjeuner sur l’herbe » de Manet ou les odalisques de Matisse, en plaçant des femmes noires au centre de compositions autrefois réservées à des figures blanches, pour mieux revendiquer leur souveraineté. Dans son « Déjeuner sur l’herbe », les femmes noires, confiantes et sensuelles, occupent l’espace avec une assurance qui renverse les récits hégémoniques de la peinture occidentale. Loin d’être de simples ornements, les strass, omniprésents, symbolisent, selon l’artiste, « les complexités de la féminité » et confèrent aux toiles une texture presque tactile.

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Mickalene Thomas, Le déjeuner sur l’herbe : les trois femmes noires avec Monet © Mickalene Thomas Photo : Guillaume Lasserre

À la culture savante répond donc une culture populaire. Mickalene Thomas puise abondamment dans des magazines comme Jet et Ebony, emblématiques de la culture afro-américaine des années soixante et soixante-dix. Les tenues léopard, les strass et les couleurs vibrantes des « Wrestlers » font écho à l’esthétique exubérante des films de blaxploitation des années soixante-dix, à l’instar de ceux mettant en scène des héroïnes telles que Pam Grier. L’artiste utilise ces codes visuels – motifs animaliers, textures brillantes – pour subvertir les stéréotypes, transformant l’hypersexualisation en une affirmation de force et d’autonomie. Ses installations immersives, avec leurs décors évoquant des salons des années soixante-dix (tapis, poufs, lambris), font référence à l’esthétique des pochettes d’albums de soul, funk ou disco, comme celles de Donna Summer ou de Parliament-Funkadelic. Ces espaces recréent une ambiance domestique afro-américaine, dans laquelle la musique et la culture populaire deviennent des lieux de résistance et d’affirmation identitaire. Les références à la culture populaire ne sont pas de simples hommages. Mickalene Thomas les détourne pour célébrer l’identité noire et queer, tout en critiquant les stéréotypes véhiculés par les médias. En intégrant des éléments comme les strass, les motifs léopard ou les poses théâtrales, elle transforme des codes souvent dévalorisants en symboles de pouvoir et de créativité.

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Mickalene Thomas, Sleep: Deux femmes noires, 2012. Rhinestones, acrylic, and enamel on wood panel, 108 x 240 in., 274.3 x 609.6 cm. Courtesy of the artist, Susanne Vielmetter Los Angeles Projects, and Artists Rights Society (ARS), New York. © 2012 by Mickalene Thomas. © Mickalene Thomas

L’amour comme geste radical

Dans « Nus exotiques » (2023), Thomas retravaille des images tirées d’un magazine français des années cinquante, repeintes et recouvertes de verre teinté, pour dénoncer la fétichisation des corps noirs. Cette réappropriation, à la fois critique et flamboyante, s’inscrit dans une démarche féministe et décoloniale dans laquelle l’artiste déconstruit les systèmes de représentation oppressifs tout en proposant une vision sensuelle et affirmée de la beauté noire. L’installation « Me As Muse » (2016), présentée au sous-sol, donne à voir sur douze écrans, autoportraits et figures d’odalisques réinventées dialoguant avec la voix de la chanteuse Eartha Kitt (1927-2008), entre violence et émancipation. Ce montage, dans lequel Mickalene Thomas se met en scène nue, renverse le rôle traditionnel de la muse, faisant de l’artiste une actrice de son propre regard. L’œuvre apparait comme une célébration de l’autonomie, dans laquelle la nudité devient un geste de pouvoir et non d’« objetisation ». Cette œuvre entre en résonance avec le travail que l’artiste a réalisé au cours d’une résidence[5] à Giverny en 2022, qui a donné lieu à une exposition personnelle[6] au musée de l’Orangerie à Paris, et transforme l’histoire de l’art en un espace de confrontation et de réécriture.

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Mickalene Thomas, Me As Muse, 2016 multimedia video installation 12 video monitors, each: 48.5 x 61.2 x 47 cm, 146.1 x 269.9 x 81.3 cm (overall; dimensions variable) Edition of 3 LM22944 © Mickalene Thomas

La série picturale des « Wrestlers » (2005-2007), réalisée au début de sa carrière en collaboration avec l’artiste Kalup Linzy, est présentée dans une pièce entièrement lambrissée et recouverte de moquette, un espace immersif conçu pour évoquer les intérieurs des années soixante-dix. Elle met en scène des lutteuses vêtues de tenues léopard ou ornées de strass, capturées dans des poses dynamiques qui oscillent entre agression et affection, force et vulnérabilité. Utilisant des techniques mixtes (strass, acrylique, émail sur panneaux de bois), Thomas s’inspire de la mythologie des amazones et des iconographies de la lutte féminine, tout en réinterprétant des références de l’histoire de l’art et de la culture pop, à l’instar des images des magazines Jet. Les œuvres traduisent une lutte physique et symbolique pour l’affirmation de soi dans un monde dominé par les normes blanches et masculines. Car cette salle des « Lutteuses » explore les diverses facettes de la personnalité de Mickalene Thomas. Tous les portraits susceptibles d’être identifiés dans ces peintures sont des autoportraits, des allégories de friction entre le corps et l'esprit, chacune se faisant une manifestation physique de ses conflits intérieurs. Et si certaines œuvres mettent en scène deux protagonistes, seul le visage de l’artiste est visible.

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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love », The Broad, Los Angeles © Mickalene Thomas. Photo : Joshua White
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Mickalene Thomas, I Still Love You (You Still Love Me), 2007, acrylique, émail et strass sur panneaux de bois, 182,9 x 152,4 cm, Rubell Museum

Toute l’œuvre de Mickalene Thomas forme un acte féministe et politique. Si l’artiste témoigne des injustices subies par les femmes noires, la série « Resist », présentée dans la troisième salle, va plus loin en abordant pour la première fois de manière frontale les luttes contre la discrimination raciale et pour l’égalité des droits, L’artiste met l’accent sur l’histoire de l’activisme pour les droits civiques aux États-Unis depuis les années soixante. L’artiste rend hommage aux figures du mouvement, mettant en lumière le rôle des femmes noires dans les luttes pour l’égalité. En combinant archives de manifestations et photographies récentes de mouvements tels que Black Lives Matter, elle relie visuellement le passé au présent et crée une continuité mémorielle. La vidéo « Je » explore l’amour lesbien noir à travers une réciprocité du regard, défiant les conventions de la muse passive. En célébrant l’intimité et la pluralité des identités, ces œuvres font de l’amour un geste radical, capable de subvertir les hiérarchies raciales et genrées, une réponse à l’invisibilisation des femmes noires et queer où l’esthétique, loin d’être ornementale, devient une arme de réappropriation. L’exposition est dirigée explicitement par l’artiste vers les femmes noires, absentes ou stéréotypées dans l’histoire de l’art où elles ne sont représentées qu’en position servile ou fétichisées, toujours au second plan.

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Mickalene Thomas, Say their names (Resist #6), 2021, 198.1 x 340.4 cm © Mickalene Thomas
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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel
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Mickalene Thomas, Resist #12, Power to the People, 2023. © Mickalene Thomas
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Mickalene Thomas, Guernica Detail (Resist #7) 2021 Rhinestones, acrylic, and oil on canvas mounted on wood panel 60 x 96 inches (152.4 x 243.8 cm) © Mickalene Thomas / Artists Rights Society (ARS), New York

Peindre des anges noirs

De toutes les œuvres présentées à Toulouse, l’une des plus émouvantes est sans nul doute l’installation vidéo « Angelitos Negros » (2016, 23 minutes et 18 secondes), méditation poignante sur l’invisibilité des corps noirs dans l’histoire de l’art occidental. Composée de quatre écrans HD à deux canaux, cette œuvre met en scène la performance déchirante d’Eartha Kitt – qui avait enregistré « Angelinos Negros » en espagnol en1953 – interprétant la version américaine de la chanson : « Paint me Black Angels » (1970), tout en intégrant trois autres femmes, mimant la chanteuse dans une chorégraphie d’identification et de solidarité. À la croisée de l’hommage et de la revendication, l’installation traduit l’urgence de peindre des « anges noirs » dans un monde qui les a effacés. L’influence aborigène, si centrale dans la pratique de Thomas, enrichit ici ce dialogue sur la survie culturelle. « Angelitos Negros » s’ouvre avec la voix d’Eartha Kitt, dont la complainte, adaptée d’un poème d’Andrés Eloy Blanco[7], interroge l’absence d’anges noirs dans l’iconographie chrétienne occidentale : « Peintre, si tu peins avec amour, peins-moi des anges noirs maintenant ». La caméra zoome sur ses yeux larmoyants, ses lèvres tremblantes, captant l’émotion brute d’une performance où la douleur personnelle se mêle à une critique collective. Thomas, dans un geste de collage vidéo, fragmente et multiplie cette image, alternant des plans de la chanteuse avec ceux de trois femmes – dont l’artiste elle-même – vêtues de cols roulés noirs et de perruques identiques, mimant ses gestes et synchronisant ses paroles. Cette répétition, amplifiée par des effets de réverbération sonore, crée une polyphonie visuelle dans laquelle la voix d’Eartha Kitt devient un chœur de résistance, un écho transgénérationnel.

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Vues de l'exposition "Mickalene Thomas : All about love" © Mickalene Thomas

Dans cette structure chorale, les femmes, en imitant Eartha Kitt, deviennent des extensions de sa plainte. Les écrans, disposés comme un autel fragmenté, évoquent les motifs pointillistes de l’art aborigène. Comme les peintures d’Emily Kngwarreye, où chaque point porte une histoire du « Temps du Rêve[8] », chaque image dans « Angelitos Negros » est un fragment narratif, un appel à la visibilité. L’influence aborigène se manifeste dans cette narration non linéaire, où la répétition des motifs visuels – les visages, les gestes – tisse une mémoire collective, à l’image des récits indigènes transmis par des symboles abstraits. L’installation, présentée dans un espace immersif rappelant les salons des années soixante-dix chers à Mickalene Thomas, invite le visiteur à s’asseoir sur des ottomans[9] recouverts de tissus à motifs ou des chaises patchwork, entouré de livres d’auteurs noirs comme Toni Morrison ou Zadie Smith. Cet environnement, hommage à l’enfance de l’artiste, transforme l’expérience en une communion intime. Aux Abattoirs, l’installation s’intègre dans une scénographie plus vaste, dans laquelle les portraits monumentaux de l’artiste dialoguent avec cet espace vidéo, renforçant l’idée d’un autel contemporain dédié aux femmes noires. En plaçant « Angelitos Negros »dans un cadre domestique, Thomas subvertit l’idée du musée comme espace froid et élitiste, créant un lieu où la survie culturelle des femmes noires est célébrée.

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Mickalene Thomas, Angelitos Negros (Black Little Angels), 2016, 8 two-channel HD videos, sound, color, 23 minutes 18 seconds © Mickalene Thomas

« All About Love » est une exposition qui engage le corps et l’esprit. Les installations immersives, les bandes-son soul, les textures scintillantes et les références à la pop culture créent une expérience sensorielle qui invite à la fois à la célébration et à la réflexion. Le parcours, en articulant des sections thématiques, permet de saisir la cohérence d’une œuvre qui, depuis 2006, n’a cessé de redéfinir les contours de la féminité noire. « Mon travail s’enracine dans la découverte de soi, la célébration, la joie, la sensualité et le besoin de donner une image positive de la femme noire dans le monde » déclare Mickalene Thomas. En plaçant l’amour au cœur de son travail, l’artiste ne propose pas une vision utopique, mais une stratégie de survie et de résistance. « All About Love » transforme les Abattoirs en un espace dans lequel on célèbre, on questionne, on se réinvente. L’exposition, par sa générosité et son audace, invite le visiteur à repenser sa place dans un monde fracturé, où l’amour, loin d’être un cliché, devient un acte de rébellion.

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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel

[1] Mickalene Thomas, Mickalene Thomas: All About Love, Art Publishers / Hayward Publishing, 2024, p. 186 ; source de la citation p. 237.

[2] Mickalene Thomas découvre l’exposition des Dream Paintings d’Emily Kngwarreye au Brisbane Art Museum, durant son année d’échange universitaire. Ces toiles monumentales représentent des vues aériennes du paysage australien dans lesquelles des motifs abstraits et pointillés traduisent les récits du Temps du Rêve, les connaissances ancestrales et les liens spirituels des peuples aborigènes à la terre. Dans une interview à Contemporary Black Biography, l’artiste décrit l’expérience comme bouleversante. Face à ces œuvres, elle se sent « comme une fourmi », impressionnée par leur échelle et leur capacité à transmettre une histoire culturelle sans recours au langage écrit.

[3] Bell hooks, All about love : New Visions, Harper Collins Publishers, 2001, 272 pÀ propos d’amour, traduit de l’anglais par Alex Taillard, Éditions Divergences, 2022, 256 p.

[4] Guillaume Lasserre, « Carrie Mae Weems à la Fondation Luma », Zerodeux, 2023, https://www.zerodeux.fr/reviews/carrie-mae-weems-a-la-fondation-luma/

[5]  Dans le cadre du Munn Artists Program de la Fondation de Versailles.

[6] Mickalene Thomas : Avec Monet, musée de l’Orangerie, Paris, du 13 octobre 2022 au 06 février 2023, dans le cadre de sa programmation Contrepoint Contemporain. https://www.musee-orangerie.fr/fr/agenda/expositions/mickalene-thomas-avec-monet

[7]  Píntame Angelitos Negros écrit par le poète vénézuélien Andrés Eloy Blanco en 1940, fut mis une première fois en musique en 1946 et interprété par la chanteuse et actrice mexicaine Toña la Negra (Antonia del Carmen Peregrino Álvarez, 1912-1982).

[8] Le Temps du Rêve est le cœur de la culture aborigène. Il s’agit d’un cadre métaphysique complexe dans lequel les peuples autochtones comprennent leur place dans l'univers, leurs relations avec leurs proches et leurs liens avec la terre.

[9] Siège de mobilier, meuble bas sans dossier ni accoudoirs, parfois appelé pouf ou tabouret, qui peut aussi être utilisé comme repose-pieds ou petite table

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Mickalene Thomas, Clarivel face forward gazing, 2024 © Mickalene Thomas

« MICKALENE THOMAS : ALL ABOUT LOVE » - Commissariat pour Les Abattoirs : Lauriane Gricourt, directrice, Tatiana, Rybaltchenko, conservatrice. Exposition organisée par la Hayward Gallery, Londres, sous le commissariat de Rachel Thomas, Chief Curator, Hayward Gallery, avec le soutien de la galerie Nathalie Obadia, Paris-Bruxelles.

Jusqu'au 9 novembre 2025.

Du mercredi au dimanche, de 12h à 18h.

Les Abattoirs Musée Frac Occitanie
76, allées Charles de Fittes
31 300 Toulouse

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Vues de l'exposition « Mickalene Thomas: All About Love » aux Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse du 13 juin au 9 novembre 2025 © Les Abattoirs ; Courtesy Mickalene Thomas ; photos : Cyril Boixel

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