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Billet de blog 19 décembre 2022

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Suzy Lake, changer la vie, transformer le monde

À Paris, la galerie Michèle Didier consacre une exposition monographique à l'artiste américano-canadienne Suzy Lake. « On stage » réunit des œuvres historiques des années soixante-dix et des pièces plus récentes qui témoignent de cinq décennies d’un travail sensible et politique interrogeant la représentation et la perception de soi, qui marquera nombre d’artistes à commencer par Cindy Sherman.

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Illustration 1
Suzy Lake 12 Over 28 1975 Photographie gélatino-argentique teintée au sélénium sur papier baryté et dessin au crayon de plomb 96,5 x 71 cm Pièce unique Daté, signé en bas à droite, “S Lake” à l’encre noire © Suzy Lake

Depuis la fin des années soixante, Suzy Lake explore et interroge les archétypes du corps, du genre et de l’identité en se servant la plupart du temps de son propre corps comme sujet. Depuis près de cinquante ans donc, elle construit une œuvre sensible et politique qui, à travers la photographie, la performance et la manipulation physique des images, s’intéresse aux questions d’identité et de genre, de contrôle et de résistance. L’exposition personnelle que lui consacre la galerie Michèle Didier à Paris atteste de l’attention croissante que lui porte le milieu de l’art contemporain, son travail étant aujourd’hui de plus en plus reconnu. Il faut dire que l’histoire de l’art n’en finit pas de (re)découvrir ses artistes femmes. En 2014, la rétrospective de l’artiste organisée par la Art Gallery of Ontario à Toronto avait pour titre, non sans une pointe d’ironie grinçante, « Introducing Suzy Lake ». Pour une manifestation célébrant l’accomplissement d’une carrière artistique, il fallait oser. Cela en dit long en tout cas sur le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre une histoire de l’art non patriarcale. L’exposition parisienne rassemble des pièces iconiques des années soixante-dix, pour la plupart jamais exposées en Europe, augmentées d’œuvres récentes qui témoignent de l’engagement constant de l’artiste. Le titre, « On stage », fait référence à celui de la première série de performances photographiques de l’artiste datée de 1972-74, dans laquelle elle réagit à la façon dont les femmes sont représentées dans les médias à travers quatre-vingt-quatre tirages argentiques exposés ici.

Illustration 2
Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

Detroit 1947-1968

L’artiste est née Suzy Marx le 14 juin 1947 à Detroit, Michigan, dans une famille ouvrière d’origine allemande, conservatrice et miséreuse. Elle grandit dans un quartier majoritairement blanc de l’est de la ville. Elle se souvient avoir été frappée, enfant, par les mauvaises conditions de travail et de vie des familles afro-américaines qui s’établissent dans le quartier. « Enfant, j’étais consciente des inégalités et du racisme alors, quand j’ai été assez grande pour agir, j’ai rejoint des groupes de solidarité[1] » confie-t-elle. Elle s’engagera très tôt dans le mouvement des droits civiques et le mouvement anti-guerre des années 1960. Son grand-père, Arthur Marx, peintre amateur, va jouer un rôle important dans son éveil artistique, l’incitant à la pratique en dessinant avec elle, l’accompagnant au Detroit Institute of Arts. Dans la famille Marx, les femmes quittent l’école le plus tôt possible afin d’assumer les tâches domestiques qui leur incombent. Malgré cela, Suzy bénéficie du soutien familial lorsqu’elle s’inscrit en 1965 au College of Fine arts de la Western Michigan University puis, l’année suivante à la Wayne State University où elle se spécialise en peinture et en gravure[2]. Durant ces années de formation, elle est fascinée par l’expressionisme abstrait et développe un intérêt pour les techniques formalistes.

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Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

Dans le centre de Detroit où elle s’est installée au début de ses études universitaires, les tensions raciales déchirent la ville et l’incitent à militer. Elle s’engage en tant que bénévole chez Detroit Mothers qui vient en aide aux mères afro-américaines célibataires du quartier défavorisé Jeffries Housing Project en proposant un service de garde d’enfants permettant aux mères d’aller travailler. En 1967, pas moins de cent-cinquante-neuf émeutes raciales ont lieu à travers les États-Unis, faisant quarante-trois morts et plus d’un millier de blessés. Celles qui éclatent à Detroit en juillet vont durer cinq jours dans une chaleur étouffante. Cet épisode va être déterminant dans la construction de la conscience politique de Suzy Lake. Combiné au sentiment de responsabilité individuelle et communautaire inculqué par ses parents, il va lui permettre d’élaborer des stratégies pour travailler en solidarité avec les populations opprimées[3]. Si elle fait figure de pionnière en tant qu’artiste féministe, Suzy Lake est aussi une militante politique. Avec son compagnon de l’époque, le peintre Roger Lake, dépités par les émeutes de l’été et redoutant la conscription au Vietnam, ils prennent la décision de quitter les États-Unis. Ils se marient en 1968 et immigrent au Canada. Suzy Lake n’a pas terminé sa formation et par conséquent n’a pas validé son diplôme. Elle est enthousiaste quant à se nouvelle ville d’adoption : Montréal. « J'étais activiste à Detroit au milieu des années soixante[4] »explique-t-elle. « C'était aussi un moment où il était clair qu’en tant qu'artiste, je devrais quitter Detroit pour poursuivre une carrière artistique. Cela a coïncidé avec le fait que mon mari a reçu sa convocation alors nous sommes partis pour Montréal ». Au Canada, elle va être l’une des premières artistes femmes à adopter la performance, la vidéo et la photographie pour explorer la politique du genre, du corps et de l'identité.

Illustration 4
Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

Montréal 1968-1978

La décennie montréalaise va être décisive pour Suzy Lake qui bénéficie lors de son arrivée des effets émancipateurs de la Révolution tranquille[5]. Elle travaille la peinture, le dessin et la gravure. En tant que militante des mouvements antiguerre et des droits civiques, elle prend peu à peu conscience des inégalités sociales des femmes à l’intérieur même de ces groupes et commence à se forger une conscience féministe. Au début des années soixante-dix, à Montréal comme ailleurs, les foyers d’activité politique se multiplient. Elle devient l’assistante du peintre Guido Molinari (1933-2004) dont elle fait la connaissance par l’entremise du sculpteur Hugh LeRoy pour qui elle a posé comme modèle à son arrivée au Canada. Molinari, qui à partir du milieu des années cinquante définit de nouveaux modèles pour la peinture géométrique en juxtaposant des bandes de couleur, va exercer une influence considérable sur le travail de Lake[6]. Très vite, elle devient une membre active de la communauté artistique de Montréal. En 1972, elle cofonde la galerie indépendante Véhicule Art Inc, reprend ses études en s’inscrivant à Concordia University d’où elle est diplômée en 1977.

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Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

La plupart des œuvres historiques présentées dans l’exposition provient de cette période montréalaise, à commencer par « On Stage », pièce débutée en 1972 sous la forme d’un diaporama avant sa version finalisée en 1975. Dans celle-ci, Lake aborde le thème de l’identité par le biais du portrait photographique couplé au jeu de rôle. La série d’images en noir et blanc inclut des tirages d’elle enfant, des visuels de documentation de performance et des photographies de l’artiste posant devant la caméra et adoptant une palette d’identités. Les poses féminines archétypales renvoient aux clichés de la femme telle que représentée dans les médias. « Le commentaire de Lake sur le jeu de rôle en tant qu'activité quotidienne préfigure les théories de la troisième vague de Judith Butler sur le genre performatif[7] ». Lors de sa première exposition en 1973, la pièce « a été rejetée comme étant narcissique et cela m'a choqué[8] » confie Suzy Lake. Le mimétisme, pourtant essentiel ici puisqu’il s’agit de produire une inversion face à une image stéréotypée, ne semble pas avoir été entendu. L’artiste avait envisagé « On stage » comme une dénonciation subtile de la place assignée aux femmes dans une société pourtant en pleine mutation, mais l’époque n’était pas à la nuance. « Mes premières œuvres, je pense, essayaient de redéfinir la représentation de ce qu'étaient les femmes[9] » explique-t-elle. « Nous savions que nous n'étions ni femmes au foyer ni mères, mais tout était si nouveau ; qu'allions-nous être[10] ? »

Illustration 6
Suzy Lake Miss Chatelaine 1973 Photographie gélatino-argentique sur papier baryté Tiré en 1996 Image : 22,3 x 22,4 cm Papier : 50,5 × 40,5 cm Édition de 10 + 3EA (EA 2/3) Signé : “S. Lake”, daté “1973/96”: en bas à droite au crayon © Suzy Lake

1973 est une année prolifique pour l’artiste qui réalise « Miss Chatelaine », un photomontage composé d’une grille de douze portraits dans lesquels l’artiste se représente le visage enduit de maquillage blanc, différentes coiffures découpées dans des magazines féminins littéralement collées sur la tête. Le titre fait référence au très populaire magazine féminin canadien Chatelaine. Ici, l’artiste s’identifie aux normes de beauté en même temps qu’elle les renie. « Je savais à quoi je devais ressembler [...] On me l’a dit toute ma vie[11] » explique-t-elle. Les autoportraits troublants de Lake imitent ce qu'elle considérait comme une fausse transformation des magazines en féminisme de masse, comme dans la série « Co-Ed Magazine » également datée de 1973. Dans « I am twelve » (1973), estampe comportant sept photographies de l’artiste, comme dans son œuvre « 12 over 28 » (1975), Suzy Lake explore la notion de temps en utilisant son propre corps comme médium pour questionner comment cela affecte son identité de femme. « Suzy Lake as Françoise Sullivan » (1973-74) fait partie de la série « Transformations » dont chacune des œuvres qui la composent répond au même protocole : l’autoportrait du départ se transforme peu à peu, en remplaçant les traits, en une autre personne, ici, la danseuse et artiste québécoise Françoise Sullivan.

Illustration 7
Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

Dans la vidéo intitulée « The natural way to draw » (1975), Suzy Lake, le visage recouvert d’une couche de peinture blanche pour en gommer les traits, en redessine les contours les yeux fermés, tandis qu’une voix masculine désincarnée récite : « la première vérité est la forme ». La narration du film, tout comme son titre, proviennent du manuel de Kimon Nicolaïdes publié en 1941, incontournable des programmes d’études des écoles d’art au cours du XXème siècle. Dans cette performance ironique, Lake rend l’autorité ludique. À la fin de la vidéo, elle se tourne directement et, face caméra, sourit. À son arrivée au Canada, Lake étudie la danse et le mime au Théâtre de Quat’sous à Montréal[12]. C’est là qu’elle apprend la signification de cette peinture blanche épaisse qu’elle nomme « l’état zéro » et qui permet d’effacer les traits personnels de l’interprète. L’artiste affinera tout au long de sa carrière son utilisation du visage blanc qui désigne le masque sociétal.

Illustration 8
Suzy Lake, The natural way to draw, 1975, Video 4/3, colour, sound 15 minutes Edition of 5 © Suzy Lake

On peut définir les œuvres produites au cours de ces années-là comme rétrospectivement féministes même si elles n’ont pas été conçues dans cette intention : « Ma démarche est née de mes préoccupations pour les droits de la personne, les droits civiques, le FLQ au Québec et les questions raciales aux États-Unis[13] »explique-t-elle, indiquant par là-même qu’elle est davantage investie dans les luttes locales liées aux mouvements de libération mondiaux que dans le mouvement féministe émergeant.

Illustration 9
Suzy Lake ImPositions Study #2 (maquette) 1977 4 photographies gélatino-argentiques teintée au sélénium, crayon gras, huile photo Image : 24,2 x 12 cm chaque Papier : 24,2 x 48,6 cm chaque Encadré : 42,54 x 66,67 cm Signé “S. Lake” et daté “’78” au crayon en bas à droite © Courtesy de l'artiste et de Michèle mfc Didier

Toronto 1978-

Après une décade très productive à Montréal, le nom de Suzy Lake commence à attirer l’intérêt des galeries d’art contemporain. Désormais représentée par la Sable-Castelli Gallery, elle déménage à Toronto en 1978 avec son second mari, Alex Neumann. Cette même année, elle a une exposition personnelle au Musée des beaux-arts de l’Ontario. Intitulée « ImPOSITIONS », il s’agit de la première monographie de l’artiste dans une institution officielle. La maquette de « ImPositions study #2 » (1977) exposée à Paris se compose d’une suite de quatre photographies – Lake va jusqu’à chauffer les négatifs de certaines pour pouvoir les étirer afin d’en exagérer les actions –, montrant quatre représentations de l’artiste attachée avec une corde. Elle explore ici des thèmes comme ceux du confinement, du contrôle et de la lutte. À partir de 1978, elle travaille sur la série « Are you talking to me ? » qui sera exposé à la Sable-Castelli Gallery l’année suivante. Dans cette œuvre majeure, elle se photographie en train de répéter la célèbre phrase prononcée par Robert De Niro devant un miroir dans le film « Taxi Driver » (1976) de Martin Scorcese. Les photographies sont à la fois des représentations de l’artiste elle-même, de De Niro et du personnage qu’il interprète, Travis Bickle. Le monologue tel qu’il est interprété dans le film est profondément lié à la masculinité. En rejouant la scène en tant que femme, Suzy Lake revendique un moyen de la re-genrer, tout en faisant entrer la référence populaire dans le champ de l’histoire de l’art.

Illustration 10
uzy Lake Are You Talking to Me #5 1978–79 4 photographies gélatino-argentiques sur papier baryté, 2 tirages chromogènes en couleur Pièce unique © Suzy Lake

Dans l’œuvre de l’artiste, l’importance de la grille, qui renvoie à l’art conceptuel en tant que méthode visuelle rationnelle d’organisation, est révélatrice d’une charge expressive axée sur le soi. Lake influencera l’artiste américaine Cindy Sherman par son utilisation de la grille en tant que dispositif narratif, documentation de performance et support pour jeux de rôle. Suzy Lake continue, à l’image de « Lipstick on the Lido » (2002), d’aborder la relation de l’individu à la société pour mieux révéler les constructions et les contraintes qui imprègnent notre culture. Son travail donne à voir une femme qui se subvertit intentionnellement pour satisfaire les exigences implicites d’une société qui favorise la surface plutôt que la substance, le masque plutôt que l’épiderme, afin de mieux la dénoncer. Il ne s’agit pas de se représenter soi-même mais, à l’image de l’artiste portugaise Helena Almeida, représenter tout le monde en elle, devenir un corps universel.

Illustration 11
Vue de l'exposition ON STAGE de Suzy Lake, exposition personnelle, mfc-michèle Didier, Paris, 14 octobre 23 décembre 2022 © Photo : Nicolas Brasseur

[1] Daniel Baird, « Self-invention : The photography of Suzy Lake », Bordercrossings, n°119, September 2011, https://bordercrossingsmag.com/article/self-inventions-the-photography-of-suzy-lake Consulté le 20 décembre 2022.

[2] Erin Silver, Suzy Lake, sa vie, son œuvre, Toronto, Institut de l’art canadien, 2021, p. 4.

[3] Michelle Jacques, “Born in Detroit”, Introducing Suzy Lake, catalogue de l’exposition éponyme qui s’est tenue à la Art Gallery of Ontario, Toronto, en. 2014, Londres, Black Dog Publishing, 2014.

[4] Sarah Rose Sharp, “Conceptual Photography Pioneer Suzy Lake Revisits Her Detroit Roots”, Hyperallergic, 8 février 2018, https://hyperallergic.com/425583/suzy-lake-detroit-stamps-gallery/ Consulté le 20 décembre 2022.

[5] Expression désignant la période d’importantes réformes et de modernisation de l’État du Québec au cours des années soixante. Voir Martin Pâquet et Stéphane Savard, Brève histoire de la Révolution tranquille, Boréal, 2021.

[6] Erin Silver, op. cit.

[7] Tausif Noor, “Suzy Lake, Arsenal contemporary New York”, Canadianart, 9 mars 2020, https://canadianart.ca/reviews/suzy-lake/ Consulté le 21 décembre 2022.

[8] Cité dans Murray White, “Suzy Lake at the Art Gallery of Ontario: Enduring beauty, up close and very personal”, Toronto Star, 12 novembre 2014, https://www.thestar.com/entertainment/visualarts/2014/11/12/suzy_lake_at_the_art_gallery_of_ontario_beauty_and_determination_up_close.html Consulté le 20 décembre 2022.

[9] Ibid.

[10] “My earliest work, I think, was trying to redefine the representation of what women were. We knew we weren't housewives or mothers, but everything was so new; what was it we were going to be?” (traduction de l’auteur).

[11] Sara Angel on « Miss Chatelaine », Introducing Suzy Lake, op.cit., p. 40

[12] Erin Silver, op. cit.

[13] Ibid.

Illustration 12
Choreographed Puppets Mural, Negative #3 (Marionnettes chorégraphiées, murale, négatif no 3), 1976/2011. Collection de l’artiste. Avec l’aimable autorisation de Suzy Lake et Georgia Scherman Projects. © Suzy Lake

SUZY LAKE, ON STAGE - Initialement prévue jusqu'au 23 décembre 2022, l'exposition est prolongée tout le mois de janvier 2023. Elle bénéficie du soutien du Centre Culturel Canadien à Paris - accès libre

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66, rue Notre-Dame-de-Nazareth
75 003 Paris

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