La psychose de l’émotion, l’affliction, la souffrance, la consternation, crée par les medias et l’audimat
En écrivant ces lignes je suis très ému, parce que je sens comme s’ils veulent confisquer ma pensée de liberté, et celle de tous ceux qui combattent chaque jour. Cette liberté qui a coûté tant, à tant de gens et qui continue encore à coûter la vie à des milliers d’êtres humains, et dans mon existence m’a coûté cher à moi, mon pays et ma famille. Je voudrais écrire à tête froide, pour ne pas tomber dans la même musique que les medias d’aujourd’hui.
12 êtres humains de Charlie Hebdo viennent d’être assassinés en France, et tout le monde parle, y compris les medias les plus réactionnaires, alors que dans le monde, selon L’UNICEF, il y a 1400 enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque jour de maladies diarrhéiques liées à l’absence d’eau salubre, d’assainissement adéquat et d’hygiène.
J’avais connu Charlie Hebdo en 1975, à la rue des petits hôtels, ses journalistes qui vivaient avec la joie, riaient de tout et de rien. Charlie Hebdo était un hebdo de combat en permanence, il dénonçait tout, pas de tabous, moins encore de la censure.
Derrière leurs masques ils avaient un engagement, et cet engagement était celui de Justice, Solidarité, Égalité. C’était des hommes créateurs de valeurs, pour une autre société, rien à voir avec le système de consommation d’aujourd’hui, que veut nous instaurer le gouvernement de Hollande.
Quand je suis arrivé en France, les premiers journaux pour lesquels j’ai travaillé, c’était Témoignage Chrétien, et ensuite, par des accords politiques avec le parti où je militai, je suis passé à « Politique Hebdo », un hebdomadaire d’une pensée de gauche, et pour cela il cherchait chaque semaine d’où pouvoir sortir l’argent pour imprimer l’Hebdo. À la direction de l’Hebdo, il y avait Paul Noiro et Paul Blanchar, ils avaient un groupe de journalistes de gauche, et des journalistes réfugiés politiques de divers pays, situation qui permettait des échanges d’une grande richesse. Dans Politique Hebdo, y dessinaient Wolinski, Cabu, et tous les autres, que j’avais connu, mais après nos chemins se sont séparés. Les hebdomadaires de gauche comme « La Gueule Ouverte », «Vent D’Ouest », et tant d’autres disparurent, mais restaient les incorruptibles, les marginaux, les gauchistes CHARLIE HEBDO.
Charlie Hebdo mérite l’hommage, mais mérite l’hommage du peuple Français, de la gauche, de tous ceux qui quotidiennement achetaient les journaux, ces hommes et ces femmes anonymes qui défendaient la même pensée. Charlie Hebdo était toujours contre la guerre, contre l’invasion envers d’autres peuples, ils étaient tous contre toutes les dictatures, contre tous les massacres et fondamentalement contre l’oppression et l’occupation en Palestine.
Le peuple Français veut leur rendre hommage. La manipulation des medias, qui sont en majorité des usines à vendre la désinformation, ce sont ces medias qui aujourd’hui vendent la psychose, l’émotion, l’affliction, la souffrance, la consternation. Ces medias qui nous parlent de liberté pour nous donner que de l’inculture et de la consommation. Sans jamais parler du vrai problème.
Quelques interviews, de Michel Onfray et Dominique de Villepin, qui ont disparu immédiatement.
La récupération par les partis politiques et le gouvernement est scandaleuse. Invitant des gouvernants qui sont le symbole de la droite et l’extrême droite en Europe, qui dans aucun cas représentent la liberté pour laquelle ces journalistes on donné leur vie.
Angela MERKEL, une femme qui ne cache pas son idéologie néolibérale, en demandant au nom de la liberté d’expulser la Grèce si le peuple ne vote pas comme elle l’a décidé.
David CAMERON, avec une politique néolibérale, contre l’immigration, et une politique de rigueur, même des fois contre la Commission Européenne et qui menace l’Ecosse en développant une politique de peur avec la CIA, pour le référendum d’autodétermination.
Petro POROCHENCO, milliardaire qui est arrivé par la grâce de Dieu avec un suffrage de moins de la moitié des Ukrainiens, ultra nationaliste.
Mariano RAJOY, ultra libéral, accusé par le journal El Pais de corruption, avec un plan d’austérité mettant des milliers de gens dans la rue.
Quel bouquet de fleurs plus réactionnaire pour l’hommage à des vrais combattants !!!
Guillermo Saavedra