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Billet de blog 11 février 2016

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Voilà ! C’est parti !

Jean-Luc Mélenchon a jugé que le moment était venu de se porter candidat aux présidentielles de 2017... Juste la veille du remaniement gouvernemental dont il devait avoir les tendances pour savoir à l'avance que les EELV et ses démissionnaires, entreraient pour servir d'alibi à la foutaise d'un "élargissement à gauche" dans une gouvernance de droite.

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Article de Claire Brouthillon 

Candidature Présidentielles 2017 : Jean-Luc Mélenchon

 Voilà ! C’est parti !

Quel coup de force à coups de places, François Hollande a su se rendre une fois de plus capable, qui parvient ainsi à parfaire l'atomisation d'une gauche alternative ; cette façon habile de rassembler les écologistes malgré eux ? La place est nette, Jean-Luc Mélenchon est seul contre tous avec le seul programme subversif en cela qu'il s'attaque au fond du dossier constitutionnel et de celui de l'Europe, ce dont personne, même concourant dans l'Humain d'abord, n'a jamais voulu. S'il n'y allait pas, il n'y aurait plus d'opposition au bulldozer infernal d'une féodalité mondiale, devant laquelle Emmanuelle Cosse vient de faire allégeance en entrant dans ce gouvernement.

Pas de postes régaliens confiés aux femmes, soit dit en passant. 

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Pourquoi Maintenant ?

- De fait, a-t-il encore besoin de continuer prudemment à analyser ses ex alliés pour savoir comment la Primaire P$ des frondeurs & co finira ? - A force de voir ses "faux-ami(e)s" lui tailler des croupières, a-t-il résolu que le temps était venu de se démarquer franchement du reste de cette "Gôche", qui même au sein du Front de Gauche, s'est empressée de se rassembler à la Primaire du P$ contre lui plus que contre Hollande ? Qui le désigne péjorativement comme clivant et protestataire ? Pire, anti-européen alors qu'il veut l'Europe des peuples ?

 - Est-ce ainsi pour lui la preuve suffisante, sans avoir à analyser d’avantage les postures de ce qu'il pensait être la gauche alternative, pour qu'il en vienne à comprendre en définitive qu'il est le seul à pouvoir réellement assumer le choix de rompre avec le système ordo-libéral ?

 - D'avoir en main le seul programme de campagne prêt à réussir le renversement de ce système, entrepris par le biais d'une position envers l'Europe qu'il est le seul en France à réellement soutenir, défendant la souveraineté du Peuple ?

- A affirmer une véritable politique de défense contre l'OTAN qui s'installe ici comme chez elle et plus largement d'indépendance, avec sa thèse collective de l'Indépendantisme ?

 - Le seul également à partager l'idée avec un Vladimir Poutine, président des BRICS, qu'il n'est plus temps de tergiverser avec les conditions internationales d'un basculement géopolitique en défaveur de l'Occident, que lui, Jean-Luc Mélenchon peut encore internationalement contribuer à sauver des foudres du réveil des peuples émergents, en prônant au-delà de l'indépendance de la France, et par-delà le monde : une communion altermondialiste ? Entamer un dialogue à égalité réciproque avec les grandes tendances de ce déplacement, qui prenne le contre-pied des intérêts États-uniens et donc de facto de leurs séides Européens ?

 - Le moment est-il donc venu de se montrer et de se démontrer en tant que candidat aspirant à une nouvelle force nationale et internationale quelque peu gaullienne ? Qui profite de la faille d'une division parmi certains états de l'Europe quand ils ne veulent plus soutenir une stratégie dangereuse qui joue avec le feu, même à leur détriment économique et au mépris Taftaïen des normes de protections diverses de notre

quotidien ? Alors que leur allié naturel est plus la Russie que les USA ?

 Surgit alors pêle-mêle en ce moment propice de déstabilisation généralisée : un refus de l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne qui se joue par référendum en Hollande parce qu'il apparait contreproductif de contribuer à déjouer les objectifs de la Fédération Russe en sabotant l'émergence de l'Eurasie (ceinture sanitaire contre l'OTAN), dissensions intra-germaniques par ailleurs contre la question de l'embargo russe, divergence vis-à-vis de l’OTAN affichée de la Pologne, référendum en Grande-Bretagne pour une sortie de l'Union Européenne non maîtrisée par David Cameron alors qu'il doit se garder d'une montée sur sa gauche de Jeremy Corbyn qui ramène le Labour Party à peu près sur ses fondamentaux, affranchissement de plus en plus déclaré de l'Irlande, quelque-chose du même type au Danemark, processus en cours bien que relatif de Podemos en Espagne et avènement complexe et fragile mais signifiant de la gauche au Portugal et enfin, Outre-Atlantique, un Bernie Sanders qui gagne l'état du New Hampshire sur Hillary Clinton en exprimant à peu de chose près en parallèle de Jean-Luc Mélenchon qui affirme que "le Peuple doit trancher" : "il s'agit de créer un mouvement politique du peuple dans ce pays (les USA)... " ?

Comment ne pas se sentir appelé à sortir du bois ?

Parce-que plus que la question politique : la question géopolitique règlera la question économique et sociale française

S'il est isolé au plan national, Jean-Luc Mélenchon est très attendu au plan international où il trouve ses soutiens majeurs. 

- A-t-il senti cela à l'issue du tout récent Sommet du Plan B de la gauche alternative européenne à Paris, à son initiative ? Y a-t-il vu que c'est le moment de peser avec ses pairs des autres pays voisins qui ont plutôt convergé sur les conditions de négociations, quitte à entériner une sortie de facto de l'Union Européenne ? S'il convient à la France comme on le lui a fait sentir sous mon regard, à quel point il est attendu alentour, pour faire en sorte que la deuxième puissance européenne se déclare en faillite de dette publique, amenant la Troïka à baisser sa garde pour consentir une transition plus stable qu'une sortie sèche en déflation brutale, comment pourrait-il s'y soustraire ? Compter alors que cela entrainerait immédiatement dans sa suite, une réplique européenne, pas seulement dans le Sud, même si un retour sur les investissements en sacrifices qui ont tout révélé du profil cruel de l'adversaire, est probablement espéré par le peuple grec ? 

- Se résoudre alors, malgré sa soif de sérénité, malgré probablement sa certitude anxieuse à aborder un second chemin de croix plus féroce encore car augmenté du sentiment de solitude d'un coureur de fond lâché par les siens ; à être celui qui contribuerait à "ramasser la mise" d'une vraie révolution citoyenne restituant au passage à la France sa grandeur diplomatique d'antan qui assumait alors sa portée universelle ??? Je gage qu’alors la Pan Germanie sortirait d'elle-même de cette Europe qu'elle ne pourrait alors plus instrumentaliser, n'acceptant de la mutualisation imposée par celle-ci, que ce qui la sert, et dès lors au-delà : plus d'emprise atlantiste ?

 - Tout cela sans doute par-dessus la question de changer de constitution ici pour ne plus ressembler à une république bananière où il se décide, après avoir promis le non cumul des mandats, de l'imposer à une élue pour se garder les places, quand l'emprise de Solférino a été érodée par les Régionales malgré un vote utile qui a partiellement sauvé les meubles ?

C'est là qu'il convient de comprendre que l'émancipation de la France ne sera réglée que par l'international. Car ici le jeu démocratique ne s'observe plus dans les règles. La propagande comme les négociations d'entre deux tours, règlent la question des pouvoirs par-dessus les votes citoyens. Ce que compte régler les Primaires des deux grands partis en connivence tactique, sans accepter les règles franchement ouvertes du 1er tour.

 Ce sont ces hypothèses qui me rapprochent le mieux de Jean-Luc Mélenchon. Il  lui reste à s'assurer en outre d'en finir avec ses "faux-amis" en interne au parti qu'il a fondé, qui braillaient de concert avec les PCF contre lui et sa «personnification du pouvoir», qui ont requis pourtant à sa charge, sa loyauté dans le soutien de trop aux Régionales, qui auraient écarté subitement, voire subrepticement, certains des plus proches de son entourage, qui ont tenté de faire prévaloir comme Syriza, comme Podemos, une rénovation interne à l'Europe en dérive réformiste, pro OTAN en outre pour ces deux derniers, au sujet desquels il a finalement radicalement tranché en actes et par ses propos dans l'interview de Mediapart qui signe les axes de sa campagne.

 A savoir que si le Peuple tranche, surtout en temps de guerre économique qui voudrait plus en découdre au sol avec la fédération russe, ce ne peut être à moitié.

Petite anecdote micro-locale significative pour conclure

Hier soir, j'étais dans le XIIIème arrondissement de Paris, à la réunion de quartier du collectif pour le Peuple grec intitulée : "Le Révélateur grec". Renaud Lambert, jeune Rédacteur en Chef Adjoint du Monde diplomatique, me répondit en affirmant que la plupart des gauches internationales (voire au-delà parmi les souverainistes?) pensait impossible l'option d'une rénovation interne de l'Europe à la Podemos, compatible avec Varoufakis et Syriza. Il a décrit un profil irréductible chez l'adversaire qui n'autorise plus aucun compromis interne à l'Union Européenne, en plein dénie volontaire de démocratie. Je ne sais si la force de ces soutiens internationaux pour une sortie de l’Euro et de l’Union Européenne existe vraiment et majoritairement comme il le pense. Avoir l'esprit révolutionnaire d'un Vénézuélien, d'un Équatorien, d'un Bolivien ne semble pas évident dans nos gènes européens si policés, si endormis par une concorde apparente depuis la dernière guerre, si déphasée et résignée au gré des crises enfilées. Mais je sais que Jean-Luc Mélenchon sait qu'il est attendu pour faire en sorte que la France engage le bras de fer en annonçant la faillite, pour qu'aussitôt les autres trouvent un regain d'énergie pour le rejoindre, avec ce sursaut de courage qui se donne les moyens, même prêt au sacrifice, pour régler la question de l'oppression des dettes qui en grande partie ne nous appartiennent pas, mais absolvent les banques voyous : cela déclenché simultanément en chacune des nations concernées.

 Je sais intimement que la France a la dimension et l'homme de ce rôle, s'il accepte de devenir l'ennemi à abattre entre tous les politiques d'ici et d'ailleurs.

 Être positif comme il le proposait, ce journaliste, c'est se garder un point d'horizon sans le quitter des yeux pour franchir tous les obstacles, là où lui, spécialiste de l'Amérique Latine organisée en ALBA, ayant vu le processus Bolivarien à l’œuvre, voit comme moi, comme nous à Alliances Alternatives Sud, la même chose transposée à l'Europe.

 Savoir, non pas pour son égo, mais pour l'intérêt général, qu'il est le seul, Jean-Luc Mélenchon, à avoir promis de ne rien retrancher à notre honneur si bafoué dans le concert des nations, et qu'il lui revient, parce qu'il est seul à vouloir le faire, à avoir la force et la portée de donner le la de cette révolution des peuples qui repose sur des solutions économiques, sociales, entrepreneuriales concrètes en respect de la terre-mère.

 Quelle époque pionnière d'espoir et de renouveau s'ouvrirait enfin devant nous ?

Mais pour cela, se reposer intégralement sur le socle citoyen, la majorité silencieuse qui a donné l'alerte abstentionnistes de ces régionales dont j'étais, de ce qui s'est appelé alors : "une insurrection froide" ! Grosse frayeur sur le moment assortie de promesses de remises en cause ; amnésies depuis.

Pour ramener le socle du 1er tour de l'Humain d'abord et au-delà dans la campagne présidentielle de 2017, il doit savoir aussi qu'il ne peut plus composer avec les ex alliés qui n'ont pas souhaité sa présence dans la Primaire P$. Le remaniement ministériel acte cette vérité crue par-dessus la gifle des régionales. En finir aussi avec les atermoiements des alliances politiciennes qui émergent au moins disant de leur implication, et qui finalement restent dans le système. J'ai entendu récemment au siège du PCF, dans une conférence sur la Grèce animée par deux ministres du gouvernement Syriza ; "Unité Populaire" se faire traiter en l'espèce de ramassis de "dangereux gauchistes" inconséquents... Qu'une telle formulation vécue comme injurieuse ait éclaté dans ce cénacle chargé de l'Histoire des Luttes, n'a apparemment choqué personne d'autre que moi.

 Cela à mon sens, met un point final à ce qui se produit actuellement, même dans la bouche d'un apparatchik communiste Français : n'être qu'une variable d'ajustement, un faire-valoir, un alibi démocratique quand on est un élu et qu'on vote l’État d'Urgence ! Qu'il ne soit même pas certain que la révision constitutionnelle soit empêchée ! Là est un risque qu'on n'aurait jamais dû voir se produire ou même s'imaginer dans la gauche française.

 Alors, s’il s'entoure bien pour mener sa campagne, qu'il tienne compte de ses promesses, qu'il sorte par le haut d'un schisme devenu culturel au sein du parti qu'il a fondé en le dépassant dans une nouvelle formation à contingence et encadrement éligible essentiellement citoyen ; qu'il s'abstienne de reprendre avec lui dans la dernière ligne droite de la victoire, ses ex compagnons de route revenus au moment où ils auront senti que le vent a tourné en sa faveur ; s'il joue sa carte, la sienne propre avec ses propres forces nourries de celle, citoyenne, qui contribuera selon ses moyens parce qu'alors elle aura retrouvé le chemin de la confiance au moment où il le faut ; j'en connais un tout là-haut à son poste d’observation, qui viendra faire sentir sa présence en cheminant à côté de lui vers l’Élysée.

 Claire BOUTHILLON

http://lci.tf1.fr/politique/jean-luc-melenchon-au-20h-de-tf1-je-propose-ma-candidature-pour-8714765.html

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