La liberté et la démocratie sont en jeu.

« Un peuple qui méprise la politique, aura toujours une politique digne de mépris. 

Le vide spirituel est généralement très facilement chargé d’arguments péremptoires, qui ne permettent dans aucun cas des efforts, moins encore des réflexions.

Éléments qui font la base du totalitarisme, tantôt de droite comme de gauche. »

Thomas Mann

 Je me souviens quand nous luttions pour une autre société et plus de démocratie au Chili ; tous les organismes de communication au service des États-Unis, diabolisaient l’idée d’un nouveau gouvernement qui proclamait la justice sociale.

Salvador Allende était tel un bandit pour les États Unis et le Pentagone.

 Le parallèle d’une propagande vécue au Chili qui mène ici au fascisme

 Tous les média jouaient le même rôle comme s’ils étaient contrôlés par un centre de gestion unique de communication. Des journalistes très bien payés, des journalistes également très ignorants, d’autres qui travaillaient par idéologie dans des journaux, radios et télévisions d’une pensée de droite.

Pour eux, les marxistes, les communistes, les « gauchistes », produisaient des textes sans argumentation politique ni idéologique, pour faire peur. Ils en arrivaient à dire que les communistes mangeaient les enfants, que tous étaient habillés de la même manière, et qu’ils enverraient les enfants en Russie.

D’autres journalistes,  plus intellectuels,  nous parlaient de chaos économique, de ne pas savoir diriger un pays,  surtout avec des communistes à l’esprit « basique » et sans expertise.

Vouloir nationaliser les richesses du Chili ? Quelle stupidité !!! Enfin, il fallait élaborer une machine au niveau mondial pour écraser la justice d’un pays !

Salvador Allende comptait sur des militants formés comme : des économistes, des philosophes, des ingénieurs, des journalistes, des sociologues, des architectes etc…

Je me suis engagé pour la liberté, pour une justice sociale et une économie indépendante, et pour que chaque pays puisse être souverain.

 Dimanche 6 novembre 2015, écoutant les médias en France à propos des élections régionales et ce score très élevé du Front National, cela m’a alerté et inquiété.

Je me suis dit que quelque part, c’est complètement normal, vue la politique de François Hollande, qui collabore au système,  et l’attitude du Parti Socialiste qui est absent à tous les niveaux.

 Un Parti Socialiste qui est fondamentalement électoraliste. Un parti sans dirigeant, complètement subordonné au gouvernement qui a pris la place du secrétaire national. Parti politique qui manque de projet politique, d’alternative politique, d’une stratégie et d’une tactique cohérentes. Rien sur la politique d’alliances, et pour finir, rien sur un projet de communication.

Je m’inquiète encore plus d’une sorte de dérive populiste, électoraliste vers un virement sécuritaire. Nulle part un vrai dialogue politique, moins encore idéologique n’existe, qui font que les électeurs ne se retrouvent pas dans une telle organisation.

Quand on entend dire que le FN est une organisation extrémiste, c’est vrai, mais en dehors de ça il n’est pas utilisé d’autres arguments que ceux qu’a utilisés la Droite contre les partis de gauche.

N’oublions pas que la Droite proférait des slogans comme : « Le Parti Socialiste n’est pas formé pour gouverner, ils vont créer le chaos total, l’économie de la France est en péril, l’éducation et les libertés sont menacés ».

 Je déplore qu’avec la gouvernance actuelle, ils n’aient pas vraiment tort !

La formation des journalistes conditionnée

 Le conditionnement des journalistes, le formatage dans les écoles de journalistes, qui appartiennent au Capital ne font plus aujourd’hui d’investigations, de recherches, de dénonciations réelles par rapport à l’indéfendable. La déontologie des journalistes est complètement oubliée.

 Les journalistes d’hier trouvaient dans chaque information; le Où, le Quand, le Comment, et le Pourquoi ?

Aujourd’hui chaque information est seulement une espèce de récapitulatif, sans jamais dire

«Pourquoi».

L’une des causes de la perte de lecteurs de la Presse est que les citoyens-ne-s, parmi lesquel-le-s les travailleurs et leurs problèmes,  ne sont plus dans les pages des journaux.

 Toute l’information est devenue complexe et abstraite, ce qui en définitive mène plus à la désinformation, à l’inculture au travers du conditionnement publicitaire.

Chacun de nous possédons en nous-même: la jalousie, l’égocentrisme, le personnalisme, l’individualisme, et l’avidité du pouvoir.

Situation qui nous rend plus vulnérables, parce que nous ne savons pas ce que pense l’autre. A-t-il la même conviction que la mienne ? Défend-il les mêmes valeurs que les miennes ?

Dans cette conjoncture,  le Néolibéralisme a éveillé tous les fondamentalismes, comme : les Nationalismes.

Technique emprunté à la Droite, puisqu’avec un tel argumentaire et une campagne des médias appropriés, la droite réussissait toujours à gagner.

Quand le dimanche 6 novembre Marine le Pen est partie gagnante dans la région du nord de la France, 24 heures après une vague invraisemblable de communiqués de journalistes et de sondages qui font qu’elle soit perdante, comment peut-on analyser une telle manipulation, si dangereuse ?

Des journalistes ignorants, corrompus, ou sur ordre ? Je crois que ce sont des journalistes sans culture politique, formés au style Nord-Américain : sensationnaliste.

 La pensée unique néolibérale imposée

 Depuis que le Néolibéralisme s’est installé en Europe en 1980 par la grâce de Madame Tacher, tous les organismes de formation à tous les niveaux ont été formés avec le concept néolibéral.

Pour les économistes, il n’existe aucune autre économie que le libéralisme de FriedrichHayek. Pour les avocats, les médecins, les industriels, l’objectif est de gagner de l’argent.

 Ce  ne sont plus des métiers pour servir la société.

Le Capitalisme néolibéral, qui contrôle aux travers des multinationales de la communication, des médias, amène l’Humanité à la perte des valeurs sur lesquelles se fond la société humaine. 

Ces valeurs sont justement la Solidarité, la Justice Sociale et la Paix.

 La Sécurité nationale, 1^ère étape de la dictature

Dans nombre de pays, la priorité accordée à la sécurité nationale ces dernières années favorise un accroissement de l’effort de l’armement. De plus en plus, les préoccupations de sécurité intérieure sont exploitées pour justifier la restriction des droits et des libertés.

Dans le même temps, l’énergie et l’attention déployés par la communauté internationale pour résoudre les problèmes mondiaux, comme la pauvreté ou la dégradation de l’environnement, ont été détournés.

L’aggravation des menaces qui en résulte contre la vie et la dignité des populations, constitue de nos jours une autre conséquence tragique des frappes en représailles,  générées par les pays les plus riches, qui alimentent des conflits sur des différences ethniques ou religieuses.

Nous savons que le terrorisme est lié à la misère du monde. 

Le philosophe Gabriel Marcel, remarque que « l'esprit de l'abstraction n’est pas de la valeur neutre, il est accompagné d'un caractère extrêmement passionnel de rejet et de ressentiment,  qui entrainent une réduction dépréciatrice, ce qui signifie que les êtres humains sont transformés en concepts abstraits. 

Ils sont traités comme des êtres inférieurs sans valeur, nuisibles et doivent être éliminés »…,  communistes, « gauchistes », musulmans, Arabes, écologistes,  sont inclus comme terroristes

Le but ultime de détruire la démocratie

A ce titre, je souhaite parler de la démocratie.

Une société démocratique est créatrice de valeurs et aujourd’hui nous sommes en train de perdre ces valeurs. Valeurs comme : justice sociale, solidarité, paix et humanisme.

Ils sont remplacés par le consumérisme.

La manipulation d’aujourd’hui, c’est la dictature de demain. Si nous ne réagissons pas avec des argumentations valables, qui soient responsables aux niveaux politique et idéologique.

Un pays ne peut pas avoir que deux organisations représentatives qui se partagent le pouvoir en manipulant le peuple. Ce n’est plus la démocratie, surtout quand la moitié voire la majorité s’abstient de voter.

Il existe une forme de conditionnement de la politique Néolibérale : le bombardement quotidien de cette idéologie, qui peu à peu s’impose et introduit un caractère délibérément destructeur. Elle anéantit la culture et la solidarité entre les peuples.

Guillermo Saavedra
Président d'Alliences Alternative Sud