Guillermo Saavedra (avatar)

Guillermo Saavedra

Abonné·e de Mediapart

285 Billets

0 Édition

Billet de blog 27 janvier 2016

Guillermo Saavedra (avatar)

Guillermo Saavedra

Abonné·e de Mediapart

Un sommet qui en appelle bien plus largement que les frontières de l’Europe

Nous, Alliances Alternative Sud, avons participé au Sommet international du plan B qui inaugure une résistance vis-à-vis de l’Europe oppressive actuelle.

Guillermo Saavedra (avatar)

Guillermo Saavedra

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Claire Bouthillon, à la  Direction Générale d'Alliances Alternatives Sud, a élaboré la contribution ci-dessous, pour mettre en évidence l’importance d’un débat idéologique et politique qui manque extraordinairement en France. Ce pays se trouve dans une dérive de droite  et à la limite d’une gouvernance policière délibérément entreprise par l’actuel gouvernement,  qui surfe ainsi, à coups de propagandes, sur les attentats terroristes du 13 novembre dernier. Guillermo Saavedra

·  Sommet du Plan B européen à Paris des 23 et 24 janvier :

Bonne synthèse du discours de Jean-Luc Mélenchon en clôture du Sommet du Plan B ci-dessous ! A savoir que dans la salle, sans doute y avait-il peu ou pas d'alliés de la "gôche " française, ce qu'a déploré Jean-Luc Mélenchon dans son discours de clôture. http://melenchon.fr/2016/01/24/discours-de-conclusion-du-sommet-pour-un-plan-b-en-europe/ , qui aurait vu comme un signe d'ouverture la présence également des "Oui-Oui", c'est à dire des Européistes de  l'Union Européenne actuelle, tous en ce moment prêts à collaborer dans l'outil spécieux des Primaires PS pour les présidentielles françaises de 2017, destinées à désigner un seul candidat de « gôche » ; surtout exclure qu’il y en ait un de la gauche alternative et « anti européen », en tout cas contre cette Union Européenne-là. Ce pourquoi,  EELV en tête (parti écologique "Vert" français), cette « Gôche » rejette absolument  l'idée d’y accepter le ci-dessus. Cris d’orfraie à tous les étages, or que c’est le seul point vis à vis duquel l’intéressé est d’accord.  C’est sa seule chance, en se démarquant ainsi, de retrouver et au-delà, son propre électorat.  

Illustration 1
img-1772

Jean-Luc Mélenchon Zoe Konstantopoulou, ex-présidente du Parlement Helène, Oskar Lafontaine, ex ministre des Finances, co- fondateur du Parti de gauche allemand Die Linke  (AAS copyright)

En revanche, à ce Sommet, ont été soigneusement notées des présences venues d'Amérique Latine, notamment bolivienne au plus haut de  l’ambassade, ainsi qu'une délégation cubaine, comme une intervenante équatorienne des Nations-Unies... Mais il se parlait russe aussi dans l'ascenseur, dont des invités ont offert à Jean-Luc Mélenchon, un œillet rouge, symbole si cher à  la célèbre Révolution des Œillets portugaise, qui l'a transmis en témoin aux "Podemos" (parti alternatif espagnol en pleine ascension) présents, dans la perspective du prochain Sommet du Plan B de Madrid. Celui-ci est prévu au printemps prochain... Rappelons que la vraie gauche qui s'est ici mise en mouvement au sein de  l'Europe  contre le joug de l’Union Européenne,  voire au-delà contre l’Empire américain du Nord, a beaucoup fait ses classes en Amérique Latine émancipée, notamment au Venezuela.

Rappelons enfin que Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, qui déteste les ingérences, par ailleurs actuel Président des BRICS www.youtube.com/watch?v=BVEy7jkcQ4Ea parfaitement intégré les nécessités de promouvoir l’alter mondialisme, lequel est déjà engagé dans un déplacement géopolitique des forces en présence. Il en a brillamment exprimé le fait et les enjeux lors de sa célèbre allocution qui ouvrait la dernière Assemblée Générale des Nations-Unies, au moment des convulsions syriennes au Moyen-Orient sous emprise de l’Etat islamique, contre lequel ses forces armées se sont engagées. www.lecourrierderussie.com/2015/09/discours-vladimir-poutine-onu-version-complete/

Illustration 2
zoe-konstantpoulou

Zoé Konstantpoulou,  ex présidente du parlement Grec (Parti de Gauche) (AAS copyright)

Quoiqu'il en soit, l'Europe était fort bien représentée au Sommet du Plan B de Paris,  entre l'Italie, l'Espagne (Izquierda Unida - parti communiste espagnol), Podemos, Ahora Madrid (coalition de gauche pour l’investiture de la mairie de Madrid), la Grèce en avant-scène, y compris le parti qui a fait scission avec Syriza en Grèce, Unité Populaire Paris, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, la Grande-Bretagne et sans doute d'autres dans les salles, ainsi que des organisations sans frontières, dont pour renforcer la crédibilité de cet événement :  l'incontournable Susan George, Présidente du Transnational Institute, également grande "papesse" du mouvement Attac. En dehors de  l'Europe, la Tunisie et le Mali, voire le Sénégal dans la salle,  sont venus également témoigner, tant il est vrai que les pays du Sud que nous représentons en mouvement citoyen du monde, sont au premier chef intéressés par l'évolution de la politique européenne dont ils ressentent depuis des siècles les contrecoups hégémoniques coloniaux et néo coloniaux, dans des convulsions de violence contraires aux principes démocratiques des constitutions occidentales. La nouvelle version du néo libéralisme initié dans le premier laboratoire au Chili, que me rappela immédiatement s’il en était besoin notre camarade du mouvement Patricia Montes ;  présente exactement les mêmes séquences reproduites ici aujourd'hui en Europe. La Grèce ayant été choisie comme porte d'entrée. L'Europe n'a pas tiré profit de la crise néo libérale des années 90 sur le continent latino-américain, qui lui aurait permis d’anticiper sa vassalisation par l'intermédiaire du Grand Marché Transatlantique annoncé et entériné, même par la sociale démocratie européenne, à l’insu des élu(e)s et des citoyens européens. 

Une synergie altermondialiste mondiale s’envisage enfin avec le Nord

A Alliances Alternatives Sud, nous serons appelés à rappeler ce "détail" de l'Histoire des luttes, qui nous a amenés à couvrir l'événement pour une diffusion mondiale, tant il est vrai en outre que notre Sud préconisé pousse de plus en plus vers le Nord, aussi et surtout parce qu’une même paupérisation rapproche les deux hémisphères Nord et Sud. Ce que Zoé Konstantopoúlou, "guest star" obligée sans étiquette de parti et ex Présidente de l’Assemblée Nationale hellène, a formidablement démontré dans son allocution,  sans ménagement pour le gouvernement Syriza et son représentant Alexis Tsipras. Elle nous a faits une démonstration exhaustive en politique par la preuve du désastre qui prévaut de toute façon quand on se couche devant l’adversité, quoi qu’il nous en coûte (version anglaise notamment) https://www.youtube.com/watch?v=HvUJszsQGCw.

 Nous en profitons pour remercier le Parti de Gauche français et ses militant(e)s d'avoir miraculeusement organisé cet événement, qui a été remonté après le report d'un premier en raison des attentats terroristes à Paris le 13 novembre dernier. Nous en avons largement bénéficié pour nos analyses dans la suite, ce qui va nous permettre d'ores et déjà de lancer des lignes géo stratégiques. Et cela même si ce sommet aurait mérité d'être d'avantage lancé par le biais politique, plutôt qu'économique, pour une conscientisation citoyenne mondiale qui nous est chère...

Illustration 3
claire-bouthillon-oscar-lafontaine-et-guillermo-saavedra

Claire-Bouthillon, Oscar Lafontaine et Guillermo-Saavedra (AAS copyright)

 Tant il est vrai que les propositions méthodologiques économiques du bras-de-fer qui ont fait les premiers débats, nous ont d'entrée de jeux démobilisés, car c'est à notre sens inverser la logique assurant une victoire du processus des luttes dans l'esprit Bolivarien de la dynamique citoyenne. Car comme l'a signalé fort justement Jack Lordon https://youtu.be/Gejabf_9knQ

 – économiste et quelque peu philosophe brillant à ses heures,  comme il en existe peu pour secouer le landernau de l’intelligentsia parisienne -  qui clôturait une des trois tables-rondes qui lançaient les travaux (Jean-Luc Mélenchon saisissant la balle au bond) ; seule une réplique d'une éducation populaire politique concrète en université participative,  peut créer le précédent d'un miracle de mobilisation citoyenne qui s'est produite de manière heureuse et efficace dans l'actuelle Amérique Latine émancipée. Celle-ci est toujours en place malgré les attaques instrumentalisées par ses  ennemis héréditaires états-uniens. Elle est toujours debout après plus de quinze ans de gouvernances. Ce que celui qui a porté l'initiative de ce nouveau Conseil International de la Résistance tel que nous le voyons, qui exclue à son sens une lutte d'ego par l'instauration d'une parfaite égalité des rôles entre les partis appelés au pouvoir dans la Gauche alternative européenne, n'a pas oublié dans son discours de clôture. Jean-Luc Mélenchon a même regretté que les difficultés d'organisation concentrées financièrement sur les épaules du Parti de Gauche français,  aient exclu une plus grande participation citoyenne dans ce sommet, alors que celui de Madrid sous l’égide de Podemos, est déjà dans ses inscriptions,  pris d'assauts par les citoyens qui comptent fermement y participer. Nous avons dès lors focalisé notre attention sur l’ex ministre grec des finances Yánis Varoufákis, qui s’est immédiatement empressé de s’y positionner, qui penche pour une rénovation interne de l’Union Européenne. Nous ne retenons pas cette version qui se trouve en « Plan A » dans les contributions. Yánis Varoufákis a été le grand absent de ce deuxième Sommet de Paris.

Illustration 4
noname

Jean-Luc Mélenchon (AAS copyright)

  Nous sommes convaincus que c’est la dynamique populaire qui en se mobilisant,  amènera la faisabilité effective de ce projet prometteur d’une sortie de l’Euro mais aussi de facto de l’Europe actuelle, telle que tend à le faire comprendre Oskar Lafontaine dans son intervention https://www.youtube.com/watch?v=XFN3W6TfBNU,  dans une transition négociée avec les représentants de l’Ordo-Libéralisme (gouvernement allemand en tête),  dans lequel de cette façon notre propre mouvement citoyen altermondialiste engagerait ses propres forces à travers ses réseaux, notamment inter-diasporaux. Des hypothèses techniques ont été simulées dans les interventions d’experts économiques. Etant entendu que nous retenons particulièrement l’idée qu’un Etat initie le bras de fer, aussitôt repris par les autres, ou bien parmi quelques Etats du Sud de l’Europe dont l’Espagne et le Portugal nous dit-on ; mais sont-ils à ce point avancés dans la radicalité révolutionnaire requise pour cela ? Même question au passage,  dans la sollicitation d’un Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne.

Comme l’exprimait Rafael Correa à la Sorbonne le 6 novembre 2013, lors de sa conférence historique, superbement ignorée par les médias français,  et à laquelle je participais - www.sorbonne.fr/rafael-correa-president-de-la-republique-de-lequateur-donne-une-conference-exceptionnelle-en-sorbonne/

 "Le tort le plus grand qu’on ait fait à l’économie, c’est de l’avoir soustraite à sa nature originelle d’économie politique. On nous a fait croire que tout était technique ; on a déguisé l’idéologie en science, et, en nous encourageant à faire abstraction des rapports de forces au sein d’une société, on nous a tous placés au service des pouvoirs dominants, de ce que j’appelle l’« empire du capital ».https://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/CORREA/49902

Il est pour nous particulièrement évident qu’il existe une logique des conséquences implacable dans nos luttes, dans la tenue successive de ces deux événements : la conférence de Rafael Correa et le Plan B dans la capitale des Droits de l’Homme. Car nous subissons à la même racine du mal.

Claire BOUTHILLON

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.