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Billet de blog 13 oct. 2020

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1001 petits papiers venus du Moyen-orient

Faudra-t-il attendre les 50 ans réglementaires pour sortir des tiroirs des archives de l’OFPRA ces récits de la vie d’aujourd’hui, comme cela fut fait récemment dans notre région Occitanie particulièrement, pour les réfugiés espagnols de 1939 menacés de mort par Franco. Une période appelée pudiquement « retrait », la « retirada » en espagnol. C’est d’aujourd’hui, de demain dont il faut parler...

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Faudra-t-il attendre les 50 ans réglementaires pour sortir des tiroirs des archives de l’OFPRA ces récits de la vie d’aujourd’hui, comme cela fut fait récemment dans notre région Occitanie particulièrement, pour les réfugiés espagnols de 1939 menacés de mort par Franco. Une période que l’on a appelée pudiquement le « retrait », la « retirada » en espagnol.
C’est d’aujourd’hui et de demain dont il faut parler au plus vite alors que le gouvernement français actuel refuse de laisser entrer sur notre sol quelques centaines de personnes menacées de mort dans leur pays et participe à leur refoulement vers des camps aux conditions de vie insalubres, sinon à leur noyade par omission dans les eaux si bleues de notre chère Méditerranée.

Le projet des « 1 001 PETITS PAPIERS » venus du Moyen-Orient c’est recueillir la parole d’autant de personnes ayant fui leur pays sous les bombes et demandant l’asile en Occitanie, en France, c’est rassembler autant de représentations personnelles de cette fuite, de ses péripéties, de l’accueil reçu ou refusé, rejoué sans fin parfois, de l’insertion réussie, de l’entrée dans un nouvel avenir plus ou moins incertain.
Cette proposition fait suite à la parution en octobre 2020 de « L’ENVOL des PETITS PAPIERS, un voyage en Syrie » roman et témoignage auto édité par l’auteur.
Voir ici : www.intemporaris.com

Illustration 1
© Guy Catalo - Anne Sarda



1 001 PETITS PAPIERS

« Et même lorsqu’ils font halte quelque part ils restent des apatrides car c’est comme si la frontière se déplaçait avec eux, comme s’ils l’emmenaient dans leurs bagages. » Le poème des lunatiques – Hermano Cavazzoni, 1 987 – un roman poème qui a inspiré à Fellini son dernier film « La voce de la luna », 1 990.
Se déplacer d’une frontière à l’autre, sous les bombes.
Se déplacer sous les bombes c’est laisser derrière soi une vie, sa vie, plusieurs vies, celles des parents, des enfants, des amis, des voisins, autant de douleurs qui ne s’expriment que si l’on peut lire entre les lignes des déclarations orales ou écrites des réfugiés de guerre.
Se déplacer sous les bombes c’est ne rien laisser derrière soi, seulement des souvenirs souvent douloureux, voire atroces, des cimetières sous des ruines dont on ne pourra pas parler avant longtemps ou que l’on gardera au fond de soi toute une vie.

Se déplacer sous les bombes, c’est ne pas se perdre, ne pas perdre, ne pas se faire voler son argent, ses papiers, ses photos de famille, son téléphone portable, son sac à objets si précieux.
Se déplacer sous les bombes c’est aussi faire halte quelque part, halte choisie ou forcée, point d’arrivée d’une errance obligée à travers les indifférences, les refoulements, les vindictes gouvernementales ou populaires.
Se déplacer sous les bombes c’est devenir hors la loi, sans papier, sans domicile fixe, sans toit ni loi, sans foi ni lois.
Se déplacer sous les bombes, homme, femme, enfant, c’est garder sa dignité en conserve pour l’avenir.
Se déplacer sous les bombes c’est se tourner vers demain et se forcer à envisager un avenir serein.

Illustration 2
page du livre L'ENVOL des PETITS PAPIERS © Guy Catalo - Anne Sarda

L’écriture depuis septembre 2018 d’un troisième roman « L’ENVOL des PETITS PAPIERS » m’a projeté à la rencontre de personnes demandeuses d’asiles. Le résultat de ces rencontres suggère de ne pas en rester là et d’entreprendre un projet au long cours qui conduise réellement à écrire « 1 001 petits papiers » Les premiers retours positifs de lecteurs concernant particulièrement la forme d’écriture choisie pour les pages « petits papiers » me confortent dans l’idée de poursuivre ce projet.

Le projet « 1 001 petits papiers » se propose de constituer une mémoire autre que celle, administrative, de questionnaires inquisiteurs rangés puis oubliés dans les bas-fonds froids et rigides de disques durs d’ordinateurs publics très secrets.
Il consiste donc à réunir suffisamment de « paroles » orales ou écrites de réfugiés demandeurs d’asile venus du Moyen-Orient, ayant fui les conflits, les génocides, les répressions, les menaces de mort.
Ces témoignages décrivent le plus souvent la situation de chacun dans son pays d’origine, le départ douloureux et les péripéties du voyage, les difficultés pour obtenir l’asile et la lente insertion dans le pays d’accueil. Ce sont autant de représentations personnelles de situations et de points de vue sur des évènements vécus ou rapportés.
Succession d’anecdotes ou récit de vie, l’expression d’une personne permet en général l’écriture de deux à quatre « petits papiers » sur le modèle créé dans le roman.
Il nécessite le recueil de témoignages sous forme orale ou écrite - dans la région Occitanie ou plus largement - auprès des réfugiés demandeurs d’asile eux-mêmes, des centres d’accueil, des administrations concernées de manière anonyme, de forums publics dédiés.
La restitution en écriture brute, hachée, sans ponctuation ni majuscules tels que sont les récits oraux ou les écrits recueillis, dans un format court à l’accent de poèmes qui soulignent chacun des témoignages, leur donnent la gravité ou la légèreté nécessaires.
Chaque texte est numéroté et porte un prénom dont la liste figure sur un « marbre », écrite en Kurdmanji (principale langue kurde) et en Français.
Le bas de page est souligné par une frise de personnages issus actuellement du « Petit Peuple » d’Anne Sarda. Cette présentation peut évoluer selon les influences de nouveaux participants au projet.
Ce projet peut devenir collectif et s’enrichir de coauteurs ou lecteurs participants à la collecte et à l’écriture, de plasticiens, graphistes, dessinateurs, photographes pour illustrer les bas de page ou proposer d’autres modèles de présentation.
Si vous voulez participer dites-le-moi ici : guy@intemporaris.com
En encarts, des extraits de L’ENVOL des PETITS PAPIERS.

Illustration 3
Couverture © Guy Catalo - Anne Sarda

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