Aux enfants la prison aux anciens présidents le bracelet à la cheville
L’affaire Bétharram, ça sent le moisi, le vieux cuir rance et les prières hypocrites. Des gosses brisés, des vies bousillées et, en face, des types en soutane avec la complicité d'autres en écharpe qui planquent la merde sous le tapis depuis des décennies. Un classique du genre, sauf que cette fois, y a du monde pour ouvrir sa gueule.
Et dans le casting des muets de l’histoire, y’a un nom qui claque : François Bayrou. Le mec est passé par là, il savait, il aurait pu bouger un sourcil, lever une paupière, faire mine d’entendre. Mais non. On fait comme si de rien n’était, on planque les dossiers, on évite le sujet aux dîners mondains. Et maintenant qu’il est Premier ministre ce cul béni, il fait des ronds de jambe devant les caméras, balance des phrases vides et compte sur l’oubli. Sauf que non. Cette fois, ça passe pas.
Pendant ce temps-là, l’Église continue son grand numéro d’amnésie sélective. « Oh, on savait pas… » Ben voyons. À force de ne rien voir, on finit par ressembler à des légumes, et eux, ça fait des siècles qu’ils cultivent la cécité.
La Ciivise, qui bosse sur les violences faites aux enfants, a balancé des recommandations béton. Devine quoi ? Pas un mot du gouvernement. Trop peur de froisser les bigots, trop occupés à jouer les durs avec des gamins paumés.
Parce que pendant qu’on protège les bourreaux en soutane, on sort la matraque pour les mômes de banlieue. La réforme de la justice des mineurs, signée par l'ange Gabriel et applaudie par l’extrême droite, c’est du grand art. Terminé l’éducatif, place au tout-répressif. Un gosse de 14 ans vole une trottinette ? Hop, en taule. Par contre, un curé qui tripote des gamins pendant vingt ans ou un élu bigot qui veut pas savoir? On tergiverse, on pleurniche, on temporise. Deux poids, deux mesures.
La justice des mineurs et la protection de l’enfance dans tout ça ? À l’agonie. Plus de moyens, moins d’éducateurs, moins de juges, plus rien. Faute de mieux, on ferme les yeux. Et quand on ne ferme pas les yeux, on enferme les gosses. Plutôt que d’aider, on punit. Plutôt que de prévenir, on cogne.
L’affaire Bétharram, c’est pas juste un scandale de plus. Un lycée d'enfants de notables choyés en externat et d'internes en rades à briser.C’est un symbole. Celui d’un pays qui protège les puissants et écrase les faibles. Celui d’un État qui joue la vierge effarouchée devant les abus et le flic vengeur devant les mômes des cités.
Alors quoi ? On laisse couler encore combien de temps ? On continue de planquer les monstres sous la soutane et les édiles bigots complaisant à Matignon et d’envoyer les gosses au trou ? Parce qu’à force de fermer les yeux, on va finir par se réveiller dans un monde où seuls les anciens présidents ou premiers ministres auront le droit de vieillir tranquilles dans leur salon avec au plus un bracelet électronique à la cheville.