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Billet de blog 4 mai 2015

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Un autre monde est possible

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne comprends absolument pas l'espoir tant attendu des changements par les jeux politiques actuels.

En effet, à chaque fois que je lis un article MDP sur la Grèce ou l'Espagne, les commentaires qui s'en suivent, nous parlent de déception, de capitulation, de soumission au capitalisme, etc......On dirait bien que l'attente d'un parti ou d'un homme providentiel, qui viendrait nous sauvez de ces grands méchants libéraux, paralyse les actions et les réflexions. D'où vient Siryza ?  Il vient en réponse à une crise d'austérité où tous les partis traditionnels, même en faisant alliance, ont échoué. Il gagne les élections en redonnant de l'espoir au peuple.  La Grèce qui ne représente que 2% du PIB européen a pu défendre l'idée, et c'est déjà un exploit, de rediscuter sa dette.  Alors que la France qui représente 20% du PIB européen n'en a même pas eu le cran.  Nous voyons déjà bien ici que la volonté de rediscuter la dette, nuls gouvernements avant eux n'en avaient eu l'idée ou l'envie.  Après 100 jours de pouvoir, les spectateurs curieux que nous sommes, attendent déjà des résultats.  Comme si cela ne dépendait que du gouvernement Tsipras, seul.  Il est bien évident que les forces en présence ne plaident absolument pas en faveur des Grecs.  Quand Juncker dit qu'aucune démocratie ne peut remettre en cause un traité, nous voyons bien ici, que les forces en présence sont disproportionnées.  Il est bien évident aussi, que le FMI la BCE et l'UE n'ont vraiment pas l'intention de créer un précédent, incertain et par ce fait d'ouvrir la boîte à pandore.

Dans le cas de Podemos, ce parti est la suite des mouvements des indignés espagnols.  Il sait déjà qu'il sera présent au prochain gouvernement mais ne sera pas majoritaire, qu'obtiendra-t-il alors? C'est toute la question.  Suivant le résultat, que pourra-t-il négocier ? Quels seront ses champs de compétence? Je crains qu'il sera dilué dans des compromis et ses victoires ne seront que symboliques. 

La difficulté de ces deux partis de gauche, tient pour l'un, plus à se débattre contre des institutions pour retrouver des marges de manœuvres difficilement gagnées.  Pour l'autre, de se démarquer d'un gouvernement qui continuera la voix de l'austérité.

A ceux qui voyaient déjà les lendemains qui chantent, il faudra attendre bien sagement.  En France, les partis de gauche ont pour une fois un boulevard devant eux.  En effet, la nature à horreur du vide et pour le moment, il faut bien avouer qu'à gauche, il ne reste qu'un grand trou béant.  Là, où je rejoins certains commentateurs MDP, c'est que l'immobilisme à gauche est incompréhensible?  Sont-ils devenus sourds et aveugles, c'est la question.  

A présent, le citoyen se retrouve face à lui-même, bien souvent désorienté et paralysé par les prochains coups qui lui seront portés.  Mais pourtant, il existe des personnes qui tracent leurs chemins en recréant des nouvelles façons de produire, de vivre ensemble, de s'entraider etc.... Ces gens ne cherchent pas à changer les systèmes existants, mais ils en créent d'autres.  A voir, l'interview de Michel Bauwens sur MDP vidéo. Les volontés existent, les moyens aussi.  Il y a tous les jours, de nouvelles applications, aux champs des possibles.  Philippe Bertrand, sur France Inter, nous en parle inlassablement.  Dans l'Europe entière, des initiatives citoyennes prennent le pas sur des politiques trop souvent obsolètes et contraignantes.  Ces personnes qui travaillent au quotidien en pensant qu'un autre futur est possible, ne sont pas des hurluberlus ni des soixante huitards attardés.  Ils ont vu qu'il y avait des demandes, des vides à combler.

Il n'y a jamais eu de changement réel par les urnes, les mouvements citoyens et les solidarités se mettent en place simplement sur un coin de table ou lors de discussions mais jamais par des révolutions électorales.  Pensez à l'heure actuelle que les congés payés, les trente-cinq heures, les soins accessibles pour tous et au prix le plus bas, que les pensions peuvent encore être des combats gagnés dans la rue, serait utopique.  Les solutions sont à notre portées, les outils dont nous disposons n'ont jamais été aussi sophistiqué.  PC, smartphone, tablette, nous donnent la possibilité d'échanger les expériences à la vitesse réelle. D'organiser des groupes de penser, comme sur un coin de table, dans le monde entier.  Nous sommes capables de répondre à n'importe quelle question à propos de tous les sujets possibles et imaginables rien qu'en deux clics.  Il est impératif de se servir de ces outils pour en faire un laboratoire expérimental citoyen.  Partage des connaissances, partage des valeurs, des expériences, des savoir-faire.  Un autre monde est possible.

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