Avant de revenir sur la difficulté des alliances à gauche et les différentes responsabilités, on doit faire un premier constat :
La gauche j'inclus le PS n'a obtenu que 27% des voix au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, le record de 1969 de 29% est battu ( 90 députés ) . En 1993, elle représentait environ 35% de l’électorat et n’avait que 80 députés ( 4 ans après elle en avait 320). Donc si l'on s’en tient à ces quelques chiffres en toute logique, elle ne devrait obtenir qu’ entre 40-60 députés aux élections législatives de 2017.
Donc quel est l'intérêt de nous faire croire qu'unie , elle pourrait obtenir une majorité ou une nombre de circonscriptions supérieur à 100 voire 200.
Sur ce marché électoral, les partis classiques se repartissaient globalement les parts avec quelques nuances tous les 5 ans. Voir l’étude du Monde : Financement des partis
Le financement public des partis n'est que la partie visible de l'iceberg, on peut l'évaluer grosso modo à 100 millions d'euros ( financement plus remboursement frais de campagne).
Le financement réel est nettement supérieur de l'ordre du milliard d'euros uniquement pour les députés et sénateurs. Ensuite si vous ajoutez 72 députés européens,2040 conseillers régionaux, 4054 conseillers généraux, 36 785 maires, plus d’un demi-million de conseillers municipaux..... Voir l'étude complète les chiffres dépassent largement le milliard.
« Chacun des 577 députés coûtera donc cette année à la nation 870 328 euros, soit 2 384 euros par jour ; et chacun des 331 sénateurs, 933 286 euros, soit 2 557 euros quotidiens !Un député français au Parlement européen coûte près de 22 000 euros par mois... hors notes de frais et dédommagements divers ! »
On comprend qu'il s'agit d'un marché considérable et sur ce marché deux nouveaux acteurs arrivent en force : « En Marche » et « France Insoumise » avec près de 44 % des voix au premier tour. On commence à comprendre la panique qui s’emparent des partis classiques habitués à diverses tambouilles pour se répartir le gâteau.
Rapidement on comprend, lors de la désignation des candidats pour les législatives, que derrière le beau discours de la nation en danger de F. Bayrou, il y avait une répartition du gâteau pour Le Modem un parti qui électoralement ne représentait plus grand-chose.
On comprend également que l’accord Jadot-Hamon reposait sur cette même cuisine. Et inutile de revenir sur les articles ou billets qui déploraient l’impossible alliance à gauche, tout a déjà été écrit, parfois avec virulence.
Mais forcément l’arrivée en force de deux nouveaux acteurs sur un marché aussi juteux ne peut donner lieu qu’a des guerres parfois fratricides. Mais le débat n’était pas inutile, il a permis de mieux faire connaître le principe et surtout le montant du financement des partis.
On connaît maintenant les raisons pour lesquelles les exclusions d’un parti que l’on soit « frondeur » « majorité présidentielle » à gauche comme à droite sont si peu nombreuses.