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Mammouthe à poil laineux utopiste

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Billet de blog 4 novembre 2024

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Inondations : le réchauffement climatique a bon dos !

Je vais vous raconter une expérience que j’ai vécue en mai 1991 et en septembre 1992.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En mai 1991 je participais à un séminaire organisé par mon groupe la Lyonnaise des Eaux dont le président directeur général était à l’époque un certain Jérôme Monod au demeurant grand copain de Jacques Chirac. Ce séminaire était organisé en remerciement pour l’obtention d’un contrat en appel d’offres pour la délégation de l’eau. Lors de ce séminaire nous avons traversé à pied, l’Ouvèze petite rivière qui passe juste devant Vaison-la-Romaine. Il faisait beau et chaud que ce fût agréable d’avoir les pieds aux frais !

Un an s’est écoulé  (le terme est bien choisi) quand j’ai vu à la télévision l’effroyable dévastation provoquée par des inondations dantesques. Ce phénomène de submersion provoquée par de fortes pluies le lundi 21 et mardi 22 septembre 1992 qui a entraîné la mort de 37 personnes et de quatre disparus. Des messages d’alerte ont été envoyés par la préfecture. les demandes d'évacuation faites auprès des clients  touristes et campeurs (alors nombreux en cette fin de saison estivale) du camping municipal, situé en amont du pont romain, n'ont que peu d'effet (Sources Wikipédia).

Les affaires économiques n’attendent pas, l’argent avant tout ! Mais la pluie continue de tomber, dans le même temps un torrent de boues balaye le camping municipal emportant tout sur son passage : caravanes, véhicules et campeurs. Je regardais à la télévision cette caravane qui s’encastrait sous l’arche du pont romain seul ouvrage qui n’a pas été emporté ! Cette image est restée gravée dans ma tête.

L’endroit que j’avais traversé un an avant, à pied ou l’eau ne dépassait pas 15 cm de profondeur le 22 septembre 1992 l’Ouvèze atteignait 17 m de profondeur et ce mur d’eau balayait tout sur son passage. Pourquoi ?

La région avait-elle subi par le passé de pareilles inondations la réponse est oui. En août 1616 « le conseil de ville devait faire réparer le parapet du pont romain détruit par une inondation qui avait aussi emporté plusieurs maisons ». Il n'est fait état d'aucune victime. Au XVIIe siècle, les Vaisonnais vivaient dans la ville haute, et autour de la cathédrale, il n’y avait que des jardins7.(Sources Wikipédia).

Et oui il n’y avait que des jardins et des vignobles en espalier avec des haies.

Au cours des cinq premières années qui suivent la catastrophe, l'enquête s'enlise. Seul est mis en cause, en 1995, le préfet du Vaucluse qui exerçait en 1965. Le juge clôture son instruction au début de l'année 1998, après avoir ordonné de nouvelles investigations sur les études réalisées pour les permis de construire. Celles-ci « ont clairement mis en cause le bétonnage systématique des zones à risques, en particulier des bassins naturels d'expansion des fleuves et rivières ». Deux ans après la catastrophe, des demandes de permis de construire sont déposées pour bâtir dans les zones inondables de la ville.

La cause première est que les prix du foncier ont atteint des sommets dans toute la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pour des raisons de qualité de la vie et d'ensoleillement, c'est la région de France dont la population s'accroît le plus rapidement avec la venue de retraités mais aussi de familles d'actifs. Aussi, pour certains, la tentation est grande de vouloir multiplier parfois par vingt ou trente la valeur d'un terrain agricole, simplement en le classant en terrain à bâtir. En cas de crue même moins violente que celle du 22 septembre, tout un chacun sait que les dégâts seraient considérables, y compris en vies humaines !

Que constatons-nous aujourd’hui ? Rien ne change malgré les catastrophes passées, présentes et à venir. Les maires responsables de ces constructions, de campings, de cette multiplication des centres commerciaux en zones inondables, de cette destruction des haies et des champs en espalier (merci la FNSEA) ne se sentent pas responsable de ces milliers de morts et de ses destructions payées par la communauté de tous les citoyens.

Quant le maire d’une commune est condamné chose extrêmement rare sauf peut-être à la Faute sur mer Le 12 décembre 2014, le jugement est rendu par le Tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne. L'ancien maire et actuel conseiller municipal René Marratier a été condamné à quatre ans de prison ferme et 30 000 € d'amende, tandis que son ancienne adjointe, Françoise Babin, est condamnée à deux années de prison ferme et 75 000 € d'amende. C'est la première fois que des élus jugés pour faute non intentionnelle sont condamnés à de la prison ferme.

Mais aujourd’hui leur responsabilité est totalement exonérée grâce aux écolos bobos qui nous serinent à longueur de temps : « c’est la faute au réchauffement climatique ! »

Ainsi le réchauffement climatique va permettre l’exonération totale de tout ce beau petit monde préfets, députés, Maires et les dindons continueront de voter pour les mêmes !

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