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Mammouthe à poil laineux utopiste

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Billet de blog 10 octobre 2025

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INTERNATIONAL : l'image de la France

La France, un navire sans cap ni capitaine De Bruxelles à Rome, en passant par Athènes et Moscou, nombreux sont les journaux qui tentent d’analyser la crise que traverse la France.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

VU DE GRÈCE — Pour le journal financier Naftemporiki, la responsabilité de la crise politique actuelle incombe directement à Emmanuel Macron. “Le macronisme est né en 2017 comme une expérience centriste et technocratique : un mouvement élitiste visant à dépasser la gauche et la droite.

Aujourd’hui, ce laboratoire est en ruine. Il ne représente plus personne, hormis le cercle restreint du pouvoir administratif et médiatique parisien.” C’est “désormais un navire sans cap, sans capitaine incapable de naviguer dans la tempête. Il comparait autrefois son style

de gouvernance à celui de Zeus, le dieu des dieux, mais il est désormais plus probable qu’on le compare, dans le Paris politique, à Néron, tenu responsable de l’incendie qui a détruit Rome.”

L’arrivée des “gouvernements de baignade”

VU D’ITALIE —

La presse transalpine, journaux conservateurs en tête, se délecte de l’instabilité qui prévaut aujourd’hui en France, instabilité longtemps associée à la vie politique italienne. Il Tempo a ainsi recours à l’expression “gouvernement de baignade”, qui décrit “ces exécutifs formés sans véritable programme politique et dont on savait que la durée de vie serait très brève, le temps d’une saison estivale”. “Ce type de gouvernement a disparu du panorama italien, se réjouit le quotidien romain, mais a fait son apparition en France.”

Macron, le meilleur allié du RN

VU DE SUISSE —

Dans le séisme politique que traverse la France, “la patronne du RN sort victorieuse sur tous les plans”, observe Blick. “Marine Le Pen n’a pas besoin d’être stratège. Encore moins de hausser son niveau de jeu politique dans une France engluée dans une crise politique sans précédent depuis 1958.”

Elle “a juste à recueillir le fruit des erreurs à répétition de celui qui l’avait ridiculisée lors de leur premier débat télévisé”, en 2017. Depuis, les rôles se sont inversés, estime le média suisse. “Imaginer que la crise actuelle ne lui profitera pas au format XXL est illusoire. Emmanuel Macron, par son comportement et ses obsessions, est devenu, de facto, son meilleur allié.”

Une crise qui profite à la Russie

VU D’UKRAINE

“La politique française devient de plus en plus instable”, écrit le portail d’information Sotsportal, qui s’interroge sur “les implications pour l’Ukraine”. Si le site estime que l’aide à l’Ukraine devrait se poursuivre, il craint que “la fragilité de la France” n’ait des conséquences négatives sur “la transformation de la coalition ‘indécise’ [des volontaires] en quelque chose de plus solide”. Tout cela fait les affaires de la Russie, qui cherche à “neutraliser le flanc oriental de l’Otan

[…], mais aussi les pays de l’Europe occidentale, et plus particulièrement la France, qui se trouve à l’avant-garde du soutien à l’Ukraine. C’est donc la Russie, dont le réseau d’influence est toujours puissant en France, qui profite de cette crise.”

La culture politique doit changer

VU DU DANEMARK

“Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique.

Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changeraient guère la crise politique dans laquelle se trouve le pays”, estime le journal danois Politiken (centre gauche). “C’est la culture politique qui pose problème et qui doit changer. […] Macron n’a plus que de mauvaises cartes en main, mais, quoi qu’il choisisse de faire, la seule solution pour que la France sorte de sa crise politique et économique est que ses politiciens s’engagent sérieusement à travailler ensemble.”

ANA NAVARRO PEDRO

journaliste AU PORTUGAL

“Les politiques doivent prendre conscience de la gravité de la crise”Face à cette nouvelle étape dans la crise française, la journaliste portugaise Ana Navarro Pedro se dit abasourdie par le manque de responsabilité des représentants politiques.

1. La démission de Sébastien Lecornu a donné une tournure dramatique à la crise politique. Quel risque voyez-vous aujourd’hui pour la France ?

Par manque de vision politique au sommet de l’État, la France se retrouve politiquement moisie. Les Français ne regardent même plus Paris. Sauf que l’Hexagone n’est pas la Belgique ou l’Espagne, où il est possible de passer un ou deux ans sans gouvernement, sans budget. La première est une fédération, la seconde a des régions autonomes dont les gouvernements peuvent continuer à faire avancer le pays avec des recettes propres. La France, très centralisée, reste dépendante de Paris. Aujourd’hui, nous constatons déjà une frilosité au niveau des échanges internationaux. Les entreprises portugaises ont des doutes sur la capacité de leurs partenaires français à honorer des commandes à cause de l’incertitude. C’est une réalité peu visible, mais qui a des répercussions sur la vie des Français et sur leur quotidien.

2. Est-ce encore une crise politique, ou une crise de régime ?

La Constitution de la V e  République a été conçue certes pour en finir avec l’instabilité de la IV e  République, mais aussi pour une certaine classe politique, qui mettait la France au-dessus des intérêts des partis et des personnes. Cela n’a jamais été totalement le cas, bien sûr. Mais il y avait une notion de se mettre au service du pays et des Français qui a totalement disparu au profit d’un jeu de Meccano des partis successifs, qui se combattent à coups d’articles de loi. Les présidents ont assumé leur pouvoir prépondérant, mais sans avoir les préoccupations éthiques que pouvait avoir le général de Gaulle.

3. Et maintenant ?

Le seul espoir qu’il peut y avoir, c’est que les responsables politiques, les élus, les représentants prennent conscience de la gravité de la crise. Le choc les fera-t-il se ressaisir ?

Toujours aussi fous,ces Français! VU D’ESPAGNE

— O b é l i x semble abasourdi. Il n’agite plus son drapeau bleu, blanc, rouge, tant la Gaule n’est pas à la fête. Comme il en a souvent l’habitude, le journal catalan Diari de Tarragona s’en remet au célèbre personnage d’Uderzo et de Goscinny pour évoquer l’actualité politique en France. “Les Français sont toujours aussi fous!” se désole le Gaulois. “Naufrage, suicide, apocalypse, chaos”… Peu importe la métaphore, le pays est au plus mal, poursuit le journal, et la “vraie raison” de la crise actuelle, “c’est que la France n’a pas fait ses devoirs”, n’a pas mis en œuvre les réformes d’austérité économique nécessaires.

Le Soir (Bruxelles)

Le chaos français, autoroute pour le RN et péril pour l’Europe

En France, les Premiers ministres se succèdent et ne durent pas. Une situation qui ouvre encore plus la porte à l’extrême droite et menace le projet européen.

Le gouvernement le plus court depuis un siècle et la chute du troisième Premier ministre nommé par le président Macron en moins d’un an. La France vient de créer, sauf rebondissement, le gouvernement “interrupteur” : on ouvre, on ferme. Même la Belgique n’a pas osé! Le ridicule ne tue peut-être pas ceux et celles qui le

provoquent, mais le chaos et l’irresponsabilité politique sont en train de torpiller la démocratie française.

Déroulant non plus un boulevard mais une autoroute à l’extrême droite, qui regarde dans un

fauteuil ce microcosme s’étriper et se décrédibiliser, en vue d’une course à l’échalote présidentielle qu’ils ont peut-être déjà perdue. La droite des Retailleau et consorts pourrait aider au “sacre” d’une

extrême droite contre laquelle autrefois tout ce petit monde, résolu et uni, érigeait un barrage en béton. Incapacité congénitale. Cette folie politique collective, qui donne l’image d’un pays qui ne tournera plus jamais rond, est en train de parer le Rassemblement national des vertus de

la stabilité, et donc de la capacité à gouverner. Cette perspective, que les sondages valident avec régularité désormais, est devenue d’autant plus envisageable qu’en Italie la figure de Giorgia Meloni s’impose de plus en plus en Europe, aux yeux de nombre de citoyens, de chefs d’entreprise, d’investisseurs et de lea-ders de la droite même modérée, comme “quelqu’un de sérieux”, “qui fait mieux tourner son pays que Macron”.

L’épisode Lecornu est juste l’étape la plus pathétique – sans doute pas la dernière – d’une

descente aux enfers initiée au sommet avec la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron.

(Sources CI, Le MD, Blast)

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