Je viens de lire le billet de Gabrielle Teissier sur Ségolène Royal et cela me donne l’idée de parler de cette femme que j’ai soutenue à l’époque où elle se présentait pour la candidature suprême en face d’un petit bonhomme que je jugeais fourbe et méchant. Je me rends compte avec l’actualité présente que j’étais bien en dessous de la réalité. Les Français avaient le choix entre une femme séduisante, intelligente avec une expérience politique hors normes, ils ont choisi le petit bonhomme bête et hargneux.

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Elle a été ministre de l’environnement du 3 avril 1992 au 29 mars 1993 sous le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Pour moi elle a été le plus grand ministre de l’environnement que nous n’avons jamais eu. En effet à cette époque je travaillais pour un grand groupe la Lyonnaise des Eaux Dumez dont le patron était un certain Jérôme Monod grand copain de Jacques Chirac.
Ce grand groupe se partageait avec la Générale des Eaux la collecte des déchets, le traitement de ces déchets et l’eau. Ces contrats se font sur appel d’offres et tous les maires se sont engouffrés dans la privatisation de la gestion de nos déchets et de notre eau. Inutile de vous dire que ces contrats de longue durée ont permis aux actionnaires de s’enrichir de façon inimaginable. En tant que salarié je ne m’en plaignais pas, j’avais une participation et un intéressement annuel équivalent à quatre mois de salaire en moyenne.
Quand est arrivé Ségolène Royal au ministère de l’environnement, un véritable vent de panique a soufflé sur ces grands groupes. En effet Madame Royal a pris des mesures coercitives avec des lois remarquables concernant le traitement et le recyclage des déchets en juillet 1992. Elle obligeait ces entreprises d’avoir une obligation trentenaire de provision des risques écologiques. Les grands patrons de ces grands groupes étaient désespérés leur bénéfices monstrueux s’effondraient comme motte de beurre au soleil. Vous vous rendez compte, pour toutes ces décharges en fin de vie les exploitants avaient l’obligation de provisionner le risque écologique pendant 30 ans. Devant le tollé du patronat la Ministre a répondu d’une phrase historique « Les pollueurs seront les payeurs ».
Voilà pourquoi je dis que cette femme a été un grand ministre de l’environnement, quelle présidente de la république aurait-elle fait ! Les écolos bobos d’aujourd’hui me feraient rire s’ils ne mettaient pas leur ego disproportionné en avant pour torpiller la gauche aux européennes en refusant l’unité. Nous le savons tous ici Mélenchon n’a pas été élus aux dernières présidentielles grâce aux écolobobos. Ces messieurs dames préfèrent un maroquin pour les prochains gouvernements de Macron ou son clone futur. Ils préfèrent manger du homard...
En lisant cette actualité souvent cauchemardesque, MEDIAPART prouve à chaque instant qu’il est nécessaire de s’abonner à un journal qui privilégie l’enquête et qui donne à ses lecteurs le sentiment que nous vivons encore dans une démocratie.