Depuis la création de la terre, il y a 4,5 milliards d'année, la température du soleil a considérablement augmenté. Pourtant, celle de notre planète n'a pas suivi le même chemin. Elle est restée plus ou moins stable, juste ce qu'il faut pour assurer la vie.
En 1972, deux scientifiques, Lovelock (UK - Royal Society) et Margulis (US - National Academy of Science) ont tenté une explication à cette apparente indépendance terrestre : la théorie Gaïa, selon laquelle la terre serait en fait un organisme vivant.
L'un de leurs principaux arguments tient au fait que la vie elle-même — l'intégralité du biotope — change la composition des gaz sur terre et ainsi, modère et lisse les effets de la chaleur du soleil. Tout comme l'humain transpire ou frissonne avec un changement de température, la terre vivante ajusterait son manteau gazeux pour contrer ces changements de température.
Le principal contre-argument à cette théorie, d'ailleurs rejetée par la majeure partie de la communauté scientifique, est qu'on ne peut pas accepter que les choses arrivent pour le bien du groupe simplement parce que c'est bien pour le groupe. Les plantes ne consomment pas du dioxyde de carbone pour le bien de la planète. Cette idée d'une 'cause finale' - également appelée téléologie — remonte en fait à Platon et a été battue en brèche à l'aube de la révolution scientifique. Depuis, notre monde est animé par une nouvelle philosophie dans laquelle l'univers n'a pas de but. Il n'y a pas de causes finales. Tout n'est que matière en mouvement.
Et pourtant la question initiale demeure : Pourquoi la température sur terre n'a-t-elle pas évolué au même rythme que celle du soleil, rendant de ce fait toute vie impossible ?
Il y a deux manière d'envisager le problème :
- soit les deux phénomènes n'ont pas de lien entre eux. Il s'agit simplement d'un enchainement de circonstances qui font que nous existons aujourd'hui et que nous sommes en situation de mesurer la fragilité de l'étincelle qui a mené jusqu'à nous.
- soit on en revient à la téléologie. Et Gaïa influence bel et bien la matière pour favoriser la vie. Même si je ne crois pas trop à cette seconde hypothèse, avouez que c'est quand même bien plus séduisant que n'importe quelle religion révélée.