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Billet de blog 4 février 2025

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Villeneuve-Saint-Georges : alliance du pire et calomnies

Dimanche 02 février, aux alentours de 21h15, nous apprenions la défaite de la liste “Dignité, fierté et solidarité” emmenée par Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges. Peu de temps après, les premiers apparatchiks du camp social-démocrate et le bloc fasciste alimentaient diffamation et calomnies. Revenons sur cet épisode.

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Rappel des faits

Le 26 janvier 2025 avait lieu le premier tour de l’élection municipale anticipée à Villeneuve-Saint-Georges. Pour rappel, le préfet du Val-de-Marne a convoqué ce scrutin puisqu’un tiers des membres du conseil municipal de la commune avaient démissionné, à la suite d’une gestion catastrophique de la municipalité par l’ancien maire Philippe Gaudin (2020-2025). C’est d’ailleurs ce même maire qui avait réalisé un salut nazi en plein conseil municipal. Le thème est posé.

À la suite de la dissolution du conseil municipal, le communiste Daniel Henry (avec derrière lui le PS et les Verts) et Louis Boyard discutent d’une éventuelle fusion. Celle-ci n’aboutit pas puisque la France insoumise a remporté chacune des élections au cours des trois derniers scrutins dans la ville (46,19% pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022, 51,98% pour Louis Boyard aux législatives de 2022, 39,18% pour Manon Aubry aux européennes de 2024 et 61,16% pour Louis Boyard aux législatives anticipées). Aussi, la liste proposée par le communiste est composée d’anciens élus du mandat 2014-2020 et qui ont perdu la municipalité, à cause de leur gestion. Alors, il apparaît que la population plébiscite un tournant. Daniel Henry (PS/PC/EELV) et Louis Boyard (LFI) font donc cavalier seul.

À droite, la liste emmenée par Kristell Niasme, ancienne première adjointe du maire sortant, et la liste de Philippe Gaudin, ancien maire, se présentent.

Le constat qu’avait mené LFI est sans appel : la liste de Louis Boyard remporte, le 26 janvier 2025, le premier tour de l’élection municipale anticipée. Kristell Niasme arrive en seconde position, puis viennent Daniel Henry et enfin Philippe Gaudin.

La liste insoumise propose une discussion à Daniel Henry en vue d’une fusion pour le second tour. Les tractations n’aboutissent pas puisque les socialistes refusent l’alliance au prétexte qu’il y aurait un candidat “pro-Hamas” sur la liste de Louis Boyard. Il s’agit pourtant d’une fake news du média Frontières (anciennement Livre noir), et relayée par Le Point. En conséquence, communistes et écologistes suivent les pas du PS, et Daniel Henry se désiste sans indiquer explicitement qu’il soutient Louis Boyard.

Pour le second tour, il y a alors trois listes en lice : celle de Louis Boyard, celle de Philippe Gaudin et celle de Kristell Niasme.

Le résultat de ce second tour, nous le connaissons. Face à la désinformation de l’extrême droite, à l’absence de soutien des “partenaires” de gauche et face à une surmobilisation de l’électorat conservateur, la liste menée par Kristell Niasme l’emporte ; bien que le score de la droite diminue par rapport à 2020 tandis que le score de la gauche progresse. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la commune devienne insoumise.

“La fin justifie les moyens” : dicton préféré de Kristell Niasme

Comme susvisé, cette campagne a été le tableau de jeux de pouvoir immondes, crades et malsains. Dès le début de la campagne, le média d’extrême droite Frontières avait fait de ces municipales anticipées leur principal axe d’”investigation”. Dans une vidéo publiée sur leur chaîne YouTube, ils expliquent que Louis Boyard habiterait à Villeneuve-Saint-Georges depuis seulement décembre 2024. Pour imager leur propos, ils considèrent que filmer les enseignes qui entourent son domicile est une bonne idée, permettant ainsi d’identifier exactement où celui-ci habite. Rappelons qu’il avait déjà dû déménager pour des raisons semblables il y a quelques temps. En plus de diffuser son adresse personnelle, ces “journalistes” ont menti : Louis Boyard n’habite pas à Villeneuve-Saint-Georges “que” depuis décembre 2024. Il y habitait bien avant.

La véracité de l’information n’est pas préoccupante pour la candidate Kristell Niasme qui elle-même a partagé ces fakes news à travers la ville. Pas étonnant pour une dame qui passe son temps à se pavaner sur Cnews et dans les matinales de Frontières. Le “Mediapart de droite”, comme ils aiment si bien se comparer, n’est qu’un organe de propagande du camp néofasciste.

“Tout est bon pour gagner”. C’est peut-être la phrase qui s’est tenue dans l’équipe de campagne de la candidate d’extrême droite Kristell Niasme, ou de celle de l’autre candidat d’extrême droite Philippe Gaudin, lorsqu’ils ont chargé une entreprise d’envoyer des SMS aux habitants. Ce message disait : “Ne pas voter dimanche c’est laisser votre ville à des pro-Hamas et un ancien dealer”. Ce ramassis de mensonges ne trompe pas, il s’agit bel et bien des méthodes employées par l’extrême droite, comme les SMS envoyés à nos compatriotes de confession juive par Éric Zemmour en 2022.

En réalité, cette campagne n’a été que l’énième union du bloc bourgeois et du bloc néofasciste. Macronie, par la voix de Gabriel Attal, Les Républicains, Lepénistes et Éric Zemmour ont tous soutenu la candidate Kristell Niasme en prônant, tel que plébiscité par Marion Maréchal Le Pen et par Jordan Bardella, une union des droites (même s’il s’agit évidemment d’une union des extrêmes droites !). Il est bon de rappeler que Kristell Niasme n’est pas qu’une simple membre des Républicains. Son historique est clair et l’a toujours été : alliance avec le Rassemblement national, expulsion de 1500 familles dans le Val-de-Marne, refus que les mamans voilées accompagnent les enfants en sortie scolaire, etc.

De nouveau, les intérêts de classe priment sur toute considération idéologique. Le bloc bourgeois, lourdement affaibli et qui, dernièrement, perd dès le premier tour des législatives anticipées à Boulogne-Billancourt, alors qu’ils avaient le siège depuis 2017, est prêt à s’allier avec n’importe quel parti tant que celui-ci soutient les mêmes intérêts. Hier, c’était “Plutôt Hitler que le Front populaire”, aujourd'hui c’est la même chose. Chez eux, la morale n’existe pas, l’esprit des Lumières qu’ils aiment tant mobiliser non plus. Seule la protection des intérêts des riches prime. Ce constat est même visible en dehors de nos frontières, notamment lorsque la CDU (parti d’Angela Merkel) s’allie avec les néonazis de l’AfD (soutenu par Elon Musk, et qui avaient préparé un plan secret de déportation des “non-Allemands”) au Bundestag sur une loi immigration raciste.

PS, EELV et PCF : alliés de nos ennemis

Sans prendre en compte l’éventuelle dynamique de l’union des gauches au second tour, la liste “Dignité, fierté et solidarité” de Louis Boyard n’aurait a priori pas remporté le second tour, au vu de la surmobilisation du camp conservateur. Néanmoins, ni le Parti socialiste, ni les Écologistes et ni le Parti communiste français n’a soutenu explicitement Louis Boyard et ses colistiers. Pire, des candidats de la liste emmenée par Daniel Henry ne se sont même pas rendus dans les bureaux de vote ce dimanche 02 février. Au-delà de la seule échelle locale, on peut observer une stratégie au niveau nationale beaucoup plus importante.

Dans un tweet que j’ai publié dimanche soir, et nous y reviendrons plus tard, je laissais entendre que dès le lendemain de l’élection, les responsables des trois partis cités se pavaneraient dans les médias pour expliquer que si la France insoumise n’a pas remporté cette mairie, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux même, et que, par dessus tout, LFI ne pourra gagner aucun scrutin sans l’aide des socialistes, des écologistes et des communistes. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Pourtant, la réalité est autre : si Louis Boyard a perdu, c’est avant tout à cause de l’alliance du bloc bourgeois et du bloc fasciste, non combattue par Daniel Henry et ses colistiers.

La stratégie adoptée, en lien avec les municipales de Villeneuve-Saint-Georges, vise à faire perdre la France insoumise seule coûte-que-coûte. Par cette tactique, en vue d’une élection présidentielle anticipée ou je ne sais quoi, la France insoumise n’aurait pas l’avantage par rapport aux sociaux-démocrates. Pourtant, il est toujours bon de rappeler que LFI a obtenu 22% aux élections présidentielles de 2022 quand EELV, le PS et le PCF font 8,66% à eux trois. Et le procès fait par le Parti socialiste depuis les élections européennes de 2024 n’a pas de sens. Leur thèse est de dire que l’apogée de LFI est terminée puisque Raphaël Glucksmann est arrivé devant Manon Aubry. Or, il a été démontré à plusieurs reprises que les “déçus” du macronisme se sont tournés vers Raphaël Glucksmann, et que les électeurs EELV l’ont également soutenu. L’addition des scores obtenus par EELV et le PS en 2019 est proche de la somme des deux partis en 2024, et à cela s’ajoute les reports de voix macronistes vers le candidat PS/PP ! Dans le même temps, la France insoumise a fait le double de son score en 2024 par rapport à 2019, passant de 1,4 millions d’électeurs à 2,4 millions !

Alors, il est faux de dire que la France insoumise est en perte de vitesse. Au contraire, elle permet d’augmenter significativement les voix de la gauche. C’est ce qu’il s’est passé à Villeneuve-Saint-Georges puisque le score de la gauche a augmenté de 10 points par rapport à l’élection municipale de 2020. Ce n’est donc qu’une question de temps : petit à petit, la gauche de rupture s’installe dans les territoires, et finira, bientôt, par reprendre les municipalités aux barrons locaux.

Aussi, la stratégie nationale visant à discréditer LFI ne fonctionnera pas. Jamais une alliance des socialistes, des écologistes et des communistes ne remportera une élection générale. Sans LFI, ces trois partis n’arriveront même pas à rembourser leurs frais de campagne. Pour la France insoumise, c’est autre chose puisqu’à chaque élection leur score augmente, et ils parviendront, avec ou sans alliés, à remporter l’élection. Néanmoins, il est évident qu’en s’alliant cette victoire arrivera bien plus tôt qu’en restant sans union. Voilà pourquoi il est nécessaire de faire perpétrer le Nouveau Front populaire autour d’un programme de rupture ; et le moment venu, de présenter une candidature unique émanant de la France insoumise, c'est-à-dire le parti le plus en passe de remporter une élection présidentielle.

Ce n’est visiblement pas la stratégie adoptée par le Parti socialiste, qui continue à sortir peu à peu du Nouveau Front populaire, se rapprochant ainsi du bloc bourgeois mélangé sauce néofasciste. En effet, en ne votant pas la censure contre François Bayrou qui arrive cette semaine, ces derniers contribuent à maintenir des ministres racistes, dangereux et austères à la tête du gouvernement. Ils ont beau dire partout qu’ils s’opposent au budget, ils ne font rien de concret pour faire barrage à ce budget infâme. “Qu’ils hurlent, la bourgeoisie les en louera” disait Lénine. Le Parti socialiste doit donc clarifier sa position : sont-ils encore à gauche ? Si oui, qu’ils reviennent au sein du Nouveau Front populaire. S’ils ne reviennent pas, alors ils sont à droite et doivent être combattus comme n’importe quel autre adversaire politique.

Calomnies et diffamation

Comme expliqué précédemment, j’ai publié un tweet peu après les résultats du second tour à Villeneuve-Saint-Georges.

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Photo twitter

Ce tweet m’a valu les “éloges” du Rassemblement national, des députés macronistes, du pseudo-activiste Hugo Clément, du philosophe de pacotille Raphaël Enthoven, ainsi que de Pascal Praud, “attristé” sur Europe 1. Sur l’antenne, une dame a même dit que ça lui “fait[t] peur” ! Assez de plaisanteries. Ça devient grotesque.

Les mots employés dans ma publication, je les réaffirme sans problème. Oui, les 35 000 habitants de Villeneuve-Saint-Georges sont plongés “dans la pénombre du fascisme”. Selon l’Insee, 33% de la population n’a pas la nationalité française. 11 000 personnes vivent désormais dans l’incertitude puisqu’à la tête de leur municipalité, il y a une alliée du bloc fasciste qui reprend ses thèses. Au gouvernement, même chose : des racistes comme Bruno Retailleau ou François Bayrou  qui osent parler de “Français de papier” ou de “submersion migratoire”. Alors oui, Villeneuve-Saint-Georges est plongé dans “la pénombre du fascisme”. Ce n’est pas le fascisme de Mussolini, nous sommes bien d’accord, mais la ville entre dans une période sombre et menaçante, à l’instar du néofascisme contemporain, c'est-à-dire celui de Giorgia Meloni, de Donald Trump ou encore de Javier Milei.

Il n’est, pour l’instant, plus question pour le bloc fasciste de mener un génocide, tel que subit par les Juifs, les Tsiganes et les homosexuels lors de la Shoah. Désormais, il est davantage question de créer deux sortes de populations qui devraient s’opposer, allant jusqu’à une guerre civile. Cette distinction, relatifs aux premiers signes d’un État d’apartheid, se caractérise par une violence intellectuelle et physique de la part des puissants. La simple interdiction aux mères voilées d’accompagner les enfants en sorties scolaires, comme défendu par Kristell Niasme, est une très forte violence symbolique. Pourquoi seraient-elles écartées de la société et de la vie de leurs enfants au seul titre que ces dernières portent un foulard ?

La seule motivation de ces gens aujourd’hui est de rendre la vie insupportable aux Musulmans et de manière générale à l’immigration africaine, alors même qu’il s’agit avant tout de Français. Se dresser contre cette vague de racisme est une nécessité. Frantz Fanon disait autrefois que “quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous”. Son propos peut être réactualisé aujourd’hui : dès lors qu’un Musulman est pris pour cible, ce sera, plus tard, une autre population. Le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie sont le venin contre notre camp social, celui qui divise les populations pour ne pas qu’elles s’unissent contre les puissants.

Alors, quand le perturbé Pascal Praud raconte qu’il est attristé par mon tweet, ça me fait bien rire. Il fait partie du problème : il est lui-même un détracteur de l’antiracisme et de l’antifascisme depuis des années. Je n’ai même pas besoin de l’expliciter davantage ici.

Même chose pour Raphaël Enthoven, qui exprime à mon égard dans un entretien dans L’Express que “tant d’ignorance péremptoire est un crachat à la figure de tous ceux qui ont vraiment connu le fascisme ou vraiment souffert d’un État policier”. Pour reprendre mon tweet, je parle de “pénombre fasciste”. Le terme “pénombre” signifie quelque chose “à peine visible, secret”. Là encore, l’emploi de ce terme est réfléchi : il ne s’agit pas de dire que dès demain les militaires battront le pavé sur la Nationale 6, mais bien qu’on se rapproche de l’idéologie fasciste, caractérisée par la distinction de deux populations supposées être différentes. C’est ce qu’il se passe désormais à Villeneuve-Saint-Georges. Je ne m’attarde pas à évoquer ses incohérences d’esprit usé, notamment lorsqu’il dit que LFI cherche à faire la “courte échelle à l’Islam politique” puisqu’il s’agit d’une thèse purement raciste, qui revient à expliquer que les Musulmans de notre pays sont des alliés de l’islamisme.

On m’a également reproché de critiquer la stratégie des socialistes, des écologistes et des communistes. Je ne les avais pourtant jamais critiqué jusqu’ici. Mais il faut qu’ils se rendent compte d’une chose. Leur stratégie sur le plan national, comme nous l’avons vu, est et sera un échec cuisant qui les mènera à leur perte. Outre l’échec de leur stratégie, ils l’appliquent dans la vraie vie. Nous ne sommes plus dans les salons de l’Assemblée nationale ou dans les grands appartements haussmanniens. Leur stratégie de déstabilisation de la France insoumise a contribué à faire perdre Louis Boyard, mais surtout à plonger les habitants dans l’horreur continue. Là où 34% de la population vit sous le seuil de pauvreté, là où les HLM augmentent de 3,5% à cause de Kristell Niasme, là où les habitants subissent le trafic aérien de l’aéroport d’Orly de 00h à 23h59 tous les jours, là où les enfants doivent ramener leur papier toilette à l’école. La ville de Villeneuve-Saint-Georges aurait pu retrouver sa dignité et sa fierté avec une gauche de rupture au pouvoir, mais les sociaux-démocrates ont préféré laisser la victoire au bloc fasciste. Honte à eux. Les socialistes, les écologistes et les communistes doivent comprendre une chose. Ils peuvent critiquer la gauche radicale, ils peuvent ne pas être d’accord avec la stratégie insoumise, mais on ne joue pas avec la vie des 35 000 habitants de la commune la plus pauvre du Val-de-Marne, ni avec personne.

Alors, face à cette alliance du pire, la France insoumise n’a pas remporté cette élection. Mais la défaite n’est que temporaire. Le vent de la contestation et de l’insoumission souffle toujours plus haut et toujours plus fort. La gauche de rupture est loin d’avoir dit son dernier mot : bientôt, à Villeneuve-Saint-Georges, et dans bien d’autres territoires, nous serons témoins et acteurs d’une révolution citoyenne inéluctable qui a déjà commencé.

Pour compléter cette lecture, retrouvez la publication Instagram d’Ismaël El Hajri, membre de l’équipe de campagne de Louis Boyard et longtemps diffamé par la fachosphère. Retrouvez aussi la note de blog de Manuel Bompard et celle de Jean-Luc Mélenchon, qui expliquent très pertinemment ce qu’il s’est passé à Villeneuve-Saint-Georges.

Gwenn Thomas-Alves

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