Les attentats qui ont frappé Paris ont touché chacun d'entre nous. Pour les parisiens, le retour à la vie quotidienne est difficile. Mais pour autant, cela n'interdit pas de garder la tête haute et surtout, de préserver nos valeurs.
Lorsque l'exécutif socialiste a décidé, le soir des attaques, des mesures telles que la fermeture des frontières et les déchéances de nationalité, avant les expulsions et les assignations à résidence administrative, certain se sont souvenu qu'il s'agissait de mesures issues du programme du FN depuis belle lurette. Pour avoir manifesté contre ces tentations xénophobes et l'instauration d'une citoyenneté à deux vitesses (seuls les immigrés peuvent être déchus, ce qu'a reconnu Hollande, puisqu'il est impossible de faire des apatrides), de nombreux socialistes ont vécu ce moment comme une trahison.
En maintenanrt cet état d'exception qu'est l'Etat d'urgence, au-delà même de la période nécessaire aux enquêtes, la France ouvre la voie à une dangereuse mise en suspens de nos libertés publiques. Les députés qui ont voté contre se sont honorés.
Que ces décisions répondent à une juste émotion et soient le fait d'un parti prétenduement de gauche ne doit pas nous aveugler : il s'agit d'une dérive sécuritaire dangereuse. Dérive, car l'on voit poindre d'ores et déjà, à Bercy notamment, de nouvelles lois restreignant nos libertés. En s'attaquant aux paiements en liquide pour assurer leur traçabilité, on s'attaque en réalité bien plus aux zadistes ou aux écolos activistes qu'à des terroristes dont les moyens sont bien suppérieurs.
On sent bien qu'à l'occasion de ces attaques, la tentation du tout sécuritaire, de la surveillance généralisée est forte. D'ailleurs, des intérêts sont à l'oeuvre. Mais cela ne fait que confirmer, à ceux qui en doutaient encore, que ce gouvernement n'est, en fait, pas de gauche.