Rentrée sociale et politique
Sur fond de lutte contre le terrorisme et d’élection présidentielle, la rentrée sociale s’annonce tendue.
D’entrée de jeu le gouvernement a ouvert le feu.Le mercredi 31 août, deux militants CGT du Havre ont été arrêtés comme des grands criminels à l’aube, chez eux,transférés à Paris pour être entendus en lien avec la manifestation du 14 juin dernier. Ces arrestations font suite à l’autorisation de licenciement donnée par la ministre du travail à l’encontre de militants CGT d’Air-France.
Le 8 septembre les enseignants du second degré avec leurs syndicats, le SNES-FSU, le SNEP-FSU, CGT, Sud, FO, appellent à la grève contre une réforme qui dévalorise les métiers, nie l’expertise des personnels et porte préjudices aux élèves notamment les plus en difficulté.
le 15 septembre, les opposants à la loi travail sont appelés à manifester pour la 13ème fois à Paris et dans une quarantaine de villes en France, à l'appel de sept syndicats(CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL), malgré la promulgation du texte le 8 août. "L'abrogation reste le mot d'ordre", a précisé Philippe Martinez, selon lequel "une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l'automne".
Le Medef a ouvert son université d’été sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas à grands renforts de prétendants à la primaire de droite pour l’élection présidentielle. Au catéchisme ultra-libéral du syndicat patronal ils ont ajouté leur crédo anti-social. Cette fois ci, les membres du gouvernement socialiste s’y sont faits plus discrets, élections obligent. Ils leur ont déjà tellement donné qu’aucun des amis de M. Gattaz ne leur en fera grief.
Chacun s’est positionné très tôt.
Le gouvernement joue l’intimidation. Il veut décourager un mouvement social qui lui a déjà bien pourri la vie. Ni lui, ni aucune des autres formations, de la droite à son extrême, n’ont envie de voir un mouvement social troubler leur petite cuisine électorale.
Le PS ne peut plus miser que sur le rejet de la droite et le vote utile contre le FN pour espérer gagner une élection présidentielle largement compromise.
La droite a trouvé son terrain dans le repli identitaire et la surenchère libérale. Le FN juge la situation suffisamment favorable, entre détresse sociale et racisme latent, pour ne pas en rajouter. Il attend son heure.
La gauche dite critique s’enferre dans la préparation d’une élection présidentielle qu’elle ne cesse par ailleurs de vilipender. Entre postulants à la primaire et candidatures autoproclamées, ce sont beaucoup de prétendants pour un espace politique somme toute restreint.
Tout cela ne fait pas une perspective politique pour tous ceux qui espèrent de vrais changements. Beaucoup commencent à comprendre qu’il faudra bien plus qu’une élection pour sortir notre peuple du corset de fer dans lequel les forces réactionnaires de l’argent l’ont enserré.
Commencer à rejeter en masse une élection présidentielle qui ne peut déboucher que sur une aggravation des politiques qu’il subit, serait pour notre peuple une révolte salutaire. Disons –le suffisamment fort pour en empêcher le déroulement : nous ne voulons plus de président de la république……….nous en avons déjà quatre à nourrir !