harquel.c

Abonné·e de Mediapart

164 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 janvier 2018

harquel.c

Abonné·e de Mediapart

Impuissance ou acceptation ?

Pour les opposants à la politique dite « libérale » du président Macron, l’année 2017 se termine sur un sentiment d’impuissance. Son gouvernement applique sa feuille de route sans opposition significative

harquel.c

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Impuissance ou acceptation ?

Pour les opposants à la politique dite « libérale » du président Macron, l’année 2017 se termine sur un sentiment d’impuissance. Son gouvernement applique sa feuille de route sans opposition significative.

Déjà la loi Travail se met en place. Ses premiers effets néfastes apparaissent : Coup sur coup, PSA et Pimkie viennent d’annoncer leur intention de mettre en œuvre une rupture collective conventionnelle telle qu’elle est prévue par les ordonnances Macron.

Le détricotage de la sécurité sociale est en cours : l’assurance maladie et l’assurance chômage, les retraites sont dans le collimateur du gouvernement. En ligne de mire la suppression des cotisations sociales et ce qu’il reste de pouvoirs des salariés, pour une fiscalisation et une étatisation mortifères pour la Sécu telle qu’elle avait été conçue.

D’autres réformes se mettent en place: réforme de l’ISF et de la fiscalité des entreprises, suppression de la taxe d’habitation et renforcement de la tutelle de l’Etat sur les collectivités locales, réforme de l’Etat d’urgence, suppression de l’aide sociale au logement populaire…

 Toutes convergent vers un même objectif : augmenter  l’emprise de l’Etat sur notre société pour la mettre au pli de l’accumulation et de la mondialisation capitaliste. 

Comment expliquer cette apathie ? Les précédentes politiques d’austérité et les mesures patronales, censées accompagner la course effrénée à l’accumulation capitaliste ont déstabilisé la société française. Les attaques contre les droits sociaux, les protections sociales, les services publics  ont affaibli leur efficacité aux yeux du public censé en bénéficier et ouvert ainsi la porte à leur démantèlement.

La propagande gouvernementale et médiatique montre un gouvernement et un président volontaristes, déterminés à agir. Les réformes qu’ils mettent en place sont présentées comme des réponses courageuses aux problèmes de la société française.

Dans le cadre d’une logique capitaliste martelée comme indépassable ces mesures semblent cohérentes.

Les ruptures collectives conventionnelles, par exemple, apparaissent comme une réponse acceptable à « la nécessaire adaptation des entreprises françaises aux inévitables fluctuations économiques. » Gageons, qu’au prix de quelques ajustements, elles trouveront bien des organisations syndicales pour les signer. On trouvera de même des syndicats prêts à s’engager dans les réformes gouvernementales de l’assurance maladie, de l’assurance chômage et des retraites.

La léthargie syndicale s’explique pour l’essentiel par l’acceptation sur le fond des réformes gouvernementales par une majorité de centrales.

Pourtant, on le sait,  la fuite en avant libérale, engagée par ces réformes  ne pourra produire que des dégâts sociaux encore pires que les politiques précédentes.

Alors il faut dire NON.  S’accouder pour cela sur le statut-quo est inopérant. C’est sur sa dégradation que les « réformateurs » s’appuient pour justifier leurs mesures.

Il faut trouver d’autres solutions. Mais de bonnes solutions dans le cadre de « l’indépassable soutien à l’accumulation capitaliste », il n’y en a pas. Une illusion que la gauche tout entière a fini par payer chèrement.

Les réponses alternatives appellent des changements profonds  qui ne sont pas encore suffisamment assumés et portés.

 Le chômage, la pauvreté, les inégalités, l’insécurité, la destruction des acquis sociaux, les démantèlements de notre appareil productif, les dérèglements climatiques, les déplacements de population ne trouveront pas de réponse tant que la minorité qui s’est arrogé tous les pouvoirs et le droit de décider de tout, pour la préservation de ses seuls intérêts, ne sera pas destituée. C’est une nécessité préalable à toute possibilité de changement réel.

L’urgence démocratique est aujourd’hui dans la maîtrise publique et sociale des moyens de production et d’échange, des richesses produites et du travail qui les crée. Des propositions commencent à émerger pour cela.

C’est à ce niveau qu’il faut situer l’enjeu des luttes, que doivent se constituer les rassemblements nécessaires. C’est à ce niveau que doit se situer la bataille politique

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.