harquel.c

Abonné·e de Mediapart

164 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 août 2016

harquel.c

Abonné·e de Mediapart

Le Pape n'a pas dit

Nous ne sommes ni dans une guerre de religion, ni dans une guerre de civilisation, ce n’est pas la guerre civile qui nous menace, nous sommes dans une guerre dont le Pape nous dit qui la subit mais ne nous dit pas qui la mène.

harquel.c

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Pape n’a pas dit

« Je sais qu’il est dangereux de le dire, mais le terrorisme s’épanouit lorsqu’il n’y a pas d’autres options et lorsque l’argent devient dieu et que c’est lui qui est au centre de l’économie du monde et non la personne. C’est la première forme de terrorisme. C’est du terrorisme contre toute l’humanité. » Guerre de religion ? « Quand je parle de guerre, je parle de guerre vraiment, non de guerre de religion, non. Il y a une guerre d’intérêts, il y a une guerre pour l’argent, il y a une guerre pour les ressources de la nature, il y a une guerre pour la domination des peuples : c’est cela la guerre. »

Qui a dit ces paroles que nous rapporte le journal l’Humanité ? …….. Le Pape François

Après les drames, l’émotion et la rage, l’apaisement est venu des religieux. Les paroles et les actes de Paix, de tolérance, de fraternité sont toujours bons à prendre en ces temps de tumulte. Ça nous repose des manigances de l’ultra-droite,  de la fausse modération du FN, de l’hystérie de la droite et des coups de menton de notre petit Clémenceau.. Mais la réponse aux problèmes de notre société ne viendra pas du Ciel, ni des religieux. Ça le Pape l’a dit.

Nous ne sommes ni dans une guerre de religion, ni dans une guerre de civilisation, ce n’est pas la guerre civile qui nous menace, nous sommes dans une guerre dont le Pape nous dit qui la subit mais ne nous dit pas qui la mène.

Une guerre sournoise dont l’ennemi se cache derrière l’intérêt général et qui nous rend responsable des coups qu’il nous porte. Qui justifie ses immenses privilèges par ses qualités et notre pauvre condition par notre incapacité.

Oui le Pape aurait pu nous dire qu’il s’agit d’une guerre de classe, une guerre faite aux peuples, menée par les puissances capitalistes au profit d’une oligarchie.

Cela aurait peut-être ouvert les yeux à ceux qui croient que la société française est à l’écart de cette guerre. Le modèle social français, le poids du service public plaidaient pour un compromis. Tout cela éclate sous les coups d’un capitalisme mondialisé devenu fou. La misère et le chaos du monde tapent à ses portes et frappent en son sein. Tout l’édifice, économique, social, politique, institutionnel, moral de la société française se craquelle.

En s’accrochant à un système capitaliste malfaisant et suicidaire, les classes dirigeantes et leur personnel politique : de la droite et son extrême au parti socialiste, nous mènent droit dans le mur et préparent d’autres monstres.

Cette guerre notre peuple doit l’affronter, lui seul peut la gagner. Pour quoi faire ? C’est lui qui en décidera. Pour cela les forces sociales qui se sont mises en mouvement contre la loi El Khomri  doivent passer de forces d’opposition à force d’alternative et prendre conscience que ce sont elles qui portent aujourd’hui l’intérêt général de notre société. Elles doivent rallier à elles, à partir de leur lieu de travail ou d’étude, tous ceux qui n’ont pour vivre que leur force de travail à vendre.

Tout ça le Pape ne pouvait pas nous le dire. Ça n’aurait plus été le Pape mais notre prochain candidat à l’élection présidentielle.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.