Merci patron ?
Un amendement adopté à l'Assemblée prévoit d'alléger de 10% la taxe sur les actions gratuites. Pour les entreprises qui les verseront, la taxation va diminuer : 20% au lieu de 30% auparavant. Un manque à gagner de 100 à 120 millions d'euros pour les caisses de l'État.
C’est un nouveau cadeau aux plus aisés et aux patrons ! L’action gratuite est un mode de rémunération complémentaire qui bénéficie surtout aux cadres des grandes entreprises et aux grands patrons. Elle peut représenter jusqu’à 60% de leur rémunération.
Mais non dit la majorité. Il s’agit de donner des actions gratuites aux salariés pour les inciter à s’investir dans l’entreprise.
C’est vrai que l’on n’avait pas vu de suite le geste de générosité. Les patrons pourront ainsi rendre gratuitement à leurs salariés une partie, il est vrai infime, de ce qu’ils leur avaient déjà piqué !
« Merci patron ? » Ne nous précipitons pas trop vite ! Dans le paquet cadeau il y a l’acceptation et même la participation des salariés à l’actionnariat. C’est en fait l’acceptation et la participation des salariés à la dépossession de leurs richesses et du travail qui les produit et l’incitation à toujours augmenter leur exploitation pour satisfaire la boulimie des actionnaires.
Rappelons que M. Macron et son gouvernement ont déjà sorti les actions de l’impôt sur la fortune. Il veut ravir à la City de Londres la première place financière du monde.
Cette fuite en avant dans une financiarisation de l’économie et de notre société est totalement irresponsable. Elle a toujours conduit le système capitaliste à la crise avec des conséquences redoutables pour les populations.
L’égoïsme, la boulimie et l’irresponsabilité des classes dirigeantes est sans borne. La bourgeoisie n’est plus en mesure, aujourd’hui, de porter l’intérêt général. Elle est devenue essentiellement prédatrice et parasitaire. La contre révolution conservatrice qu’elle tente avec Macron finira mal.
L’enjeu politique principal est bien celui du remplacement de la classe dirigeante au pouvoir. C’est à ce niveau politique que doivent se placer ceux qui prétendent changer les choses.
Mais qui pour remplacer la classe dirigeante ? Le Peuple ? Mais c’est au nom du Peuple que la bourgeoisie a fait sa révolution. Plutôt ceux qui, en son sein, sont au cœur de la production de richesses et qui n’ont d’autre moyen de vivre que de vendre leur force de travail : le salariat !
C’est, dans cet objectif, à le rassembler et à l’unifier que doivent se consacrer les forces de transformation sociale et le syndicalisme de classe.