Conversation
Vendredi 4 décembre 2015
Guerres, terrorisme, état d’urgence, chômage de masse, inégalités croissantes, pauvreté et exclusions persistantes, opulence insolente des riches, démocratie en berne, institutions verrouillées, urgences climatiques…
- Oui, c’est vrai, ils nous prennent la tête avec tout ça! Mais ça nous empêchera pas de fêter Noël.
- La guerre ? C’est loin.
- Le terrorisme ? Oui, ça fait peur mais ils ne vont pas nous empêcher de vivre.
- La pauvreté et l’exclusion ? C’est sûr il faut faire quelque chose mais c’est 10 ou 15% de la population pas plus.
- Le chômage ? Pour les jeunes c’est inquiétant, pour les autres il y a quand même les Assedic.
- Les riches ? C’est vrai ils s’en mettent plein les poches, il faudrait leur en prendre un peu.
- Les inégalités sociales ? Bon 10% de riches, 15% de pauvres. Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, il reste quand même 75% de gens qui vivent normalement.
- la démocratie ? C’est juste on n’a plus notre mot à dire mais c’est tellement compliqué tout ça !
- Et ton fils ? Ben il galère. Il s’est mis en intérim. Ils l’appellent quand ils ont besoin de lui.
- Et ton boulot ? Les patrons nous font chier, ils en veulent toujours plus et question salaire c’est pas terrible. Par contre la boîte a été rachetée par je ne sais qui. Depuis que j’y suis ça fait cinq fois qu’on change de propriétaire. On parle de restructuration.
- Tu habites toujours Colombiers ? Non, ma femme s’est retrouvée au chômage et on a dû vendre la maison. On habite dans un appart à Béziers..
- Ta fille est toujours en fac à Montpellier ? Oui, elle travaille bien mais je te dis pas ça nous coûte les yeux de la tête. On a bien les bourses mais ça suffit pas. C’est comme la belle-mère, elle est en maison de retraite mais tous les mois il faut casquer
-Tu vas voter dimanche ? Bof, les élections j’y crois plus. Les socialistes ils m’ont déçu, je ne vais quand même pas voter front national ?
- Qu’est-ce que tu penses de la situation ? Putain, il faudrait un grand coup de balai mais plus personne ne bouge.
- Pour faire quoi ? D’abord on les fout en l’air, on se posera la question après.
- Tu serais prêt à faire grève ? Si tout le monde s’y met oui.
- Et toi tu es toujours au parti communiste ? Oui
-Tu y crois encore à ces trucs là ?