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Billet de blog 5 janvier 2017

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Pauvreté: le tonneau des Danaïdes

Le thème revient un peu comme un « marronnier » dès le début de l’hiver. Les médias en font leurs unes. Chacun y va de sa compassion. Ainsi voit-on monsieur Fillon rendre une visite à un centre Emmaüs et autres candidats à la présidentielles y aller de leurs propositions sociales

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pauvreté : le tonneau des Danaïdes

Le thème revient un peu comme un « marronnier » dès le début de l’hiver. Les médias en font leurs unes. Chacun y va de sa compassion. Ainsi voit-on monsieur Fillon rendre une visite à un centre Emmaüs et autres candidats à la présidentielles y aller de leurs propositions sociales…..jusqu’à la grande messe des restos du cœur.

Tout ce cirque commence à échauffer ceux-là même qui sont chaque jour au contact des plus pauvres. Ils commencent à percevoir les limites du traitement social de la pauvreté.

La côte d’alerte est dépassée depuis plusieurs années : 1 million de pauvres de plus en dix ans. Le nombre de SDF a augmenté de 50% entre 2001 et 2012. Les expulsions locatives ont cru de 24% l’an dernier. La moitié des demandeurs d’emploi ne touchent pas d’allocation chômage et 1 million de ceux qui travaillent ne disposent même pas de 840€ mensuel. Il y a maintenant 9 millions de pauvres en France.

Bien sûr tous les dispositifs caritatifs ont leur utilité et nous saluons tous les bénévoles qui y consacrent beaucoup de leur temps. Mais ils sont comme les Danaïdes condamnés à remplir sans fin un tonneau troué. L’aide caritative a atteint ses limites, non seulement elle ne règle en rien le problème de la pauvreté mais elle finit par dédouaner le système qui la produit.

La pauvreté est constitutive du système capitaliste. Plus il se développe plus il entraîne l'appauvrissement d'une couche de plus en plus grande de la population et l'enrichissement d'une minorité de plus en plus petite.

Si elle ne veut pas être récupérée, l’entraide  ne peut s’extraire de la lutte de classe. C’est d’une solidarité de classe dont les pauvres ont besoin. Non pas pour un illusoire partage des richesses mais pour retrouver leur dignité de producteurs et en finir avec l’appropriation privée des richesses crées socialement, aux mains aujourd’hui de gigantesques transnationales.

Lutter contre la pauvreté ce ne peut être autre chose que lutter contre le système capitaliste qui la produit et s’en nourrit. C’est avec les pauvres et tous ceux qui n’ont pour vivre que leur force de travail à vendre,  se réapproprier les richesses produites, retrouver la maitrise du travail et des moyens de production pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.