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Billet de blog 5 février 2018

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Un nouveau cadre politique

On s’accorde à dire que l’année 2017 fut celle d’une fin de période politique. Mais de quelle période s’agit-il ? Nous faisons l’hypothèse que ce fut celle de la fin d’un consensus bâti sur l’idée de la possibilité d’un aménagement social du capitalisme. Ce fut évidemment le terrain privilégié du parti socialiste.

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Un nouveau cadre politique

On s’accorde à dire que l’année 2017 fut celle d’une fin de période politique. Mais de quelle période s’agit-il ?

Nous faisons l’hypothèse que ce fut celle de la fin d’un consensus bâti sur l’idée de la possibilité d’un aménagement social du capitalisme. Ce fut évidemment le terrain privilégié du parti socialiste.

Mais ce consensus fut aussi celui sur lequel s’appuyèrent les alternances droite/gauche  et sur lequel furent construits les accords de gouvernement entre le PS et le parti communiste.

Les intentions sociales affichées des uns et des autres se heurtèrent rapidement aux réalités du capitalisme mondialisé. Les gouvernements de gauche qui se succédèrent, avec ou non participation du PCF, ne purent échapper à cette contradiction et échouèrent laissant leurs électeurs à leurs frustrations. Les gouvernements de droite qui dans le cadre de ce consensus affichaient  plus de réalisme ne réussirent pas plus.

De droite ou de gauche, d’aménagement social, il n’y en eut guère bien au contraire et les électeurs finirent par se lasser des promesses non tenues jusqu’aux élections de 2017 où tout le système politique bâti sur ce consensus s’effondra, laissant exsangue les partis de droite et de gauche  qui s’en réclamaient.

Le PS, bien sûr, au centre de ce consensus, fut le plus touché mais aussi les partis d’alternance à droite ainsi que le parti communiste qui avait bâti sa stratégie sur une alliance avec la social-démocratie.

C’est sur l’idée d’une mondialisation capitaliste incontournable mais heureuse que fût élu Emmanuel Macron. La fuite en avant libérale, l’acceptation des contraintes du système,  comme réponses aux problèmes et aux aspirations du peuple français. C’est parce qu’on aurait fait entrave aux lois naturelles du capitalisme que la société française serait bloquée. Il « faut libérer les énergies ».

Sous la pression des premières mesures gouvernementales, les Français commencent à comprendre que de mondialisation heureuse il n’y en aura que pour les « premiers de cordée ». Les autres, les «fainéants», «les fouteurs de merde» ou «les gens de rien» n’ont qu’à se mettre au pli.

L’explosion du consensus social-démocrate ou social-libéral ouvre sur une autre période : celle de l’affrontement direct avec le capitalisme mondialisé, il met à nu la dure réalité de la lutte des classes.

Selon l’expression de F. Lordon : « Avec Macron tout est devenu très clair, tout a été porté à un suprême degré de clarté. L’État est présidé par un banquier, il offre au capital le salariat en chair à saucisse… »

Voilà le nouveau cadre politique.

Face à cela, nous ne sommes pas démunis. D’autres avant nous ont su y faire face dans des conditions autrement douloureuses.

La lutte de classe, les ministres communistes du gouvernement du CNR, ne risquaient pas de l’oublier. La Sécurité sociale, le statut des fonctionnaires, les entreprises publiques à la Marcel Paul ne furent  ni pensés ni construits dans le cadre du système capitaliste mais contre lui, contre l’idée d’un aménagement social du capitalisme.

La cotisation sociale, le salaire à vie, la propriété d’usage par les travailleurs de leurs moyens de production, portés par ces mesures, défendus bec et ongle par les militants communistes et de la CGT, s’attaquaient directement à l’accumulation capitaliste, à l’exploitation du travail, à la propriété privée des moyens de production.

Tout cela est plus que jamais d’actualité. Ne laissons pas Macron nous dicter son agenda, imposons le nôtre : rassemblons sur ce que nous voulons !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.