NOTRe
Comme Nouvelle organisation territoriale de la république. Contrairement à ce que l’étiquette pourrait suggérer, le contenu n’a rien de vraiment convivial.
Que va-t-il rester de notre pays après ce véritable Big-bang des territoires ?
Cela commence par les communes vidées de leurs compétences au profit des intercommunalités. Suit un chambardement des cantons dans des départements asphyxiés financièrement. Pour terminer par un regroupement des régions aux tailles démesurées qui vont, sous la tutelle des préfets, concentrer tous les pouvoirs, dans une nation réduite à appliquer des directives européennes.
Ainsi au triptyque républicain Nation-département-commune va se substituer celui libéral d’Europe-région-métropole.
Quant à la démocratie, elle est de pure forme. L’éloignement des citoyens des centres de décision n’est pas qu’une question de distance. Dans ce type d’assemblée les classes populaires ne sont pas représentées. Leur fonctionnement est purement technocratique. L’expertise prend la place de la confrontation politique. C’est le lieu du consensus. La compétence principale est évidemment l’économie. L’essentiel des ressources financières y est consacré.
Ces collectivités vont se concurrencer entre-elles au niveau national et européen pour se placer dans la course à « l’attractivité des territoires » par laquelle le capital tirera les ficelles.
Une réforme de classe donc, taillée sur mesure pour livrer les territoires aux appétits des multinationales et des banques.
Une réforme qui fixe le cadre institutionnel dans lequel les classes dirigeantes veulent enfermer les citoyens.
C’est dans les limites de cette réforme que vont se dérouler les élections régionales de décembre.
Que vont faire la dedans les élus progressistes ? Changer les choses de l’intérieur disent-ils. Faudra d’abord passer par les mailles d’un scrutin taillé sur mesure pour les partis dominants. Bien peu vont y réussir et il faudra s’accoquiner avec le parti socialiste. Quant à changer les choses de l’intérieur…beaucoup s’y cassent les dents.
Alors que faire ? Peut-être prendre à témoin les citoyens, d’une démocratie totalement verrouillée et avec eux subvertir ces élections. Par quels moyens ? Place à l’imagination.