En finir enfin avec le chômage !
La façon dont le monde du travail appréhende la question du chômage commence à être totalement renouvelée. Sous l’effet certes des transformations régressives que le capitalisme opère sur le travail notamment ce qui est appelé «ubérisation » mais aussi par une contre offensive du mouvement ouvrier face à l’impasse des solutions libérales et réformistes.
On passe de ce qui était le traitement social du chômage à une approche qui pointe son abolition.
Des propositions telles que la sécurité sociale professionnelle de la CGT, le salaire à vie du réseau salariat et Bernard Friot et dans une moindre mesure la sécurité-emploi-formation du PCF visent à en finir avec le chômage. Ces projets existent depuis quelques années déjà mais ils restaient dans les tiroirs ou étaient marginalisés.
La proposition d’un nouveau statut du travailleur qui le libère de la soumission à l’emploi en lui assurant un salaire assis sur sa qualification quelles que soient les circonstances est d’une portée décisive dans la lutte contre le chômage. Elle a l’avantage crucial d’unir par le haut le salariat.
Les fonctionnaires y verront l’occasion de parer aux attaques contre le statut de la fonction publique par l’application des avancées qu’il porte à l’ensemble du salariat. Les jeunes, les précaires, les chômeurs, les salariés du privé y trouveront une transformation radicale de leur situation, les retraités une pérennisation positive de leur retraite.
Imaginer une vie sans le chantage à l’emploi, débarrassée de l’insécurité sociale que fait planer le risque de chômage, la précarisation, la marginalisation et la pauvreté qu’il charrie, ouvre des horizons nouveaux au salariat. Notamment celui d’une citoyenneté dans l’entreprise et dans la cité, portée par la disponibilité qu’offre l’assurance du maintien du salaire.
Ces propositions s’inscrivent dans une autre conception du travail, libéré de l’exploitation humaine et de la dictature du profit. Il s’agit pour le monde ouvrier et le salariat en général de reprendre la maîtrise du travail, d’en finir avec la propriété lucrative pour aller vers une propriété d’usage des moyens de production. Oui, c’est une révolution !
Quant au financement de ces mesures, il sera assuré par les sommes versées au titre du traitement social du chômage et de la précarité mais surtout par des cotisations sociales prises sur la plus-value des entreprises. Les patrons ne seront pas contents ? Ça changera un peu !
Reste aux salariés à s’emparer totalement de ces propositions. Dans la lutte contre la loi El Khomri, elles font partie de la contre-offensive. Est-ce que tout cela est trop beau ? Pas plus que les congés payés en 36.