L’impasse
Tout parait déjà écrit dans cette élection présidentielle. Une voie royale serait ouverte à M. Fillon pour faire de lui le huitième président de la Vème République. Il a annoncé sans détour la purge qu’il compte administrer au peuple français. Le Président et son programme sont en place.
Et pourtant nous pressentons que rien ne pourrait s’y passer comme d’habitude.
Monsieur Fillon et son programme sont loin de faire l’unanimité. Le quinquennat Sarkozy dont il a été le premier ministre n’a pas laissé que de bons souvenirs et la perspective de remettre ça en pire ne soulève pas l’enthousiasme du peuple français. Il s’y résoudrait, dit-on, pour éviter la catastrophe Le Pen. Ça reste à voir !
Dans une élection où le second tour se joue déjà au premier, l’attrait d’y défendre ses couleurs s’évanouit. Il ne reste que le moindre mal ou l’occasion de déverser sa colère et ses frustrations dans les urnes. Tout cela reste sans effet et le peuple commence à le pressentir.
Le second tour Fillon-Le Pen est déjà annoncé comme une évidence. Le peuple français voit venir le boulet sans trouver le moyen de l’éviter.
Aucune candidature à gauche n’est en mesure d’arriver au second tour. Le parti socialiste est en mode implosion. Le capitalisme mondialisé ne lui offre plus d’espace. La gauche de la gauche veut faire croire qu’elle en trouvera un. Ceux qui s’y sont aventurés ont fini par céder. C’est une impasse.
Le capitalisme mondialisé est un système hégémonique. On ne construira pas d’alternative en son sein. C’était le combat de la gauche. Il est perdu. Tous ceux qui persistent à engager notre peuple dans cette voie sans issue porteront la responsabilité du désastre final.
Va-t-il donc falloir se résigner à avoir à choisir entre le pire et le pire ou aller à la pêche ?
Alors, Il faut avoir le courage de le dire : cette élection présidentielle conduit à coup sûr notre peuple vers des sacrifices supplémentaires qui ne règleront en rien la situation de notre pays, bien au contraire.
Peut-on espérer qu’au fil de cette campagne, la conscience du piège qui lui est tendu finisse par éveiller notre peuple et que le refus d’une élection dont il n’a que le pire à attendre, émerge en une émeute anti-présidentielle ?
Tout est si inattendu aujourd’hui.