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Billet de blog 10 janvier 2017

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Solidarité avec Marinaleda

La Junte d’Andalousie dirigée par le PSOE a mis en demeure la commune d’acheter les 1200 hectares de terres que ses habitants avaient arrachés au terme de plus de 10 ans d’occupation au duc de l’Infantado, ami du roi et grand propriétaire, qui en possédait dix fois plus.

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Solidarité avec Marinaleda

Marinaleda est attaquée ! C’est Jean Ortiz qui nous alerte, dans l’une de ses chroniques.

Marinaleda, c’est cette commune de 3000 habitants près de Séville en Andalousie, qui vit depuis 30 ans une remarquable expérience auto-gestionnaire. 

La Junte d’Andalousie dirigée par le PSOE a mis en demeure la commune d’acheter les 1200 hectares de  terres que ses habitants avaient arrachés au terme de plus de 10 ans d’occupation au duc de l’Infantado, ami du roi et grand propriétaire, qui en possédait dix fois plus.

Les irréductibles habitants de Marinadela qui en ont vu d’autres n’ont nullement l’intention de déroger à leurs principes. «  La terre n’est pas un bien marchand, disent-ils, elle appartient à ceux qui la travaillent » Et, ici, on travaille la terre collectivement et on en partage les fruits.

C’est sûr, la réussite de Marinaleda ne plait pas à tout le monde et surtout pas au PSOE qui trouve là un démenti à sa politique de renoncement.

Voyez là un village qui gère collectivement ses terres, ses nombreux équipements municipaux, son budget et même une usine qu’il a lui-même créée. Une commune qui aide concrètement chaque famille à construire en commun sa maison en lui fournissant le terrain, les briques, l’aide technique pour un loyer de 15€ par mois.

Un endroit où il n’y a pas de chômage, des salariés tous payés à 47€/jour (au lieu de 35) et pas de police municipale. Et ça dure depuis plus de trente ans.

Certes la conscience des Marinalédiens  s’est forgée dans des luttes acharnées, au gré de dix ans d’occupation de terres, une grève de la faim contre la faim en 1980, à laquelle participeront sept cents villageois pendant treize jours, de nombreuses manifestations à Séville et à Madrid et diverses occupations, dont la Banque Espagnole, l’aéroport de Séville et l’Exposition universelle de 1991 et surtout dans la mémoire d’un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles.

Marinaleda avant d’être la réussite d’aujourd’hui c’est la souffrance de ses habitants, leurs durs combats communs et l’opiniâtreté  révolutionnaire. C’est pourquoi leur exemple est si difficile à imiter.

Marinaleda, c’est un peu notre lumière dans la nuit.

Alors oui, il faut être avec Jean  pour défendre Marinaleda !

(Jean Ortiz évoque une pétition mais je n’ai pas réussi à en retrouver la trace)

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