Recomposition encore
Le paysage politique français ressemble à la sortie des présidentielles à un champ de bataille.
De l’extrême droite jusqu’à la « gauche de la gauche » ça explose de toutes parts.
L’onde de choc la plus importante touche le parti socialiste en voie d’implosion. Mais le choc touche aussi la droite et on parle de recomposition à l’extrême droite. Le parti communiste et feu le front de gauche n’y échappent pas.
Quelle est la raison de ce bouleversement politique ? Ce qui faisait au fond consensus dans le cadre de l’alternance droite/gauche c’était la préservation d’un modèle social français issu du conseil national de la résistance.
C’était l’idée d’un aménagement plus ou moins social selon que la barre était à droite ou à gauche, du capitalisme.
Le réformisme du parti socialiste se situait dans ce cadre là. Il n’est pas étonnant que ce soit lui le plus touché car c’était « son fond de commerce » idéologique.
Le parti communiste lui-même était à la remorque de ce système, se donnant comme objectif de tirer le PS le plus à gauche possible.
Or, aujourd’hui, la mondialisation capitaliste n’offre plus d’espace à un quelconque aménagement. Le dernier quinquennat a été à ce point explicite : il n’y avait guère de différence entre la politique de Sarkozy et celle de Hollande.
Tout le système politique basé sur le maintien plus ou moins assumé du système social français est en train d’imploser. Et on peut être sûr que ce qui sera la première cible du prochain gouvernement c’est ce qui en faisait le cœur à savoir la sécurité sociale, le service public, le statut des fonctionnaires et ce qu’il reste du code du travail.
C’est la soumission à la mondialisation capitaliste qui devient aujourd’hui le lieu de consensus des forces politiques dominantes.
Le nouveau président de la République E. Macron tente un consensus sur l’idée d’une « mondialisation heureuse » le PS y est prêt. Une partie de la droite aussi. Pas sûr que le peuple français le soit.
L’extrême droite et la droite la plus dure se préparent à l’échec d’une telle entreprise. Si Macron échoue, ils se poseront en force d’alternance pour une « mondialisation hard» type programme Fillon.
J.Luc Mélenchon et son nouveau parti se placent sur la défense du modèle social français, peint en vert, tout en refusant de mettre en cause les fondements du système capitaliste.
Mélenchon reste en fait sur le terrain du parti socialiste historique, sans mesurer l’impasse où cela l’a conduit.
Il vise à rallier à son projet les couches moyennes et les franges du prolétariat supérieur, attachées au maintien des protections que leur donne le modèle social français sans vouloir remettre en cause le système capitaliste. A notre sens c’est voué à l’échec.
La question de fond qui est maintenant clairement posée c’est bien : soumission à la mondialisation capitaliste ou sortie du capitalisme. On passe de l’opposition droite/gauche à l’affrontement de classe.
Ce devrait être le terrain du parti communiste. Sa tâche devrait être d’aider au rassemblement du monde du travail sur ses intérêts de classe pour un changement de société et d’assumer clairement sa différence avec tous les projets « réformistes » sous peine de disparition programmée.