Tous ensemble !
A la veille de mobilisations sociales importantes, le monde du travail doit prendre la mesure de l’attaque qui lui est portée.
La situation politique a profondément changée. Jusqu’à la séquence électorale de 2017, les gouvernements en place étaient au service du pouvoir économique. Avec Macron, les pouvoirs économiques sont directement au pouvoir.
L’ampleur et le rythme des réformes en cours ne laissent aucun doute sur leur détermination à lever rapidement tout obstacle à l’accumulation de profits et à mettre notre pays au pli de la mondialisation capitaliste. C’est une révolution conservatrice en marche.
Cela induit évidemment la liquidation de ce qu’il reste du « modèle social français » et des acquis du mouvement ouvrier.
Le monde du travail est ainsi mis au cœur d’un affrontement de classe d’une brutalité inédite en France.
Comment l’affronter ?
Il s’agit d’abord pour le monde du travail de bien prendre la mesure de la nature du conflit en cours. Il a face à lui un ennemi de classe, qui ne s’embarrassera pas des formes politiques, qui a tous les pouvoirs et qui est bien décidé à en user pour aller aussi loin qu’il le pourra dans la défense de ses intérêts.
Son arme première c’est la division. Il la cultive. Il sait que tant que le monde du travail sera divisé, il ne risque rien. Il pousse même aux manifestations catégorielles. Celles qui se préparent ne lui font pas peur tant qu’elles restent cantonnées à des revendications spécifiques.
Ne tombons pas dans le piège !
La seule force capable de battre ce pouvoir c’est l’unité du monde du Travail. Oui, il faut y aller tous ensemble !
Mais un « tous ensemble » sur un contenu qui construit l’unité du salariat comme seule force en mesure de battre et de renverser ce pouvoir : retraités, salariés du public et du privé, chômeurs et sans emploi, jeunes en formation…. tous ceux qui n’ont pour vivre que leur force de travail à vendre.
Un contenu qui prend le contre-pied des réformes du gouvernement sur des propositions offensives qui unissent les salariés par le haut.
Ces propositions existent déjà. Que le salariat en fasse la trame d’une société nouvelle qu’il se donne comme objectif de construire dans ses luttes.
Il n’a rien espérer de ce gouvernement hors du rapport de force qu’il sera en mesure de créer en sa faveur. Il doit savoir que rien durable ne sera obtenu pour notre peuple tant que ne sera pas destituée ce qu’il faut bien appeler « l’oligarchie au pouvoir », pas seulement pour la battre politiquement mais pour lui enlever les armes de sa domination.
Cela ne peut passer que par l’appropriation publique et sociale des moyens de production, d’échange et d’information, par la maitrise des richesses produites et du travail qui les crée.
C’est une urgence démocratique, une nécessité politique et sociale que le salariat doit impérativement se fixer comme objet de lutte, sans attendre d’hypothétiques victoires électorales.
Demain, les retraités seront dans la rue. Seuls, ils n’ont aucune chance de se faire entendre. Il faut qu’on y entende : « Tous ensemble ! Unité du salariat ! Pour battre et renverser ce pouvoir. »
Donnons-nous rendez-vous le 22 mars avec les cheminots et les fonctionnaires avec la même exigence de construire cette unité.