M. Cazeneuve perd les pédales.
Invité du journal télévisé de David Pujadas pour commenter le crime barbare qui a couté la vie à deux fonctionnaires de police, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve n’a pas hésité à faire l’amalgame entre l’assassin de Magnanville et les manifestants parisiens contre la loi El Khomri. Il a cité à l’appui de ses déclarations une affiche de la CGT dénonçant les violences policières. Assimiler les manifestants à des terroristes au moment où la France est sous le choc d’un assassinat odieux revendiqué par l’Etat islamique est proprement scandaleux. C’est tout ce qu’il reste à ce gouvernement pour faire face à une contestation qu’il n’arrive plus à endiguer.
Ni les amalgames honteux, ni les manœuvres d’un gouvernement aux aboies, ni les grenades et les flash-ball, ni les manipulations d’une presse aux ordres n’y suffiront. Le mouvement contre la « loi Travail » loin de s’essouffler, se régénère, se diversifie et s’amplifie. Certains soufflent un peu d’autres prennent le relais.
D’autresjournées de mobilisation nationales sont prévues les 23 et 28 Juin 2016. Une campagne de votation citoyenne sur les lieux de travail et les lieux de vie a débuté.
« Le début de la fin ? » Titrent les média. Ils prennent leurs désirs pour la réalité.
1300000 manifestants dans toute la France. Un million aujourd’hui à Paris pour la énième manifestation depuis trois mois. Des entreprises et des services publics en grève. Un soutien massif de la population. Un mouvement qui continue à mobiliser des jeunes, des salariés du public et du privé, des sans-emplois et des retraités, qui fait tache d’huile au-delà de nos frontières.
Monsieur Cazeneuve le sait. C’est ce qui lui trouble l’esprit : ce gouvernement a déjà perdu. S’il est lucide, il doit retirer sa loi et engager des discussions pour un code du travail du 21ème siècle, porteur de progrès social avant que ça tourne plus mal pour lui.
En trois mois de lutte, le mouvement contre la loi El Khomri a pris de l’épaisseur. La grogne et le découragement commencent à faire place à la conscience que cette lutte s’inscrit dans un affrontement de classe durable dont le monde du travail et la jeunesse peuvent ensemble sortir vainqueurs.