La Sécu à 100%
La sécurité sociale est dans le viseur des candidats à la présidentielle. Elle est dans sa globalité au cœur du système social français.
Depuis sa création, elle est l’objet d’une lutte de classe acharnée. L’enjeu c’est la part de richesses socialisées que les travailleurs, sous l’impulsion du PCF et de la CGT, ont soutiré à la rapacité patronale. Le magot s’élève aujourd’hui à 600 milliards d’euros sur les 2000 milliards de PIB annuel.
Privatisation, fiscalisation, étatisation, déremboursements massifs, assistanat, sont les moyens utilisés par les divers gouvernements de droite et socialistes pour dépecer la Sécu. Tous ses régimes sont attaqués : santé, famille, chômage, retraite avec toujours les mêmes arguments : la Sécu coûte trop cher, les cotisations sociales nuisent à la compétitivité des entreprises.
La Sécu, au contraire a été, à la Libération, un formidable levier de croissance économique, de progrès social et elle le reste encore aujourd’hui. Elle ne coûtait rien à l’Etat jusqu’au gel, l’exonération, la suppression des cotisations sociales patronales.
Ce qui est visé aujourd’hui c’est sa liquidation. Pour le moment la réaction du monde du travail n’est pas à la hauteur de l’enjeu.
La raison en est qu’il reste sur le terrain du patronat, en se cantonnant à des réactions défensives.
Il faut au contraire retrouver l’élan novateur et combatif qui avait permis à Ambroise Croizat et aux militants du PCF et de la CGT de soulever des montagnes.
La bataille pour une Sécu à 100% doit être au cœur du combat de classe pour une autre société. Il s’agit d’augmenter progressivement la part de cotisations sociales prises sur les richesses créées par le travail jusqu’à prendre la totalité de la plus value.
Le 100% concerne tous les régimes de la Sécu et pas seulement les prestations mais aussi son financement : 100% par les cotisations sociales et son mode de gestion 100% par les salariés.
- 100% de remboursements des dépenses de santé pour tous, financés par 100% de cotisations sociales.
C’est possible par une augmentation des cotisations patronales de 1,5% et de 0,5% pour les salariés (compensée par la suppression des cotisations aux mutuelles) –voir la situation en Alsace : remboursement à 95% avec une cotisation salariale augmentée de 1%, caisse excédentaire)-
- Suppression de la CSG et autres formes de fiscalisation de la branche santé.
- 100% de financement de la branche famille par les cotisations patronales (supprimées par le gouvernement Valls)
- 100% du salaire en cas de chômage en échange d’une formation qualifiante ou d’un travail équivalent pour aller vers une sécurité sociale professionnelle garantissant le maintien du salaire assis sur qualification quelles que soient les circonstances.
- 100% du meilleur revenu salarial (75% du salaire brut) pour une retraite ouverte au plus tard à 60 ans quelles que soient les annuités. 100% financée par des cotisations sociales par répartition. Régime unique à tous les travailleurs. Fin des régimes complémentaires et spéciaux.
-100% gérée par les salariés. Retour à la gestion des caisses des différents régimes par des salariés élus. L’Etat et le patronat n’y auront qu’une voix consultative.
Ces propositions avec celle d’un statut unique du travailleur sont en mesure d’unifier le salariat sur ses intérêts de classe à contrario de la tentative de division du patronat et de ses soutiens politiques.
Elles participent d’une offensive du salariat visant l’abolition de la propriété lucrative, de l’exploitation du travail, de la spoliation des richesses produites par les travailleurs, pour une maîtrise de leurs moyens de production et d’échange, de leurs conditions de travail et de vie.