Alsace-Moselle le régime local d'assurance maladie menacé
Le régime local d’assurance maladie (RLAM) de l’Alsace-Moselle est en péril. Il est menacé par la réforme imposant des complémentaires santé privées dans toutes les entreprises.
Une menace qui mobilise la population locale appuyée par une large intersyndicale (CFDT,CFTC,CGC,CGT, Unsa) et l’engagement des fédérations du PCF d’Alsace-Moselle.
Le RLAM, régime de droit public, joue le rôle d’une complémentaire santé mais en fonctionnant selon les principes de la sécurité sociale.
Il couvre l’ensemble des salariés du secteur privé, des retraités et des chômeurs qui bénéficient des mêmes garanties. Soit 2,1 millions d’assurés.
Il offre un haut niveau de solidarité grâce à son caractère obligatoire et à son mode de financement : une cotisation à taux unique de 1,5% du salaire brut sans limite de plafond.
Les retraités et chômeurs à revenus modestes sont exonérés. Seul bémol : les employeurs ne sont pas mis à contribution. Ce régime géré par les seuls représentants syndicaux affiche des coûts de gestion de seulement 1,2% là où les opérateurs privés sont à 20%.
Les salariés d’Alsace-Moselle n’ont donc nullement besoin d’une complémentaire santé des entreprises.
Tout le monde n’est évidemment pas du même avis. Les assurances privées voient là un marché important leur échapper et la réussite du RLAM est un contre-exemple pour ceux qui nous bassinent avec le trou de la sécu.
Le conseil d’administration du RLAM propose une solution : la participation des entreprises par une cotisation des employeurs au financement du régime, permettant ainsi une couverture totale des assujettis.
Cette proposition n’a pas, comme on peut s’en douter, soulevé d’enthousiasme le Medef local ni les assureurs qui crient contre le monopole que détiendrait le régime local en Alsace-Moselle.
Ce qui se joue là dépasse largement le cadre régional. Le régime local d’Alsace-Moselle démontre qu’il est possible de recourir à la seule Sécurité sociale pour prendre en charge de manière solidaire et universelle la totalité des frais de santé. Il pourrait donc être étendu à l’ensemble de la population française.
Une bataille d’une autre envergure !