Les biterrois se laisseront-ils embarquer ?
Finalement M. Ménard a retiré ses infâmes affiches. L’élu communiste Aimé Couquet l’a justement souligné lors de la manifestation de samedi devant l’Hôtel de ville : on peut faire reculer à Béziers le champion de l’ultra-droite et ses idées nauséabondes, à condition de l’affronter.
Il a appelé les biterrois à se rassembler pour réserver à l’actuel Maire de Béziers le même sort que ses affiches.
Reste l’essentiel du coup politique qu’il a fomenté : le référendum qu’il veut imposer aux Biterrois dont la formulation est évidemment vicieuse : « Approuvez-vous l'installation de nouveaux migrants, imposée par l'État, sans consultation du conseil municipal ?"
Nous le disions dans un précédent billet : imposer le principe d’une telle consultation serait déjà pour le Maire de Béziers une victoire politique.
En plaçant le débat à quelques mois des élections présidentielles et législatives sur les questions identitaires, il laboure le terrain du Front national et de la droite.
Les Biterrois se laisseront-ils embarquer ? Là est la question politique.
Le problème essentiel de notre ville est-il vraiment l’accueil de ces pauvres quarante réfugiés que notre ville se doit de traiter dignement ?
Ou plutôt celui de ces vingt-cinq mille biterrois qui vivent avec mois de 977€ par mois ?
Ou celui de ces 1500 jeunes sans emplois ?
Celui de ces 6300 chômeurs biterrois ?
Celui de ces 250 familles touchées par les licenciements à la Cameron et des 546 autres sous la menace de restructuration ?
Celui des cent cinquante cheminots du dépôt SNCF menacé de liquidation ?
Celui de ces milliers de personnes qui vivent encore dans des logements insalubres ?
La liste pourrait se prolonger.
M. Ménard compte-t-il régler ces problèmes par ces prises de positions et ses campagnes haineuses qui mettent régulièrement notre ville au banc de l’indignité ?
M. Ménard a réussi son coup médiatique : Béziers est devenu en France synonyme de crade. Un endroit où plus personne ne se risquerait à investir ou à créer.
M. Ménard est un personnage dangereux, il est la honte de notre ville. Non seulement il n’en règle aucun des problèmes mais il en ajoute d’autres qui hypothèquent son avenir. La population biterroise doit se rassembler pour que son référendum finisse à la poubelle comme ses affiches.