Un service public à la ramasse… qui se réveille.
L’exaspération des personnels pénitentiaires et le courroux des détenus, le mal être des policiers et les rancœurs à leur égard, l’épuisement des infirmières et des hospitaliers et les dysfonctionnements de l’hôpital, la grogne des enseignants et la régression des performances du système éducatif, les inquiétudes des étudiants face au renforcement de la sélection sont, entre autre, les marques d’un service public à la ramasse.
Les cures successives d’austérité, les plans de licenciement massif qui les ont accompagnés au nom du dogme de la «nécessaire baisse des dépenses publiques », le dévoiement de leurs missions, les privatisations rampantes ont affaibli un service public déjà à la peine face aux effets d’un système capitaliste en crise.
Monsieur Macron et son gouvernement entendent s’appuyer sur cette situation dégradée pour mettre la puissance publique, ses services et ses personnels essentiellement au service de l’adaptation à la mondialisation capitaliste et du type de société toujours plus violente et inégale qu’elle sous-tend.
On sait déjà les orientations que ce choix de société donne aux services publics : répression et violences policières, enfermements précoces et surpopulation carcérale, sélection et ségrégation sociale, étatisation et privatisation des services de santé, restrictions budgétaires.
Quant aux personnels, ils ont déjà un avant goût de ce qui les attend : mise en cause de leur statut, précarisation des emplois, réductions de personnel, détournement des missions et management adéquat.
Macron et son gouvernement savent pouvoir compter sur une forte majorité politique, l’appui des forces patronales et de forces syndicales d’adaptation pour faire passer ses projets.
II n’est pas sûr du tout qu’ils trouvent le même enthousiasme auprès de la population, des usagers des services publics et de leurs personnels.
Les près de quarante ans de politiques libérales ont fini d’enlever toute illusion quant à leur capacité à faire autre chose que de servir les intérêts des plus puissants.
Les mouvements en cours, la détermination des personnels en lutte montrent un attachement au service public.
Ils se posent, eux, à rebours du président des riches, en défenseur de l’intérêt général.
Il se pourrait même que la bataille engagée contre la dégradation des services publics et le détournement de leurs missions s’amplifie et soit le point de départ d’un réveil d’un mouvement social dont la maturité politique pourrait bien surprendre.
C’est vrai nous approchons du cinquantième anniversaire de mai 68 !